DE SAINT FLORENT A CARGESE
Vendredi 19 Juin 2015
Nous partons de Metz dès 8 heures du matin et récupérons en passant nos amis Lolo et Dom à Montigny les Metz. Le reste des bagages chargés nous prenons l'autoroute aves les ralentissements habituels à Lyon et Toulon.
A 18h nous sommes à la base ACM à Hyères où Jacky nous attend avec sa bonne humeur habituelle.
Opale IV est en train de se faire une beauté, mais mauvaise nouvelle le bateau a été foudroyé le WE dernier et toute l'électronique de bord est HS ! Heureusement que nous avons notre IPAD avec Inavix. ACM nous consentira spontanément un rabais commercial pour ce problème technique.
Nous filons à l'Intermarché proche et nous terminons l'avitaillement pile à la fermeture du magasin à 19h.30 ! Un peu la course après 10 heures de voiture ! Pas très zen... mais bon.
Nous chargeons tous les achats dans le bateau, on en finit plus, heureusement que le lagon 400 est spacieux.
Nous envisagions au départ de quitter le port du Gapeau dès le bateau avitaillé mais la fatigue aidant nous décidons raisonnablement d'un départ le lendemain matin.
Repas tranquille puis gros dodo avec le bruit des voitures qui passent sur le pont et les minuscules mais féroces moustiques !
Samedi 20 JUIN 2015
Debout ! Debout ! c'est l'heure du départ !
Petit déjeuner à 8h puis nous faisons l'état des lieux avec Jacky qui n'en finit plus de lister ce qui ne fonctionne pas du fait de la foudre. Pas d'instruments de navigation, pas d'AIS, pas de GPS, pas d'anémomètre, pas de sondeur, pas de pilote... Heureusement que le Dieu "Appel" est là qui nous affranchira d'une partie des dysfonctionnements.
Pour ce qui est de l'AIS une vigilance accrue sera nécessaire ! Si l'on en croit certains Blogs et forum la traversée continent- Corse s'apparente à une galère pas possible, parsemée de dangers (cargos, pécheurs, filets...etc) en réalité nous n'aurons pas rencontré la foule loin s'en faut ! C'est dingue mais en lisant ces forums nous en étions à nous interroger sur l'opportunité daller en Corse et étions, pendant un moment, prêts à annuler cette première traversée ! Heureusement que nous avons décidé de faire notre propre expérience plutôt que d'écouter les conneries... de ceux qui savent !
Mise en route des moteurs et nous sortons du port du Gapeau pour 135 MN direction le désert des agriates pour 24 heures de navigation environ.
Le départ se fait au moteur car le vent est très faible mais une fois passé la baie de port Man où nous avions mouillé l'an dernier, le vent se lève un peu et nous pourrons naviguer jusque 3 heures du matin sans utiliser le moteur.
Nous définissons des quarts à partir de 21 heures et la navigation suit son cours avec un vent qui va de force 3 à 4 et une houle de 1 à 1,50 mètre qui est parfois bien désagréable, n'étant pas encore amarinés.
Nous sommes un peu barbouillés et avalons notre diner sans grand enthousiasme.
En fin d'après midi nous apercevons deux dauphins qui nagent dans les étraves puis un rorqual à quelque distance avec son grand jet caractéristique.
Les quarts se font par deux: une heure à la barre et une heure à la navigation.
Nous assistons à un superbe coucher de soleil puis la nuit arrive mais lentement à cette époque de l'année.
En pleine mer la nuit nous envahit ensuite, avec son cortège de craintes ancestrales, plus une terre en vue ! Quel sentiment d'isolement ! Nous savourons ces instants si rares de nos jours dans notre société hyper branchée !
Le ciel nocturne nous apparait dans toute sa splendeur, chaque constellation jouant de rivalité pour nous séduire. Quelques étoiles filantes tissent des filaments de lumières qui semblent s'abîmer en mer.
Les flots noirs par cette nuit sans lune nous imposent l'humilité, nous ne faisons pas les malins, conscients que nous ne commandons pas à la nature.
Nous tenons le cap et les heures s'égrènent jusqu'à épuiser la nuit qui concède au jour ses premières lueurs. Alors se mêlent les premiers tons de roses puis orangers du soleil. Les montagnes Corses visibles se découpent dans un dégradé de bleus, se perdant parfois dans la brume marine.
Grandioses paysages que les senteurs du maquis complètent à merveille !
La nuit agonise et finalement s'achève ! Un gros disque rouge s'arrache lentement des flots sombres et c'est un jour nouveau qui s'offre à nous !! Quel instants de bonheur nous vivons en mer !
Dimanche 21 Juin 2015
Tout le monde a des petits yeux après cette nuit agitée et magique. Nous sommes tous très fiers de cette première traversée vers la Corse.
Mais déjà des questions se posent où allons nous faire notre premier mouillage.
Nous délaissons les plages du Loto et Saleccia qui sont beaucoup trop fréquentées et jetons notre dévolu sur l'anse de la Punta Mortella avec sa magnifique tour Génoise. Là il n'y a que quelques bateaux et le site, il faut le dire, est grandiose.
A midi tapante l'ancre est jetée et premier apéro Corse !
Apéro, repas, sieste, masques tubas pour exploser les fonds...
En fin d'après midi nous embarquons dans l'annexe pour une balade vers l'anse du Fiumé Santu. Les filles débarquent sur le chemin côtier et les hommes repartent en annexe, rendez-vous à la tour Génoise.
Superbe chemin côtier et belles lumières méditerranéennes de fin de journée avec toutes les senteurs du maquis chauffé au soleil !
Nous nous rejoignons à la tour comme convenu et poursuivons jusqu'au phare de Mortella avec une magnifique vue sur la baie de Saint Florent. Pour la petite histoire l'origine du mot "Mortella" n'est pas "mort " comme on pourrait le penser mais myrthe. Une plante qui tapisse tout le maquis des environ d'ailleurs avec les fruits de laquelle on fait vin, alcool et gâteaux.
Au retour sur le bateau nous savourons notre première soirée Corse.
Nous sommes seulement trois bateaux dans la baie et faisons notre fête de la musique comme on aime.
Marie nous fait découvrir celle qui joue du piano sur son bateau (Sealand) Marc nous fait ré-écouter les Pink Floyd (Shine on you carry diamond) et pour finir Dom nous fait écouter "La" "Schwartzkopf pour un morceau spécialement dédié aux grandes occasion ce qui fut le cas !!
Cette fête de la musique 2015 restera gravée en nous quatre comme quelque chose de beau et de fort, un instant privilégié de partage !
Lundi 22 Juin 2015
Ce matin au programme Marie et moi décidons d'aller remonter le Fiumé Santu en kayak. Superbe ballade dans la douce chaleur du matin lors de laquelle nous croisons des pêcheurs d'anguilles.
Lolo et Dom en profitent pour se gorger de soleil sur un rocher proche du bateau qu'ils rejoignent à la nage.
Un peu plus tard Apéro Repas Sieste, on peut se passer d'AIS mais pas d'ARS écrira Dom dans le journal de bord !
En fin d'après midi nous partons pour une ballade sur le chemin côtier. Nous nous rendons en annexe jusqu'à la pointe et accostons à un ancien ponton désaffecté qui servait autrefois au gardien du phare de Mortella.
Nous remontons ensuite en direction de la plage du Lotto en prenant le sentier à peine tracé dans les rochers. Après une progression lente mais au travers de superbes paysages une image de paradis se dévoile sous nos yeux.
La plage du Lotto, désertée à cette heure est grandiose ! Le sable blanc, l'eau turquoise. Nous n'hésitons pas, jetons nos vêtements au sol et allons plonger dans l'eau fraiche et limpide.
Nous finissons la journée en dévorant une pizza épicée avec la cueillette faite dans le maquis !
Mardi 23 Juin 2015
Après le petit déjeuner toujours extra dans le cockpit , ce matin Lolo et Dom décident d'aller se balader avec le kayak dans la baie.
Nous envisagions de remonter vers l'Ile Rousse pour faire quelques emplettes dont du miel de Balagne dont nous raffolons mais malheureusement la météo en décide autrement. Un fort coup de vent nous fait préférer rester en baie de saint Florent. Nous partirons demain matin à l'aube.
L'après midi s'écoule tranquillement avec aussi en fin de journée le rangement du bateau et du kayak dans la soute pour notre navigation de demain.
Mercredi 24 juin 2015
Debout à l'aube pour naviguer plus au sud car la météo devrait y être plus stable. Notre objectif est de descendre jusque la baie de Crovanie. Cette baie est sensée protéger des vents de Nord-Est annoncés aujourd'hui. Mais ceux-ci sont prévus plutôt forts 7 beaufort avec rafales à 8. Il faudra nous méfier des ouvertures de vallées dans lesquelles le vent risque encore de s'accélérer.
Nous devrions avoir un vent au portant ce qui annonce aussi de beaux surfs !
En fait à 5heures du matin nous partons au moteur car le vent est très faible et plutôt sud-ouest avec une reste de houle de 1,50 m de la même direction. Cette houle de face n'est pas très agréable. Nous laissons derrière nous une grosse tête d'orage qui zèbre le ciel au-dessus du cap corse.
En milieu de journée vers 13h le vent s'inverse enfin et passe au NE à 6-7 Beaufort comme annoncé. Au portant nous avons la GV avec 3 ris et le génois à 30%.
La houle d'ouest s'étant apaisée nous naviguons avec la mer du vent et filons à 7 noeuds avec des surfs à 11 noeuds vers scandola .Le lagon 400 est lourd et n'est pas très marin pour espérer plus de vitesse.
Nous avons abandonné l'idée de mouiller à Crovanie car si cette baie est sensée protéger des vent d'EST, elle n'est cependant pas tenable à 6-7 beaufort. (La baie de Galéria qui suit ne l'est pas non plus).
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Marie à la barre ! sans les mains !!! |
Notre objectif sera en définitive la baie de Girolata.
Nous longeons la réserve de Scandola, toujours aussi grandiose, avec une netteté dans l'air exceptionnelle !
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Dom concentré à la barre. |
Arrivés vers 16 heures dans la baie qui est plutôt bien protégée dans son ensemble même si l'on voit des rafales de vent catabatiques lever du capot le long de quelques parois.
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Descente le long de Scandola à 10-11. |
Nous repérons la cala Veccia bien protégée. C'était un rêve pour moi que de mouiller à cet endroit et voilà qu'il y a une place à coté d'un petit bateau de ballade qui partira un peu plus tard. Cette baie est toute petite et n'autorise le mouillage que de deux bateaux voir trois en s'organisant.
Nous y resterons seuls pour la nuit !
La baignade est malheureusement limitée car les méduses sont venues elles aussi se protéger du vent ! C'est rageant en voyant cette eau cristalline !
Marie et Moi regonflons le kayak et partons en ballade le long de la cote accore, nous passons un très bon moment à l'abri du vent.
Puis petit apéro et une délicieuse omelette tomates, champignons, oignons que nous a préparé Dom.
Nous irons nous coucher vers 22h30 fatigués de cette journée qui commença tout de même à 4h30 nous allons nous coucher.
Ce matin tôt, le temps est magnifique et rend les paysages grandioses. Chacun se lève à son rythme mais Marie-Claire et moi aimons nous lever avec le soleil pour dessiner, aller se balader, écrire le journal, se baigner, pagayer ,enfin bref tout ce pourquoi nous sommes en navigation.
Et ici, nous sommes seuls au mouillage dans un décor dantesque ce qui place ces instants encore à une autre dimension.
Nous laissons Lolo et Dom qui dort encore et partons une heure en kayak dans la baie avant la grosse chaleur. On n'en finit pas de s'émerveiller de tant de beauté, de calme, de sérénité.
Ce mouillage est un vrai coup de coeur mais il faut mettre pas mal de chaîne car le fond sur le coté ouest de la baie n'est pas très accrocheur.
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Le superbe village de Girolata dans une légère brume. |
En revenant de girolata nous pagayons à coté d'une raie ! quel instant de plénitude, de lenteur !
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Opale au mouillage dans la Cala di Veccia au pieds des falaises ocres de scandola. |
L'après-midi nous levons l'ancre pour faire un tour à Porto et les calanches de Piana. Une navigation tranquille pour admirer le paysage.
Le vent est faible, nous avançons lentement mais quel plaisir de n'entendre que le clapotis de l'eau et le vent dans les voiles. C'est un rythme qui nous va bien, on se sent détachés désormais de l'effervescence du quotidien.
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Navigation paisible à 3-4 noeuds... éloge à la lenteur ! |
Nous mettons le cap sur la Marina die e calanche, petite plage familiale avec des cabanes typiques, malheureusement un peu trop fréquentée par les bateaux de promenades qui font le circuit Porto Girolata Scandola avec musique et tout et tout ...!
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Marina die e calanche |
Je reste à bord et Marie, Lolo et Dom partent en annexe vers le petit port. L'escale à terre leur à fait tout drôle ! trop chaud à terre, du monde tout d'un coup, des voitures !!! et en plus ça tangue à terre !
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Lolo et Dom à la barre |
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Marc et Marie à la barre. |
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Arrivée sur Porto |
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pêche de menu fretin |
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L'apéro, incontournable moment, dans le plus beau bar du monde ! |
Vendredi 26 Juin 2015
Toujours les méduses à l'affut... du coup toujours pas de baignade !
Petit déjeuner sous la lumière du matin qui dévoile le relief des rochers et des montagnes.
Nous quittons notre mouillage pour en trouver un autre: (de jour uniquement) l'anse de Gattaghia. Pas de vent et mer calme nous y allons au moteur. Nous mouillons juste devant la plage des amoureux en fond de baie. Nous sommes seuls.
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L'anse de Gattaghia est jolie et pratique au départ de Scandola, étant dans la réserve, mouillage de jour uniquement. |
Nous embarquons dans l'annexe et entamons la découverte de la réserve de Scandola.
Tout le site est grandiose et la lumière du matin décline la mer de tons bleus foncés, bleus turquoises, verts émeraudes suivant la puissance des rayons du soleil et suivant les angles entre les roches.
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Trottoirs de calcite caractéristiques de ScandolaPartage vidéo de la ballade en annexe . |
J'ai des doutes sur l'autonomie du moteur de l'annexe et nous avons oublié le bidon d'essence !!
Arrivés au niveau de l'ile de Gargalu c'est à dire à 3 Milles de notre bateau, panne sèche !
Nous voilà beaux ! remonter au vent avec les pagaies !!! notre annexe va se transformer en galère !!
Soudain un petit bateau à moteur de location passe à proximité, on le hèle et mendions un litre d'essence. Les deux occupants, un sympathique couple marseillais, nous laissent puiser dans leur réservoir un litre de précieux carburant. Nous les invitons à passer boire un verre au retour dans le bateau pur les remercier.
Retour au cata pour y retrouver notre petite baie dont nous avions déjà arpenté les fonds avant notre escapade.
Apéro, repas sieste, snorkeling puis retour en fin d'après midi dans la baie de Girolata pour une dernière nuit.
Le soir nous dévorons une pizza maison et on se régale !
Samedi 27 Juin 2015
Toujours les méduses donc pas de baignade encore au lever du jour. Marie-Claire en profite pour faire une aquarelle du paysage.
Il y a toujours peu de vent mais c'est navigable à la voile et nous avançons tranquillement à 3-4 noeuds puis le vent forcit un peu au milieu de la baie nous permettant d'atteindre 5 à 6 noeuds de vitesse.
il n'y a pas de houle du tout, le capo Rosso protège bien de la mer du vent aussi nous décidons de mouiller dans l'anse de Turghia. Il faut bien repérer les plaques de sable pour ne pas jeter l'ancre dans les roches où la pioche risquerait de rester coincée ! Cette précaution prise, le paysage est grandiose. Pour ma part un des plus austère et des plus beaux que nous ayons fait !
Le seul bémol est le passage des bateaux promenades qui viennent monter aux touristes les balbuzards pêcheurs qui nichent dans la falaise mais après 20 heures et le matin jusque 9 heures, plus rien, un silence total juste "troublé" par le cri... des balbuzards !
Marie adore la plage de galets au fond de la baie dont elle ramène quelques spécimens qui décorent la tablette du carré.
Elle se met aussi au land-art en recouvrant complètement un rocher de galets.
Un peu plus tard nous partons en ballade le long des falaises avec l'annexe et là quelle belle surprise, nous découvrons des grottes que nous pouvons parcourir en entrant d'un coté et en sortant de l'autre !
Tout au bout, arrivés presque au cap, une grande arche nous invite à en franchir le seuil, ce que nous faisons avec curiosité.
Nous découvrons ce seuil franchi, un lagon central, qui se découvre à nous.
L'eau est cristalline et vert émeraude.
Nous attachons l'annexe à un rocher et sautons dans l'eau !
Je m'engage dans une grotte à la nage et Marie me suit.
Nous découvrons au fond une petite plage de galets noirs roulés.
Je ne résiste pas à réciter un poème dans cette ambiance dantesque.
Les sons résonnent comme dans une cathédrale.
Je décline les vers d'El desdichado de Gérard de Nerval tout en nageant dans cette grotte où j'espèrai apercevoir la sirène du poème !
Il n'en fut rien mais ce fut un très beau moment tout de même...
Nous repassons ensuite dans ce passage tous les quatre.
Nous rentrons enchantés de notre ballade vers opale qui nous attend sagement.
Nous ne sommes que trois bateaux au mouillage pour la nuit.
Apéro, repas à base de céréales, ratatouille, jambonneau et rosé de Provence !
Pour clôturer le tout en guise de bouquet final nous profitons d'un magnifique coucher de soleil.
Au dessert, lecture des 4 derniers jours du journal de bord puis dodo.
Dimanche 28 Juin 2015
Nous décidons de rester encore une journée dans cette superbe baie. Avec Marie nous prenons le kayak et refaisons le parcourt d'hier. Il est encore tôt et aucun bateau promenade à l'horizon.
Du coup nous profitons pleinement de notre ballade, en silence.
Nous nous arrêtons sous un nid de balbuzard qui ne doit pas être à plus de 15 métrés de hauteur.
Nous voyons une tête sortir de l'imposant nid de branchage. De temps à autre nous entendons un cri perçant d'un parent en chasse un peu plus loin.
Le reste de la journée se partage entre lectures, baignades, photographie, ballades en kayak, snorkelling, ramassage de galets, rédaction du journal de bord... ou préparation des repas.
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Quel salon de lecture ! |
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Les hommes encore une fois aux fourneaux !! 😉 |
Tranquillité, sérénité... ! Inutile de dire que l'on ne s'ennuie pas le moins du monde.
Lundi 29 juin 2015
A l'aube le paysage est tout aussi grandiose avec le soleil qui se lève.
9h15 ! Après notre baignade matinale nous levons l'ancre pour "explorer" l'autre face du Capo Rosso. Navigation au moteur car la mer est d'huile, pas un souffle de vent ! La journée va être très chaude.
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Navigation au moteur jusqu'à l'anse de la Palu sur une mer d'huile. |
Nous contournons le cap et découvrons l'anse de la Palu, encore un beau mouillage aux eaux bleues turquoises. Nous étions passés au dessus de ce mouillage il y a quelques années en randonnant jusqu'à la tour génoise située tout en haut du Capo Rosso. Marie et moi nous étions dit que ce serait top de mouiller un jour ici ! Et voilà nous y sommes !
Nous sommes seuls à cette heure encore matinale. Nous ne sommes qu'à 500mètres à vol de balbuzards par port au précédent mouillage et pourtant la côte est très différente. Plus douce, plus verdoyante: genévriers, oliviers sauvages et euphorbes arbustives chères à Marie.
Après réflexion nous décidons de mouiller à la bermudienne. pressentant l'arrivée d'autres bateaux nous dirigeons le cul du bateau vers la petite falaise et Marie va fixer à terre, la poupe de notre embarcation à l'aide d'une haussière.
Bien nous à pris de mettre en oeuvre cette technique très usitée aux Antilles. car effectivement en fin de journée il y a pas mal de monde et nous sommes bien tranquilles.
Il fait très chaud et les ploufs dans l'eau seront incessant pour nous rafraîchir !
Malgré la canicule Marie et moi allons tout de même faire un tour en kayak, la tête bien protégée du soleil mordant. Nous pagayons jusqu'à l'entrée de l'anse voir de plus près le rocher caractéristique qui en marque l'entrée.
Nous préparons le repas du soir et faisons l'inventaire de ce qui nous reste dans la cambuse. Il nous manque surtout de l'eau et du rosé.
Demain nous ferons une escale dans la "civilisation" nous n'y couperons pas.
En attendant dernier bain de minuit dans ces eaux cristallines.
Mardi 30 juin 2015
Ce matin après le petit déjeuner, opération plage propre!
Marie part avec le kayak et des sacs poubelles pour nettoyer la petite plage en fond de baie. Je la rejoins un peu plus tard pour ramener à bord les 3 gros cas poubelles de déchets qu'elle a remplis.
Chaque année Marie nettoie une plage. Notre tribut pour ces endroits magnifiques qui sont gratuits et qui méritent bien qu'on y consacre une heure ou deux à les nettoyer !
Un regard derrière et quel satisfaction de voir cet endroit qui a retrouvé ne serait-ce que pour quelques temps une certaine virginité.
Appareillage sous les applaudissements de l'équipage des navires voisins qui saluent le geste !
Après contact avec la capitainerie par VHF, vu la météo en cours et annoncée nous décidons de mouiller sur ancre devant le port. A noter qu'il y a aussi des bouées pour ceux qui le souhaitent et la Capitainerie nous indique à la VHF qu'on peut les utiliser en téléphonant au propriétaire dont le numéro de tel est inscrit sur la bouée. (Parfois le tarif aussi d'ailleurs)
Nous sommes très bien placés où nous sommes, le mouillage est bien accrocheur et en annexe en quelques minutes nous pouvons être dans le port.
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Mouillage juste devant Cargese derrière les bouées. |
Nous fuyons toujours les ports, chers pour les cata et surtout bruyants.
Pour l'eau nous bidonnerons et du coup Dom et moi chargeons dans l'annexe toutes les bouteilles de 5 litres d'eau que nous avons vidées durant ces 10 derniers jours.
Autorisation accordée. Nous récupérons près de 100 litres d'eau, que nous renouvellerons encore une fois. Le responsable nous dit que l'eau est cadeau et nous dit même que nous aurions du venir avec le cata que nous nous serions moins embêté... Bon soit, mais dans le même temps un voilier qui le hèle pour s'avitailler se fait répondre qu'il doit payer le prix d'une nuit même s'il ne reste pas...
Bon nous on repart bien contents de l'opération...
On déverse l'eau dans le réservoir du bateau et la jauge remonte ! Nous serons tranquilles jusqu'à la fin du séjour. Nous faisons très attention à l'eau d'une manière générale.
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A gauche Opale au mouillage. |
Vers 15h30 opération avitaillement, nous filons de nouveau au port mais cette fois tous les quatre et on nous indique un emplacement pour les dinghys, au fond à droite. Dom fait remarquer que c'est souvent au fond à droite le parking pour les dinghys ! A surveiller...
Nous montons péniblement au village car il fait très chaud et ça monte bien, nous trouvons un spar où nous pouvons acheter des fruits, légumes, de l'eau et du rosé pour la fin de notre séjour.
Un petite pause dans un café typique où nous dégustons une bonne Piétra bien fraiche et une glace.
Nous décidons de nous faire un petit resto, sur le port, mal nous en a pris. La brune qui nous sert a des allures de "blonde qui coûte chère" et l'addition est salée pour un repas plus que médiocre ! ... En plus ils n'acceptent pas les cartes bancaires et nous vident de fait le reste de notre argent liquide !
Cet essai d'acclimatation à la vie terrestre est complètement raté !!!
Petit tour sur le port, remplissage d'encore quelques bidons d'eau supplémentaires que nous avions emportés dans l'annexe au cas où puis retour sur Opale, il fait nuit.
Nous préparons quand même le genneker pour notre retour sur le continent demain même si très peu de vent est annoncé d'après weather 4D. Nous verrons bien...
Mercredi 1er juillet 2015
Lever avec le jour à 5h00 tapante !
Petit déjeuner et nous levons l'ancre à 6h00 en direction du continent.
Nous regardons avec regret les côtes Corse s'éloigner dans notre sillage, mais ce n'est qu'un au-revoir, nous en sommes certains.
Petit déjeuner et nous levons l'ancre à 6h00 en direction du continent.
Nous regardons avec regret les côtes Corse s'éloigner dans notre sillage, mais ce n'est qu'un au-revoir, nous en sommes certains.
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Nous saluons un bateau de pêcheurs qui part en même temps que nous. |
Nous avons hissé la grand voile à poste mais depuis une heure que nous naviguons la mer reste d'huile, pas le moindre petit souffle de vent !
Le moteur nous accompagnera hélas pendant tout le voyage (110 MN).
La lune se couche de concert avec le soleil qui lui se lève. Relève de la garde !
La température s'élève au fil des heures, la chaleur est caniculaire.
En milieu d'après midi les côtes ne sont plus visibles, nous flottons au milieu de nulle part !
Vers 17 heures nous mettons les moteurs au point mort et nous baignons par 2750 mètres de fond. Drôle d'impression... une raie passe juste en dessous de Marie pendant qu'elle nage le long du bateau. C'est très beau ! Aérien je dirai si ce n'était pas dans l'eau !
A 19h nous mangeons une omelette riche, courgettes, poivrons, champignons, lardons, gruyères et... quelques oeufs tout de même ... concoctée par Dom avec amour.
En dessert nous nous régalons de bons gros abricots Corse.
Vers 21heures au soleil couchant nous coupons complètement les moteurs pour un nouvel arrêt baignade avant la nuit.
Nous sommes dans une ambience surréaliste. Un silence absolu, le temps est suspendu. La lune est levée à l'est et le soleil se couche de l'autre coté et nous flottons au milieu de nulle part dans une ambiance rosée. C'est complètement magique, le fait que la mer soit un miroir le ciel et la mer se confondent, et par moment il n'y a plus d'horizon visible !
Nous nous baignons mais en laissant toujours une personne dans le bateau.
Nous sommes dans une ambience surréaliste. Un silence absolu, le temps est suspendu. La lune est levée à l'est et le soleil se couche de l'autre coté et nous flottons au milieu de nulle part dans une ambiance rosée. C'est complètement magique, le fait que la mer soit un miroir le ciel et la mer se confondent, et par moment il n'y a plus d'horizon visible !
Nous nous baignons mais en laissant toujours une personne dans le bateau.
L'eau est chaude pourtant nous sommes à 50 milles nautiques de toutes cotes.
Nous vivons tous les quatre véritablement un moment de grâce !
Ce voyage retour nous a gratifié également de quelques rencontres multiples de jour comme de nuit: baleines, dauphins, Beaucoup d'émotions, la nature est tellement belle !
Notre bateau, petite arche de Noé, accueille également quelques passagers clandestins: deux petites araignées, des mouchettes, un chrysope, et deux libellules au corps rouge.
Les quarts, comme à l'aller, se succèdent. La lune est presque pleine et on voit très bien la surface de l'eau. Nous croisons d'avantage de bateaux qu'à l'aller. Principalement des ferrys, c'est impressionnant ces "immeubles" illuminés dans la nuit !
Vers 3heures du matin nous apercevons déjà deux phares qui clignotent dans le lointain.
A 5 heures nous distinguons les côtes, la lune descend, le ciel rosit au levant, le soleil s'arrache des flots à 6h0. Cycle immuable de la vie sur notre planète !
A 7h00 nous mouillons l'ancre à Port Cros dans "notre" anse "du mérou" anse que nous retrouvons avec grand plaisir.
Pas mal de bateaux sont au mouillage, retour progressif à la civilisation !
La corse nous parait loin et il plane dans nos regards comme un éclat de nostalgie pour les cotes Corse. Cette traversée restera dans nos coeur comme un moment rare d'harmonie, avec la nature et entre nous quatre.
Petits Haîku du moment de Marie.
Mer tendue de soie rose
instants suspendus
le bateau glisse
Eté, eau salée
Cigales
souffle chaud sur la peau.
Vers 3heures du matin nous apercevons déjà deux phares qui clignotent dans le lointain.
A 5 heures nous distinguons les côtes, la lune descend, le ciel rosit au levant, le soleil s'arrache des flots à 6h0. Cycle immuable de la vie sur notre planète !
A 7h00 nous mouillons l'ancre à Port Cros dans "notre" anse "du mérou" anse que nous retrouvons avec grand plaisir.
Pas mal de bateaux sont au mouillage, retour progressif à la civilisation !
La corse nous parait loin et il plane dans nos regards comme un éclat de nostalgie pour les cotes Corse. Cette traversée restera dans nos coeur comme un moment rare d'harmonie, avec la nature et entre nous quatre.
Petits Haîku du moment de Marie.
Mer tendue de soie rose
instants suspendus
le bateau glisse
Eté, eau salée
Cigales
souffle chaud sur la peau.
Jeudi 2 juillet 2015
Le bateau à peine ancré après notre traversée nous prenons un petit déjeuner avant de sauter à l'eau.
Mais personne ne reste longtemps sur le pont. Cette longue traversé (25 heures) a un peu entamé notre énergie et nous filons à la sieste.
Le bateau à peine ancré après notre traversée nous prenons un petit déjeuner avant de sauter à l'eau.
Mais personne ne reste longtemps sur le pont. Cette longue traversé (25 heures) a un peu entamé notre énergie et nous filons à la sieste.
La journée se partage d'ailleurs entre baignades et siestes successives plus ou moins longues selon chacun.
Les filles sont les plus curieuses pour arpenter les fonds à la recherche de notre ami Robert le mérou qui reste bien discret aujourd'hui.
Les filles sont les plus curieuses pour arpenter les fonds à la recherche de notre ami Robert le mérou qui reste bien discret aujourd'hui.
Finalement Marie déniche un mérou à un autre endroit près de la pointe de la bastide parmi les schistes qui forment une multitudes de caches.
Marie n'a as reconnu Robert et pense qu'il s'agit plutot de Roberta...
Nous préparons en fin d'après midi notre dernier apéro que nous prenons à l'avant du bateau avant le repas du soir. Nous ouvrons une bouteille de champagne que nous avions précieusement conservée pour ce dernier soir.
Le voyage touche à sa fin mais quel bonheur ce fut !
Les paupières se font lourdes et nous regagnons nos couchettes.
Je me relèverai la nuit avec un bout pour entourer le mat et bloquer les drisses. Une petite houle s'est levée qui fait naitre tout un cortège de petits bruits.
Vendredi 3 juillet 2015
Le matin à l'aube Marie et moi quittons notre cabine qui regorge de moustiques. Nous avions trop chaud et avons retiré la moustiquaire pour avoir un peu plus d'air... les fauves étaient lâchés !!
Nous prenons l'annexe et allons faire un tour sur la petite plage déserte à cette heure. Nous montons la colline qui est déjà saturée d'odeur du maquis,. Arrivés au col nous regardons vers le large, au loin sont les côtes de Corse que nous ne voyons pas avec nos yeux mais bien avec nos coeurs. Nous avons un petit pincement à l'âme...
Nous revenons au bateau et LOLO et DOM levés également ont préparé le petit déjeuner que nous prenons pour la dernière fois à bord d'Opale.
Nous profitons d'une dernière baignade puis nous levons l'ancre pour nous arrêter à Port Miramar faire le plein de gasoil.
Une fois la chose faite nous mettons le cap sur la plage de l'Estagnol où nous passons nos dernières heures de vacances en mer.
Dernier lever d'ancre à 13h30 et nous regagnons le port du GAPEAU où Jacky nous attend et aide à la manoeuvre. Pas facile de se garer en marche arrière dans cette place minuscule !!
Nous avons parcouru 365 Milles Nautiques soit un peu plus de 680 Km.
A 17 heures nous quittons le Gapeau, le check-out du bateau réalisé avec Jacky, destination les fontaines du Vaucluse où nous passerons la soirée et la nuit avant le retour vers notre Lorraine.
Reprendre la voiture dans la chaleur au milieu des bouchons est très pénible. Les gens sont agressifs et nous nous sentons totalement perdus dans ce monde de dingues !!!
Nous apprécions d'arriver aux Fontaines chères au coeur de Lolo qui y a de beaux souvenirs avec son Papa.
Nous buvons une bonne bière au bord de la rivière fraiche qui tempère bien l'air ambiant !
Nous sommes évidemment tristes de ces moments qui se terminent mais en même temps "il faut bien revenir pour mieux repartir"
Alors à bientôt pour de nouvelles navigations.
Poésie de Marie-Claire
Prenez un amour de toujours
un couple d'amis
et levez l'ancre
Découvrez le monde
comme pour la première fois
Lâchez prise, lâchez tout !
Rencontrez des mouettes, des balbuzards pêcheurs, des baleines
des dauphins, des raies...en bateau à voile.
Regardez les rochers colorés de rose, de jaune, de gris,
striés, perforés, dentelés, érigés...en bateau à voile.
Plongez avec les gars; les serrant écritures, un mérou, une murène, les étoiles de mer,
les anémones vertes, les herbiers de posidonie, les girelles, les castagnoles...en bateau à voile.
Sentez la garrigue, lamer, les pins d'Alep, le vent...en bateau à voile.
Et prenez enfin le temps... !
FIN