Du 22 Juin au 5 Juillet
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Moment fort à Scandola: Le passage entre l'île de Gargallu et la côte, 17 mètres de large ! A franchir avec un cata, par mer calme et sans bateaux promenades donc le soir ou tôt le matin! |
466 MN parcourues soit 870 km
Equipage de cette année :
Gabriel et Juliette (1ere semaine)
Philippe (2eme semaine)
Marc et Marie
Vendredi 21 juin 2019 (Marie) - 16,5 MN
Début de la journée marathon à 6h. Avant le plaisir de la navigation, le "plaisir "de la traversée de la France, des courses et surtout des différents transbordements pour déverser dans notre bateau toutes nos affaires et tout l'avitaillement...
Il fait beau et chaud, chacun y met de sa bonne humeur. Nouvel équipage cet été : Muriel et Synthia, ainsi que Gaby et Juliette qui seront remplacés la deuxième semaine par Philippe.
C'est bon de partager cette nouvelle parenthèse à bord de "Folie des Maire "avec des amis qui vont découvrir le bonheur de la vie en bateau. Ou pas... Ils nous le diront.
C'est bon de partager cette nouvelle parenthèse à bord de "Folie des Maire "avec des amis qui vont découvrir le bonheur de la vie en bateau. Ou pas... Ils nous le diront.
Nous partons vers 7h du matin de Metz. La voiture est chargée, du kayak mais aussi de la nouvelle planche gonflable que nous a envoyée Gautier et tout le reste bien sûr... En voiture on ne se limite pas !
Voyage sans histoire mais toujours trop long. Arrivée à 16h30 au bureau de Brise Marine, notre loueur, où Karine nous accueille. Les formalités sont vite expédiées et le papa Soyeux nous accompagne jusqu'à "Folie des Maire" qui nous attend bien sagement dans la darse à côté du Casino. Check-in du bateau.
17h45 départ pour les courses.

19h15 retour au bateau, déchargement rapide sur le quai, puis Muriel et Marc emmènent les voitures devant les locaux de notre loueur pour qu'elles soient mises en sécurité pendant notre périple.

19h15 retour au bateau, déchargement rapide sur le quai, puis Muriel et Marc emmènent les voitures devant les locaux de notre loueur pour qu'elles soient mises en sécurité pendant notre périple.
Pendant ce temps, les 4 vaillants sherpas restent au bateau et se chargent de transborder quatre caddies d'avitaillement dont 25 bouteilles de 5 litres d'eau, 4 packs de vin, coca, rhum... un peu de jus d'orange tout de même... Voilà seulement pour les liquides car suivent évidemment toute l'épicerie et le frais !
Qu'il fait chaud... Il faut tout caser dans les différents rangements disponibles, le reste se logera sous la table du carré comme d'habitude.
A 20h15 nous larguons les amarres et quittons la darse, puis la rade de Toulon pour longer ensuite la Presqu'île de Giens et rejoindre Porquerolles, la baie des Langoustiers et sa Jaume Garde. Il fait nuit et il est 22h15 lorsque nous jetons enfin l'ancre.
Repas rapide (pâtes fraiches sauce bolognaise) et vite chacun gagne sa cabine pour un gros dodo.
Samedi 22 juin 2019 (Muriel) - 143 MN (traversée)
Premier réveil dans la baie de Porquerolles. Notre jeune équipage prend contact avec les éléments qui l'entourent. Le bleu de la Méditérannée, le bleu du ciel et la chaleur du soleil.
Premier contact avec l'eau. Je ne déroge pas au rituel du bain du matin ! Un régal ! ...
Seulement quelques lignes d'écrits et déjà par plusieurs fois, je prononce le mot PREMIER ou PREMIERE. Il accompagnera toute notre journée.
Seulement quelques lignes d'écrits et déjà par plusieurs fois, je prononce le mot PREMIER ou PREMIERE. Il accompagnera toute notre journée.
Nous le retrouverons dans un très beau texte offert à Marc et Gabriel par un ami que je ne connais pas et qui nous fait le cadeau de partager avec nous ce qui dut être sa première fois vécue sur l'île de Porquerolles il y a quelques décennies. C'est un grand moment d'émotion.
Nous voilà partis ! Première traversée pour Gabriel, Juliette, Synthia et moi ! Tout est magique, tout nous émerveille.
Même la plus petite manip' de navigation exécutée par Marc ou Marie-Claire nous étonne. Je me projète. Serai-je capable de faire cela, moi ?
Même la plus petite manip' de navigation exécutée par Marc ou Marie-Claire nous étonne. Je me projète. Serai-je capable de faire cela, moi ?
Nous prenons possession du bateau. Nous nous éparpillons, chacun cherchant l'endroit pour la première sieste. A priori, Gabriel l'a vite trouvé. Il ne réapparaîtra que 3 heures après !
Il nous avouera que c'est la première fois depuis longtemps qu'il fait une sieste si longue.
Il nous avouera que c'est la première fois depuis longtemps qu'il fait une sieste si longue.
Nous prenons le large. La terre peu à peu disparait à l'horizon. Les moteurs sont coupés. Nous naviguons à la voile. Quel bonheur ce silence !
Quelle chance nous avons de profiter de ces instants ! Nous poursuivons notre traversée. Marc et Marie-claire aux commandes. Gabriel, Juliette, Synthia et moi tout à nos multiples siestes.
Et déjà la nuit va tomber. Nous nous répartissons les quarts.
- jusqu'à 23h : MC et Synthia
- 23h à 1h : Marc et Gabriel
- 1h à 3h : MC et Synthia
- 3h à 5h : Marc et Muriel
- 5h à 7h : MC et Juliette
Les équipes se relaient de manière naturelle tout au long de la nuit.
Mon tour arrive... Je retrouve Marc sur le pont. Autour de nous, la mer calme, la lune qui nous éclaire et la voie lactée. Nous avons la chance durant notre quart de pouvoir couper les moteurs et naviguer à la voile. J'adore !
Les mots me manquent dans la spontanéité de ce vécu pour décrire mes émotions, pour partager ce sentiment de plénitude. Mais il est là, je l'ai vécu, je l'ai ressenti. J'ai hâte maintenant de découvrir pour la première fois la Corse par la mer, tout comme, je le pense, mes compères moussaillons.
Les mots me manquent dans la spontanéité de ce vécu pour décrire mes émotions, pour partager ce sentiment de plénitude. Mais il est là, je l'ai vécu, je l'ai ressenti. J'ai hâte maintenant de découvrir pour la première fois la Corse par la mer, tout comme, je le pense, mes compères moussaillons.
Dimanche 23 juin 2019 (Gabriel)
Premier dimanche de ma vie en pleine mer.
J'ai pris le quart de Marc, 23h à 1h du matin. Alors que le reste de l'équipage rejoint les cabines, nous nous habillons chaudement, le vent frais contraste avec la chaleur de la journée passée. Alors que la nuit est tombée depuis un certain temps, la lune timidement semble vouloir se hisser, rougeâtre. Point fixé sur l'horizon.
Nous parlons pour lutter contre le sommeil. Rien n'est essentiel dans ce que nous nous disons mais tout prend une importance étonnante dans cet instant.
Nous observons la voute étoilée, magnifique. Elle me rappelle le désert au sud de Zagora et donc me rappelle mon vieil Ami Armand...
Marc m'appelle pour me montrer les planctons phosphorescents, qui tels des lampions de 14 juillet, tracent des défilés imaginaires. Vision fantastique, qui me renvoie à Jules Verne et à ses mondes merveilleux.
Fin du quart. Je réveille Synthia qui va rejoindre Marie-claire. Coucher.
Tôt le matin, alors que je sors de la cabine, Marie Claire m'invite prestement sur le pont arrière. Au loin, trois baleines dont un baleineau s'engagent dans une danse improbable, d'une légèreté fascinante, rythmée par le souffle puissant de leur respiration.
Spectacle inattendu, poésie marine.
Plus tard, à peine notre déjeuner terminé, quelques dauphins nous ont nargué au large de la proue. Impatients, nous sommes restés longuement à attendre qu'ils sautent à nouveau. Ils se regroupèrent en banc. Une dizaine d'entre eux ont suivi notre embarcation avant de rejoindre les fonds marins.
Après 27 heures de traversée nous rejoignons le petit port de Centuri au Nord de la côte Ouest de la Corse.
Nous allons mouiller devant l'île de Capense, petite réserve ornithologique.
Première baignade dans une eau turquoise. Premier usage du savon bleu !
En fin d'après midi nous allons en annexe faire un tour au village.
Après quelques bonne bière Corse (Piétra) nous décidons d'aller diner au restaurant "Les langoustes". Espadon, liche et chapon puis retour au catamaran, heureux pour une bonne nuit de récupération.
Après 27 heures de traversée nous rejoignons le petit port de Centuri au Nord de la côte Ouest de la Corse.
Nous allons mouiller devant l'île de Capense, petite réserve ornithologique.
Première baignade dans une eau turquoise. Premier usage du savon bleu !
En fin d'après midi nous allons en annexe faire un tour au village.
Après quelques bonne bière Corse (Piétra) nous décidons d'aller diner au restaurant "Les langoustes". Espadon, liche et chapon puis retour au catamaran, heureux pour une bonne nuit de récupération.
Lundi 24 juin 2019 (Juliette) - 17 MN
Nous nous réveillons, chacun suivant son propre rythme, en face du port de Centuri. Aquarelles pour Marie-Claire, Marc et Gabriel. Le paysage inspire, évidemment. Tout n'est que beauté ici.
Baignade salutaire au cours de cette journée ensoleillée et très chaude, baignade hélas interrompue par la présence de méduses. Sauf pour Marie, vaillante et rapide comme l'éclair qui, elle a déjà rejoint la côte rocheuse.
Après le petit déjeuner, nous levons l'ancre pour nous diriger vers le golfe de Saint Florent. Le vent cet après midi est bien capricieux.
Mais les valeureux capitaines assurent les commandes avec maitrise.
Mais les valeureux capitaines assurent les commandes avec maitrise.
Les préoccupations et contrariétés sont à distance. Je me plais à me laisser aller, lâcher prise.
Le mouvement, le déplacement ne nous appartient plus vraiment. Et comme il est bon de se laisser bercer dans cette douce torpeur. Sérénité absolue !
Le paysage n'en finit pas de m'impressionner. Inlassable spectacle.
Revigorés, nous nous installons tous à l'avant du bateau pour un apéritif au champagne. Instant idéal, magique, une certaine idée du bonheur.
Après le diner, nous célébrons la musique en choisissant chacun une chanson. Celle d'une histoire, d'un souvenir, d'un moment... Comme une confidence, peut être.
Bienveillance et partage, nous sommes tous heureux, je crois, et nous dansons !
Musiques du soir:
Muriel : Ella Fitzgerald - Mack the knife
Juliette : HF Tiéfaine - médiocratie
Gabriel : Yves Montand- l'addition
Synthia : M - petit con
Marie : Jane Birkin - arabesque (version instrumentale)
Marc : Pink floyd - shine on you crazy diamond
Mardi 25 juin 2019 (Synthia) - 16,5 MN
Au matin, l'équipage se réveille tranquillement. MC, levée la première aura bénéficié de la visite d'un dauphin émergeant et soufflant juste devant le bateau.
Nous, petit déjeunons, avec pour cadre, une vue idyllique, entourés d'une mer turquoise. Si le paradis n'existe pas, je pense néanmoins que l'on s'en approche ici.
Marie-Claire teste la fraicheur de l'eau et part à la conquête de coquillages et autres merveilles sous marine. Elle vient même nous montrer une étoile de mer relâchée prestement. L'ensemble de l'équipage conclut unanimement que MC est bien mi femme, mi poisson.
Dans la matinée, nous levons l'ancre en direction de la baie de "Malfacu".
Sur la musique envoutante du grand bleu, nous voguons au gré du vent, c'est parfait.
Entourés par les côtes et les montagnes d'un côté, et du large de l'autre, c'est magique !
Entourés par les côtes et les montagnes d'un côté, et du large de l'autre, c'est magique !
Tous mes sens sont en éveil, mon corps et mon esprit sont en extase devant tant de beauté. Je me sens privilégiée et toute petite face à l'immensité de ce bleu qui nous entoure.
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Belgodere où Marie et moi avons tant de souvenirs... |
Nous longeons les côtes du désert des Agriates, puis la plage de Saleccia.
Nous rencontrons quelques bateaux, de ci de là. Le capitaine est à son poste, Juliette prend le soleil, MC et Muriel discutent en regardant ce beau défilé de côtes Corse, et moi et Gabriel, nous écrivons.
Un petit atelier "carottes râpées" vient ponctuer notre navigation.
En approche de Malfacu, plus de place disponible, la baie est minuscule, nous allons mouiller un peu plus loin, à la Marina d'Alga. Eau turquoise et limpide à nouveau, quelle chance !
Après une petite baignade et une sieste, nous levons l'ancre, direction l'îIe Rousse. Au bout de quelques jours, nous nous rendons vite compte, en qualité de moussaillons, que la navigation nécessite de l'organisation, de la coordination, de la force et de la rapidité d'action...
En fin d'après-midi, le mouillage se fait près du port de l'île Rousse. Avec le vent d'Est nous mouillons dans la crique de Branca. Le panorama et l'eau turquoise sont toujours aussi sublimes. L'air est chaud et tout le monde se jette à l'eau. Quelle est bonne !
Marc et MC nous ont réservé des activités nautiques complémentaires : paddle et kayak. Premier essai de paddle sympathique et plutôt réussi ! Des photos accompagneront peut-être cet écrit...
Muriel et moi partons faire le tour du coin en kayak. Tout simplement génial !

Une soirée à terre, au centre de l'Ile Rousse nous attend, en compagnie de Pierre (fils de Gabriel) et de sa Juliette.
Avant de débarquer pour notre diner, ils nous rejoignent au catamaran pour une petite séance de plongeons.
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"Chez Paco" une institution pour Marie et Moi ! Incontournable ! |
La récréation terminée, nous arrivons en ville, chez Paco.
Au menu du soir, Piétra et paëlla. La soirée se déroule sous le signe de la détente, du rire et de l'amitié.
Un dernier petit tour en ville et nous quittons Pierre et Juliette...
De retour au bateau, tout l'équipage regagne ses quartiers pour une nuit bien méritée, après une journée pleine d'émotion, de rires, de soleil et d'eau salée...
L'aventure continuera demain !
Mercredi 26 juin 2019 (Marc) - 35 MN
Levé tôt, vers 6h, je gagne le cockpit et suis immédiatement enveloppé par les senteurs du maquis, portées par le vent de terre.
Le soleil est encore derrière les montagnes, l'air est doux, tout le monde se lève petit à petit et nous nous retrouvons pour un petit déjeuner toujours fort sympathique.
Chacun s'apprête pour aller à la ville faire quelques achats et on embarque dans la baleinière, chacun avec son style et chacun avec ses mots. Du genre aie, ouille, merde mon pied, bordel, tiens le bout, non l'autre, attention ! mets toi à droite, non l'autre droite, saute à l'eau, non pas maintenant, trop tard ! Eclats de rires garantis...!
Enfin débarquement sur la plage, chargement des sacs étanches sur les épaules et hop, direction le centre. Nus faisons un tour au marché où nous retrouvons avec plaisir notre producteur et vendeur de miel préféré qui a toujours le même bagout.
Nous goutons ses miels qui changent tant suivant les fleurs butinées par les abeilles ! Pour ma part, j'apprécie particulièrement celui au romarin qui a une texture de caramel.
Nous goutons ses miels qui changent tant suivant les fleurs butinées par les abeilles ! Pour ma part, j'apprécie particulièrement celui au romarin qui a une texture de caramel.
Nous nous orientons ensuite vers la supérette, mais nous nous arrêtons pour une halte sous les platanes de la grande place pour boire qui un coca, qui une Piétra.
Après les quelques courses utiles, retour à l'annexe, où, vu le chargement, nous serons contraints à deux voyages. Muriel en profite pour tomber les fesses à l'eau. C'est la troisième sur six ! A qui le tour ?
Nous filons bon train à 8 noeuds de vitesse par 18 noeuds de vent réel. Mais le vent forcit et grimpe à presque 25 nds.
Enfin tout rentre dans l'ordre sauf qu'entre temps le vent faibli et il ne fera que cela jusque Scandola.
Scandola puisque nous y sommes ! Merveille de la nature ! Massif classé en réserve naturelle qui mêle coulées volcaniques et roches granitiques !
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Aquarelle de Marie-Claire sur Scandola |
Nous la longeons à petite vitesse et les appareils photos crépitent.
Arrivés à la pointe sud de la réserve, nous laissons la punta Mundrillina à bâbord et entrons dans la vaste baie de Girolata dont le fortin marque l'entrée.
Tout le monde saute à l'eau et la trouve très douce en température.
Bien installés dans le cockpit nous savourons notre apéro du soir, suivi du reste de la paella de chez Paco, toujours aussi bonne même réchauffée !
Le vent thermique de terre se lève orientant le cockpit vers le large pour nous offrir un panorama grandiose vers le couchant. Les odeurs du maquis nous enveloppent tout comme la nuit qui lentement estompe le paysage.
Nous passons quelques morceaux envoutants de notre playlist de navigation et nous laissons tous bercer par la musique et la douce quiétude du soir.
Quel luxe d'avoir le temps de contempler la nuit qui prend progressivement possession du monde. Vénus, première lumière dans le ciel invite ses soeurs les étoiles à décorer la voute céleste. Plus la nuit s'installe et plus le ciel s'illumine. La grande Ourse juste au dessus de nous, nous indique l'étoile polaire, Cassiopée à l'est émerge des collines.
Je me sens bien, petit, infime, mais bien, comme faisant partie d'un tout infini.
J'aime retrouver notre condition humaine première, la condition solaire de l'être humain, dont le corps vit au rythme de la lumière, des saisons. J'aime lorsqu'on navigue, me sentir vivant au fond de mon être et non plus par rapport à un contexte social.
Sentir en soi quelque chose d'éternel comme la continuité de quelque chose qui existe depuis la nuit des temps...
Sentir en soi quelque chose d'éternel comme la continuité de quelque chose qui existe depuis la nuit des temps...
Naviguer en bateau, c'est aussi renouer avec cette partie éternelle de notre être.
Mélody Gardot nous chante justement les étoiles et je ne sais plus qui le premier a regagné sa cabine discrètement.
La musique s'estompe elle aussi. La nuit engloutit notre bateau blanc, je me couche, la tête bien calée sur mon oreiller, mais ce soir il est particulièrement rempli d'étoiles !
Jeudi 27 juin 2019 (Gabriel) - 7MN
Nous sommes toujours mouillés à la Cala di Tuara. L'endroit est magique, reposant, nous sommes loin des hordes de touristes qui assaillent le village de Girolata. Seuls quelques voiliers partagent le calme apaisant de cette petite crique. Chacun vaque à ses occupations. Le kayak est à l'eau, le paddle itou. Masques et palmes là-bas.
Marie n'arrête pas, un va et vient permanent entre le bateau et les petites plages, tantôt à la nage, tantôt en kayak.
La spécialité de MC : elle voit des poissons que personne ne voit, là il s'agissait d'une raie, et elle est spécialiste de la chasse aux galets, de toute forme, toute taille, enfin d'une taille compatible avec sa culotte. Synthia et Muriel s'en sont allées en kayak, Marc en paddle, puis Juliette et MC en kayak.
Moi sur le pont, à dessiner. Plaisir de l'aquarelle que je découvre, figer quelques couleurs.
L'eau est chaude, claire. Tout est paisible et invite à la contemplation.
A 17h30, nous arrivons au pied d'une falaise rose de 300 m de hauteur. Je reste impressionné par l'austérité du lieu. Tout m'impressionne, la noirceur des eaux due aux rochers qui tapissent les fonds, la masse de ces blocs aux pieds desquels nous ne sommes rien !
Quelques nids de balbuzards pêcheurs surplombent la verticalité des parvis. Marie et Marc nous promettent une surprise. L'annexe est à l'eau. Je décide de ne pas les accompagner. Insistance, je bougonne et je m'exécute, je reste solidaire de l'équipe.
Nous partons vers les parvis roses du cap. Je reste impressionné, contrarié, ....
L'annexe s'enfonce dans les roches, empreinte des portes taillées à sa taille. Comme si nous entrions dans le centre de la terre.
A nouveau Jules Verne dans mon esprit. Pêche aux galets.
Le soir, nous sommes sur le pont avant, coucher de soleil. Extase. Nous restons émerveillés. Je mitraille une série de photos. Volonté d'imprimer ce paysage unique, quel cadeau !
Alors que dire d'une journée où il ne se passe rien. Et bien, pas grand chose.
Pourtant j'aurais beaucoup de choses à narrer. Pas des choses, des émotions, des ressentis, des silences, des rires, des regards, de la bienveillance.
Avec Juliette, l'autre jour, nous nous sentions privilégiés.
C'est surement bien plus que cela. La simplicité. Le sentiment d'être en dehors du temps et de l'espace.
Nous avons écouté des musiques douces, marines, apaisantes.
Nous avons photographiés des scènes du quotidien, des paysages de rêves. Nous avons peint des paysages bucoliques et marins.
Je n'avais pas grand chose à dire ce soir. Une belle journée. Une si belle journée...
Vendredi 28 juin 2019 (Marie Claire) - 24 MN
6h30, tout est calme, je me lève sans réveiller Marc. Il fait déjà chaud car le soleil est déjà sorti des montagnes corses. Les lumières sont magnifiques, je peins une petite aquarelle, un signet, à l'attention de Juliette et j'écris un petit texte, humeur du moment:
Synthia me rejoint ! Elle change la petite ! Où sont passés les grasses mat ? La vie en bateau change toujours l'équipage, même si c'est temporaire, la vie à bord est une parenthèse dans nos vies pleines de contraintes.
Petit déj copieux, tous ensembles. Les filles nous ont offert leurs habitudes : fromages, jambon, rillettes et fruits ! Nous sommes calés et prêts pour une nouvelle journée.
Je rejoins ma plage de galets adorée, en passant par les roches immergées où castagnols, sars, sardines de toutes tailles animent les fonds. Magnifique ! Les poissons sont plus nombreux et plus gros qu'ailleurs.
La plage est différente de l'année dernière. On dirait que les galets ont été triés par tailles et forment de gros tas. Mon land art de 2018 a disparu bien sûr. Qu'à cela ne tienne, un nouveau prend possession d'un rocher rose déchiqueté.
Les balbuzards pêcheurs crient et volent au-dessus de moi.
La plage est différente de l'année dernière. On dirait que les galets ont été triés par tailles et forment de gros tas. Mon land art de 2018 a disparu bien sûr. Qu'à cela ne tienne, un nouveau prend possession d'un rocher rose déchiqueté.
Synthia et Muriel me rejoignent en kayak et se lancent dans la chasse au plus beau galet. Je dois dire que je suis plutôt satisfaite d'avoir contaminé Synthia...
Le bateau s'alourdit de jour en jour. Marc arrive à la nage et je retourne chercher Juliette en kayak. Gaby préfère rester sur Folie des Maire.
Le bateau s'alourdit de jour en jour. Marc arrive à la nage et je retourne chercher Juliette en kayak. Gaby préfère rester sur Folie des Maire.
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Folie seul au mouillage ce matin |
Nous profitons chacun à notre façon et rôtissons gentiment. Retour chargé de nombreux galets et un assortiment de plastiques, bouteilles et autres mousses expansées pour la poubelle.
Départ rapide vers 11h, car la chaine fait un angle droit entre les rochers et nous ne sommes pas tranquilles, il ne faudrait pas qu'elle reste coincée avec les thermiques qui se lèvent.
Les consignes sont données : Marc à la barre accompagné de Gaby en secours, Muriel à la zapette, Juliette et Synthia à la communication et moi à l'eau en PMT pour donner les instructions afin de remonter la chaine en suivant ses angles, sans la tirer ni la coincer.
Tout se passe bien et nous partons, direction les Iles Sanguinaires.
Tout se passe bien et nous partons, direction les Iles Sanguinaires.
Peu de vent (6/8 nds) mais suffisamment pour naviguer à la voile au près bon plein et déjeuner tranquillement d'une excellente salade (maïs, haricots rouges, concombres, poivrons, féta grumeleuse car décongelée)
Après midi de navigation douce, la plupart du temps à la voile. Certains sommeillent, d'autres s'occupent entre rêveries, lectures, pilotage, broderie, clops, discussions... le temps s'écoule en harmonie.
Lente descente de la Corse, succession de tours génoises, de golfes aux jolis nom chantant : Topidi, Pinzarelli, Peru. Le soleil est chaud, le vent est doux, les amis sont là, la vie est belle.
Lente descente de la Corse, succession de tours génoises, de golfes aux jolis nom chantant : Topidi, Pinzarelli, Peru. Le soleil est chaud, le vent est doux, les amis sont là, la vie est belle.
Arrivée dans la baie d'Ajaccio sous la pointe de la Parata vers 18h30 au milieu d'une petite dizaine de voiliers déjà au mouillage. Il fait chaud. Seul Marc ose se baigner sous haute surveillance, car les petite méduses sont là !
Dernière soirée avec Gaby et Juliette qui reprennent l'avion demain matin pour Metz et vont retrouver hélas aussi... leur boulot.
Muriel aidée de Synthia nous cuisinent un délicieux dahl : lentilles corail, curry, lait de coco et épinard. Tout le monde se régale, ensuite la désormais incontournable crème Mont-blanc (toujours pas glacée, malgré les suppliques de Muriel qui rêve d'une glace).
Petite musique, puis chacun regagne sa cabine.
Bonne nuit les petits.
Samedi 29 juin 2019 (Muriel) - 18 MN
7ème jour en mer. Le jour se lève sur la baie d'Ajaccio. La mer est un miroir. L'humidité est omniprésente. Les membres d'équipage de la Folie des Maire se retrouvent pour le petit déjeuner. Il est tôt. Deux membres de l'équipe, Gabriel et Juliette, retournent sur terre. Ils ont bien oeuvré durant cette semaine. Ils méritent leur repos!
La tension est palpable. Les silences se font plus lourds. Les regards se remplissent d'inquiétude. Il faut dire que la horde des méduses sauvages encercle le bateau depuis la veille, empêchant les membres de l'équipage de profiter du plaisir d'un doux bain dans cette eau cristalline. Seul le capitaine Marc a osé. Ce ne sont pas quelques bouts de caoutchouc qui arrêteront ce baroudeur des mers.
L'inquiétude pour Gabriel et Juliette se porte ailleurs. Ayant mis leurs beaux habits pour ce retour à la civilisation, ils craignent l'incident durant la courte traversée qui les amènera vers le ponton où les attend leur taxi. Heureusement, tout se passe bien, leur retour sur terre se déroule comme prévu.
En mer, c'est autre chose. La horde des méduses sauvages est toujours là en ce matin de juin, usant les nerfs des petits mousses, surtout du petit mousse Mumu. Celle-ci trépigne d'impatience à l'idée de retourner dans l'eau !
Pour combler le temps, un grand nettoyage du bateau est organisé. Chacun oeuvre de son côté : lavage du pont pour moi, débarras du carré pour MC et Synthia. Tout est beau, tout est propre pour l'arrivée du dernier membre de l'équipe : Philippe dit le petit blanc !
A peine le temps de faire le tour du propriétaire que le capitaine Marc, accompagné de son second MC, réunit l'équipage autour de la carte marine. L'instant est grave. Il faut partir, quitter cette baie infestée et se lancer à la découverte de cette île mystérieuse Corsica et de ses trésors.
La décision est prise de se diriger vers les Iles Sanguinaires, espérant être à l'abri de la horde des méduses sauvages (Se cacher au creux d'îles dites sanguinaires, est-ce bien judicieux ? se dit intérieurement le petit mousse Mumu)
L'équipe se met à l'action dans des gestes précis et assurés. Folie des Maire avance fièrement vers la direction indiquée, heureux lui aussi de ne plus sentir contre sa coque ces filaments gélatineux.
Malheureusement au bout de quelques milles, l'évidence s'impose. La horde continue de suivre le bateau. Fichtre, zut, flute, saperlipopette ! Bref, déception dans les rangs. A la barre, le capitaine Marc étudie toutes les options. Ce sera demi-tour toute et cap vers l'anse de Figera. Il pressent que là-bas, le calme régnera, permettant à ce jeune équipage de récupérer de ses déceptions et de profiter de cette quiétude pour se ressourcer.
Cette décision fut la bonne. L'ancre à peine jetée, tous les membres de l'équipage, nus comme des vers, se jettent à l'eau, chacun poussant des soupirs de satisfaction au contact de cette eau fraiche sur leur peau brulée par le soleil.

Une découverte de la plage s'impose, surtout pour MC et Synthia toujours à la recherche du galet parfait. Personne à bord n'ose leur dire que cette quête est vaine et les laisse remplir le pont du bateau de ces poids inutiles.
Rapidement l'apéro s'impose. Il s'agit de fêter en choeur et l'arrivée de Philipe et la victoire sur la horde des méduses sauvages.
Après l'apéro, repas et sieste. La tradition de l'ARS est scrupuleusement respectée, sauf par le petit pimousse Synthia, intrépide parmi les intrépides, qui repart à l'assaut de la plage équipée cette fois du paddle. Il doit lui permettre de ramener plus de galets encore... à mon grand désespoir et tout à la joie de Marie, fière de sa jeune apprentie.
L'instant coule, magique, quelque peu troublé par ma rencontre fortuite avec un énooooooorme serpent de mer, qui s'avérera en fait, n'être qu'une très belle murène tout aussi apeurée que moi !

Le soleil commence à descendre à l'horizon. Il faut repartir pour Cargèse où un ravitaillement en bières et en fruits s'impose.
Ceci étant fait, l'équipage se retrouve très vite autour d'une Piétra bien méritée, enfin deux Piétras convient-il de préciser !
Rafraîchis, revigorés, parfois pompettes (n'est ce pas Marie ?), l'équipage redescend tout sourire vers Folie des Maire.
Un plat de spaghettis bolognaise préparé par le pimousse Synthia viendra finir de remplir les gosiers, permettant à ce fier équipage de se disperser vers les couchages pour un repos bien mérité.
De nouvelles aventures les attendent dès le lendemain, vous pouvez en être sûrs !
Dimanche 30 juin 2019 (Philippe) - 10 MN
Première nuit à bord. Je prends mes quartiers dans la cabine avant tribord. J'ai été affranchi dans la gestion des toilettes au pompage shadokien. Trouver sa place pour dormir... malgré le lever dès potron minet le sommeil ne m'emporte pas. J'écoute le silence dans la nuit de Cargèse au pied des deux églises qui se font face sous la voute étoilée. Voilà moins de 24h j'étais dans la moiteur caniculaire de l'été messin ! En un coup d'aile je suis sur les rivages de Corse au coeur d'un fraternel équipage... Le roulis me berce, m'emporte, des pensées s'évadent... Fondu au noir.
7h30, je mets un pied en bas de ma couchette. Le soleil éclabousse la baie. Cargèse s'ensoleille. Tout l'équipage est déjà sur le pont et à pied d'oeuvre affairé au petit déjeuner. Entre thé et café, salé et sucré, toutes et tous trouvent de quoi remplir leur estomac en prévision d'une longue journée qui s'avance.
Marc se baigne dans une éclaircie urticante et se rafraîchit en évitant les méduses qui folâtrent autour du bateau. Les perspectives dolorisantes de ces intrus font reculer et fondre les envies les plus fermes.
Nous levons le mouillage vers 9h pour une première navigation à la voile. Chacun s'active, qui aux bouts, qui aux voiles, les mains et bras sont à l'oeuvre en harmonie. 4 noeuds de vent , navigation à 1,5 nds. La vitesse idéale pour se gorger de paysage.
Nous nous dirigeons vers l'anse de la Palu et le Capo Rosso. Marc qui est à la barre, s'inquiète de l'apéro de 11h. Il est 10h22 ! La pétole impose de naviguer aux moteurs, sinon nous ne sommes pas rendus. Tout va bien. La vie est belle.
Les brumes et chaleurs s'accrochent au relief de la côte. La pesanteur de l'air se fait plus forte. La sensation caniculaire aussi.
Il est temps de déjeuner avec en préambule apéritif, un verre bien frais de Piétra. Ah le poids des rituels et des traditions, mais avec juste l'amertume nécessaire pour désaltérer.
Après une salade de riz, amoureusement concoctée par MC (pamplemousse, pois chiche, crabe, oignon, agrémenté de tomates, de sauce soja et de l'incontournable rosé)
La conversation s'installe et nous amène autour du développement durable, de l'obsolescence programmée et de ce qui doit nous faire changer nos comportements.
Dès le déjeuner terminé, MC et Synthia embarquent sur le canoë pour un nettoyage de plage. Elles ramènent deux sacs poubelles et quelques cailloux.
Dès le déjeuner terminé, MC et Synthia embarquent sur le canoë pour un nettoyage de plage. Elles ramènent deux sacs poubelles et quelques cailloux.
La chaleur et la beauté de notre terrain de nage nous incitent aux plaisirs aquatiques. Marc nous appelle à l'observation d'une petite raie pastenagre. MC veut jouer les Esther Williams en quittant le bord de façon impromptue pour une baignade qui aurait pu mal se finir. Plus de peur que de mal.
Muriel s'affaire sur la planche à découper à réduire courgettes, aubergines, poivrons qui prendront place dans une salade. Les aubergines connaitront un autre sort, mais je n'en dis pas plus avant que vous n'y ayez goutées.
Muriel s'affaire sur la planche à découper à réduire courgettes, aubergines, poivrons qui prendront place dans une salade. Les aubergines connaitront un autre sort, mais je n'en dis pas plus avant que vous n'y ayez goutées.
Vers 16h30, chacun s'active et se prépare pour visiter le Capo Rosso depuis la mer. Embarquement dans l'annexe de la Folie des Maire. Nous longeons l'escarpement rocheux aux teintes changeantes. Quelle force, quelle énergie dans cet aplomb de roche plongeant dans la mer, la beauté et la symphonie des couleurs, les veines qui parcourent la roche les rendant plus humaines encore...
Regarde de tous tes yeux, regarde...
Que dire des anfractuosités où nous pénétrons, labyrinthe de nos rêves et de nos plus belles pensées, que dire de ce poème de Gérard de Nerval, El Desdichado, "je suis le veuf, l'inconsolé, le prince d'Aquitaine à la tour abolie, ma seule étoile est morte, et mon luth constellé porte le soleil noir de la mélancolie..." déclamé par Marc au coeur d'une grotte ventre qui nous accueille pour quelques instants, trois fois rien, et nous nourrit de sa simplicité minérale et liquide.
Quel bonheur dans le partage des mots, dans les sons résonnants sur la voute de pierre, instant d'éternité avant que de se replonger dans le sillage de l'annexe qui nous ramène déjà vers l'ancrage de la Folie des Maire.
Quel bonheur dans le partage des mots, dans les sons résonnants sur la voute de pierre, instant d'éternité avant que de se replonger dans le sillage de l'annexe qui nous ramène déjà vers l'ancrage de la Folie des Maire.
L'heure apéritive sonne dès notre arrivée et la Piétra vient étancher soif et bonheur d'être ensemble. Synthia s'affaire déjà en cuisine et nous prépare une tarte provençale de son cru, avec oignons, poivrons, épices et piments qui viennent régaler nos yeux, nos narines et nos estomacs.
Le jour décline doucement dans l'anse, le nuancier des palettes minérales vire sous les derniers rayons du soleil.
Il est 22h30, Marc propose de changer de mouillage à 50 m des rochers pour éviter d'être touché par le bateau voisin qui aurait dû entreprendre cette manoeuvre. Ah les règles, les convenances, la convivialité... rien de consensuel, tout est toujours à reconstruire...
Mais déjà le "shine on you crazy diamond" de Pink Floyd résonne dans la nuit qui se fait noire. Les voix se font murmure, le calme des couchettes.
Le voyage ne fait que commencer...
Lundi 1 juillet 2019 (Synthia) - 16 MN
Une nouvelle semaine commence... L'équipage se réveille à l'anse de la Palu, près du Capo Rosso. Les capitaines conservent la première place du réveil très matinal ! Ils peignent une petite aquarelle : MC le paysage et Marc une carte de l'île de beauté.
Philippe, matinal également, les a rejoints. Puis moi, puis Muriel.
C'est toujours aussi beau, l'eau toujours translucide.Quelques oblades et petites méduses nous entourent. Nous petit déjeunons dans une atmosphère sereine et détendue.
Comme dirait MC "c'est insupportable".
C'est toujours aussi beau, l'eau toujours translucide.Quelques oblades et petites méduses nous entourent. Nous petit déjeunons dans une atmosphère sereine et détendue.
Comme dirait MC "c'est insupportable".
Peu après, nous allons braver les quelques méduses de-ci delà (en réalité 3 ou 4) pour nous rafraîchir, les capitaines et Philippe en PMT, Muriel et moi en paddle : opération récupération de trois galets, trois gros galets, soigneusement sélectionnés la veille. Ils viendront décorer notre terrasse et nous rappelleront ces formidables vacances !
Pour l'heure, heureusement elles ne sont pas terminées.
L'heure de la douche, du rangement et du nettoyage de "Folie des Maire" sonne.
Un long moment de détente suit pour tous. Les cigales chantent, il fait déjà très chaud. C'est un instant de plénitude. Je fume.
J'observe ces magnifiques roches roses, ces couleurs éclatantes. Mon regard se ballade sur ce camaïeu de vert, de bleu, de saumon, de gris clair. D'ailleurs, un gros rocher trône face à nous, je dirais dix mètres de haut, peut-être plus, peut être moins. Séparé par une longue traînée blanche en son milieu, de haut en bas, j'y vois tantôt un cygne, tantôt une autruche...
Soudain, une horde de jet-ski fonce à toute allure vers notre position. Moment de sérénité troublé. Bien heureusement, deux minutes après, les voilà repartis pour de nouvelles aventures, ailleurs.
Un long moment de détente suit pour tous. Les cigales chantent, il fait déjà très chaud. C'est un instant de plénitude. Je fume.
J'observe ces magnifiques roches roses, ces couleurs éclatantes. Mon regard se ballade sur ce camaïeu de vert, de bleu, de saumon, de gris clair. D'ailleurs, un gros rocher trône face à nous, je dirais dix mètres de haut, peut-être plus, peut être moins. Séparé par une longue traînée blanche en son milieu, de haut en bas, j'y vois tantôt un cygne, tantôt une autruche...
Soudain, une horde de jet-ski fonce à toute allure vers notre position. Moment de sérénité troublé. Bien heureusement, deux minutes après, les voilà repartis pour de nouvelles aventures, ailleurs.
Le calme retrouvé, nous levons l'ancre vers un autre mouillage, à proximité de la réserve de Scandola.
Il s'agit d'un mouillage temporaire dans la baie de Gataghia, qui nous permettra d'aller nous balader en annexe en fin d'après midi.
Comme je n'ai pris que peu de notes cet après-midi là, ma mémoire me joue quelques tours...
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Baie de Gataghia |
Il s'agit d'un mouillage temporaire dans la baie de Gataghia, qui nous permettra d'aller nous balader en annexe en fin d'après midi.
Comme je n'ai pris que peu de notes cet après-midi là, ma mémoire me joue quelques tours...
Néanmoins, Marc fera les frais d'une manoeuvre de voile en se coupant sous le pied, mais tout va bien. Ah, nos capitaines sont parés à toutes épreuves, calmes, drôles, casse cou...
Première fois pour Philippe, deuxième fois pour Muriel et moi, découverte et émerveillement pour tous.
Ces montagnes rocheuses aux multiples couleurs sont d'une beauté, d'une puissance qui force le respect. Ces gigantesques parois dégagent une force que l'on a envie de puiser. Je suis heureuse, tout est bon !
Ces montagnes rocheuses aux multiples couleurs sont d'une beauté, d'une puissance qui force le respect. Ces gigantesques parois dégagent une force que l'on a envie de puiser. Je suis heureuse, tout est bon !
Nous levons l'ancre à nouveau en direction de la baie de Facolara où nous passerons la nuit.
Nous naviguons de nouveau tout le long de Scandola il n'y a plus personne sur la mer, l'eau est comme un miroir et nous franchissons la passe entre la côte et l'Ile de Gargalu. Impressionnant d'imaginer notre bateau passer dans cet espace de 17 mètres de large qui parait
si petit de loin !
Nous naviguons de nouveau tout le long de Scandola il n'y a plus personne sur la mer, l'eau est comme un miroir et nous franchissons la passe entre la côte et l'Ile de Gargalu. Impressionnant d'imaginer notre bateau passer dans cet espace de 17 mètres de large qui parait
si petit de loin !
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Aquarelle de Marie-Claire |
Nous mouillons au couchant et au dîner, tout le monde se régale. Le rosé coule, le soleil se couche, c'est splendide.
Séances photos, séance musiques.
La nuit tombe, tout est bon, encore... On ne peut pas s'en lasser...
Bonne nuit, à demain...
Mardi 2juillet 2019 (Marc) - 10 MN
Ma journée débuta en réalité vers 3h30 du matin. Je sors sur le cockpit, franchit les filières et pisse par dessus bord. Instants magiques... oui oui riez ! mais pisser en regardant la grande Ourse est jouissif ! La voute étoilée est resplendissante ! La grande ourse d'ailleurs a tourné d'un bon quart depuis hier au soir.
Alpha Ursae minoris, plus connue sous le Nom d'étoile polaire, garde la tête sur les épaules et reste bien fichée au milieu de toute cette nuée lumineuse. Les montagnes proches se découpent en silhouettes étranges, encore plus noires que le fond du ciel. J'y distingue quelques géants tapis dans les failles minérales prêts à bondir pour nous secourir je crois, si d'aventure quelques mauvais esprits venaient à roder.
Je reste un long moment la tête en arrière, enivré par les effluves du maquis que le vent de terre porte jusqu'à nous. Que je me sens bien en cet instant ! car en navigation, il n'y a guère que l'instant qui compte. On ne laisse pas de trace en mer, le bateau fend les eaux et quelques dizaines de mètres derrière la poupe, le sillage se referme et la mer retourne à elle même.
Seul l'instant présent compte et c'est tellement bon dans notre société ultra consommatrice où l'on désire toujours plus, sans apprécier ce que l'on a à portée de mains !
Seul l'instant présent compte et c'est tellement bon dans notre société ultra consommatrice où l'on désire toujours plus, sans apprécier ce que l'on a à portée de mains !
Tant de choses me paraissent plus importantes à cet instant que toutes ces pollutions quotidiennes qu'on veut nous faire croire essentielles !
Je m'assois quelques minutes encore sur la méridienne, minutes qui pour moi à cet instant , oh combien, valent des siècles ! Instants d'éternité qui gravent mon coeur.
Je ne peux m'empêcher aussi de penser à ces instants passés avec nos amis.
A ces plaisirs de la mer, de la lenteur de la navigation que nous avions tant à coeur Marie et moi de partager avec eux !
Je ne peux m'empêcher aussi de penser à ces instants passés avec nos amis.
A ces plaisirs de la mer, de la lenteur de la navigation que nous avions tant à coeur Marie et moi de partager avec eux !
Nous nous connaissions, mais pas intimement, je crois que nous nous aimons encore un plus désormais car la mer a cette faculté de rapprocher ou d'éloigner parfois. Car elle impose d'être vrais ! Personnellement, je vis ces vacances avec beaucoup de quiétude, je trouve notre bateau calme et serein, apaisé et apaisant, un havre de paix flottant...
je sors de cette douce torpeur, il est 4h, je quitte la méridienne, bois deux gorgés d'eau et regagne ma cabine, je remonte le drap jusqu'à mes épaules, je me rendors... toujours avec les senteurs du maquis qui entrent tels des passagers clandestins par le hublot de notre cabine.
6h45, les premiers rayons du soleil font exploser le ciel de lumière et même Venus n'y résiste pas. La baie de Focolara est magnifique et petit à petit tout l'équipage apparait et s'attable autour du petit déjeuner qui de l'avis de tous est un moment particulièrement convivial.
La vaisselle faite et la chaleur aidant, tout le monde saute à l'eau équipés de PMT pour un snorkeling jusqu'à la plage.
Une baie plutôt riche puisqu'à quelques brasses du bateau ont peut observer six raies pastenagues en train de fouiller dans une dépression au sol de dix centimètres de profondeur, entourées de sar, sérans, loups ou mulets !
Sur la plage, je découvre près de trois kayaks cadenassés un départ de sentier balisé d'un trait jaune. Je le suis une centaine de mètres dans une forêt ombragée qui maintient une certaine fraicheur. Je tombe nez à nez sur une belle petite vache sombre avec une tache blanche près de l'oeil qui lui donne un air un peu mélancolique. Je sens de la stupeur dans son regard et elle détale à toute vitesse dans les taillis, provocant une vague de parfum dans l'air , un bouquet de plantes sauvages écrasées !
Mon odorat saturé, je continu le sentier encore une cinquantaine de mètres mais un virage serré en montée met fin à mon envie de découverte. Je ne suis pas équipé pour marcher dans les rochers et de plus la vachette m'a cédé à son passage une brouette de mouches agaçantes ! Je coupe une branche de genévrier (re-odeurs) que j'agite nerveusement en marchant un peu comme un éventail pour éloigner cette cohorte mouchue !
Je regagne la plage, reste assis un moment les pieds dans l'eau, Philippe un peu plus loin assis sur un rocher galet reste aussi un moment à laisser le temps passer, le regard sur la mer et le bleu turquoise de Focolara.
Nous regagnons tous Folie des Maire et levons d'abord la grand voile puis un peu plus loin le geenecker, destination Nichiareto. D'un avis unanime, lorsque les voiles sont levées et les moteurs coupés, nous vivons un instant de pure détente, de décontraction. Avec 4,5 nds de vent et 1,5 à 2 nds de vitesse bateau, c'est à la vitesse d'un marcheur en randonnée que nous parcourons les milles qui nous séparent de notre objectif.
Mais le vent déjà faible, hélas nous abandonne et c'est au moteur que Nichiareto nous voit arriver et nous offre ses magnifiques eaux turquoises. Un seul bateau au mouillage dans cette vaste baie. Nous nous plaçons à l'opposé de lui. Bateau qui d'ailleurs s'en ira plus tard.
Mais le vent déjà faible, hélas nous abandonne et c'est au moteur que Nichiareto nous voit arriver et nous offre ses magnifiques eaux turquoises. Un seul bateau au mouillage dans cette vaste baie. Nous nous plaçons à l'opposé de lui. Bateau qui d'ailleurs s'en ira plus tard.
MC et Synthia partent chacune avec un sac poubelle pour dépolluer la plage des plastiques vomis par notre société. Bien sur, ces peut être 20 kg ramassés restent symboliques par rapport au 12 à 15 millions de tonnes de plastique que l'on estime finir dans les mers et océans chaque année, mais c'est une modeste contribution pour remercier la nature de tant de beauté qu'elle nous offre sans rien demander en retour, si ce n'est un peu de respect.
Mais le respect, pour ce monde qui nous permet de vivre, semble avoir quitté le coeur de la majorité des hommes ! Mais espérons !
A leur retour, MC me suggère de faire des photos avec le drone que je sors prestement. La mise en route et la prise en main sont bien laborieuses et par deux fois on est proche du drame.
Mais le drone atterrit en se balançant de droite et de gauche dans un concert de bip bip alertant de la fin de la batterie.
Mais le respect, pour ce monde qui nous permet de vivre, semble avoir quitté le coeur de la majorité des hommes ! Mais espérons !
A leur retour, MC me suggère de faire des photos avec le drone que je sors prestement. La mise en route et la prise en main sont bien laborieuses et par deux fois on est proche du drame.
Mais le drone atterrit en se balançant de droite et de gauche dans un concert de bip bip alertant de la fin de la batterie.
Quelques photos et une vidéo sont tout de même sortis de ce vol chaotique ! ouf ! Aller zou dans la sacoche, un entrainement approprié sera encore nécessaire avant de refaire une tentative en navigation.
Muriel et Marie exercent leurs talents de créateurs en peignant des galets et Muriel est plutôt productive.
Les autres lisent ou rédigent le journal du jour pendant qu'une bande de phoques et d'éléphants de mer braillent en se baignant. Heureusement pour nous, ils appareillent dans leur petit bateau équipé de deux moteurs de 150 cv.
Je cuisine des pâtes thaï avec quelques petits légumes coupés en dés, arrosés de sauce soja et nous passons tous sur le filet avant pour photographier le soleil.

A chaque coucher de soleil un poème se rappelle chaque fois à mon souvenir: "...L'horizon tout entier s'enveloppe d'ombres et le soleil mourant sur un ciel riche et sombre, ferme les rayons d'or de son rouge éventail ! " (José Maria de Hérédia : Soleil couchant)
Philippe est le DJ du soir, on se ressert un dernier verre de rosé et Alain Bashung nous dit que Vénus est première à éclairer la nuit.
Comme heureuse d'être la vedette, effectivement Vénus montre sa face lumineuse entre deux montagnes de granit ocre. Waouh ! que ces instants sont bons !
Philippe et moi faisons la fermeture silencieux, pas besoin de mots entre nous en ces moments de partages qui se suffisent tellement à eux même !
Bonne nuit.
Mercredi 3 et jeudi 4 juillet 2019 (Marie) - 15 MN puis 123 MN (traversée)
Il est 6h, Marc et moi nous levons, démarrons les moteurs et levons l'ancre. Tout est calme, la terre nous apporte ses senteurs épicés de maquis, le soleil est encore derrière la montagne.
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La citée de Calvi |
Petit pincement au coeur car l'anse de Nichiareto était notre dernier mouillage sauvage pour cette année dans cette île que nous aimons tant.
J'utilise le reste de pain sec pour faire du pain perdu pour le petit dej. en nav'.
Chacun se lève, douce navigation le long des côtes, pointe de la Révélata, puis Calvi et enfin l'Ile Rousse.
Nous prenons une bouée sur la plage devant la ville. Par cette chaleur caniculaire je saute à l'eau et en profite pour passer la haussière dans l'anneau de la bouée.
J'utilise le reste de pain sec pour faire du pain perdu pour le petit dej. en nav'.
Chacun se lève, douce navigation le long des côtes, pointe de la Révélata, puis Calvi et enfin l'Ile Rousse.
Nous prenons une bouée sur la plage devant la ville. Par cette chaleur caniculaire je saute à l'eau et en profite pour passer la haussière dans l'anneau de la bouée.
Nous faisons quelques achats pour les derniers jours ensemble, essentiellement Piétra et fruits. Puis au marché, chacun fait provision de fromage, charcuterie, miel pour rapporter un peu de Corse à Metz. Ca sent la fin des haricots !
Sous les platanes de la place Pasquale Paoli, des Piétra sont éclusées avant de rejoindre notre resto préféré "chez Paco" pour y déguster une paella. Nous salivons tous, surtout Philippe peut être qui n'y a pas encore goutée, mais le reste de l'équipage également, puisque justement il l'a dégustée la semaine dernière !! Mais nous déchantons vite : Paco a le culot de fermer le mercredi midi ! Nous en restons sans voix. Dommage, ce sera pour la prochaine fois. obligés de revenir !! 😊😊
Nous nous rabattons sur le resto "l'escale" bien situé en bord de mer que nous avons déjà fréquenté il y a pas mal d'années.
Nous nous régalons tous de poissons locaux, liches, bars, rougets.
Il fait vraiment très chaud !
Synthia se fait remarquer : elle a décroché des morceaux d'écorce (ou des Corses) de platane et chacun l'interroge pour savoir ce qu'elle va en faire. Et elle ne sait pas... Muriel ronchonne et Marc s'inquiète pour la ligne de flottaison de Folie des Maire.
Recherche vaine d'une glace artisanale dans les rues, le digestif myrte/fraise et les meringues offertes par le restaurateur n'ont pas suffit. Quels gourmands !
Nous regagnons le cata, baignades et savon bleu pour tous et à 14h45 nous larguons la haussière.
L'orage gronde sur les montagnes corses, il fait très chaud.
J'ai un peu de vague à l'âme. Ce séjour avec tous ces amis est tellement bon ! Je me sens moi, véritablement moi sans tricherie, sans bouclier, en harmonie avec la nature et avec eux.
La traversée s'annonce calme, très peu de vent. La grand voile est à poste mais servira peu.
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Nous quittons l'Ile Rousse par une mer calme. |
19h, l'apéro au milieu de nulle part, puis pizzas cuisinées par Muriel et Synthia.
On est bien, surtout que juste avant le repas, quelques ailerons se rapprochent du cata. Nous aurons un festival de sauts avec le soleil couchant en toile de fond. Nous sommes tous émus, ce sont toujours des moments magiques.
23h à 1h : Marc et Synthia
1h à 3h : MC et Muriel
3h à 5h : Marc et Philippe
5h à 7h : MC et Synthia
Nuit calme, quelques bateaux de-ci de-là. Vers 2h, Muriel et moi avons le privilège d'entendre le souffle d'un dauphin tout contre le bateau. Ses sauts font jaillir des éclats de planctons phosphorescents !
Vers 5h30 un soleil rouge sort des flots. Nous croisons des grands dauphins, certains paressent endormis et se laissent flotter à la surface.

7h30, la mer est d'huile, nous coupons les moteurs et nous nous baignons par 2600 m de fond. Le bonheur ! encore !
Depuis tôt ce matin, nous avons vu apparaitre un petit papillon de nuit tout gris brun, puis deux, puis trois... pour finir par une quinzaine qui ont sans doute éclos durant la nuit ! Ils ne nous quittent plus, même s'ils volètent hors du cata qui avance, ils reviennent toujours...
Arrivée vers 15h30 à Porquerolles où nous mouillons dans une petite baie sous le fort à la pointe du Lequin. Il fait très chaud, beaucoup de bateaux partout. Muriel râle : on était mieux en Corse ! Nous sommes tous d'accord.
Petite baignade revigorante, sieste, lecture. Muriel et moi concoctons pour l'apéro une tartinade de sardines avec féta et un peu de crème. C'est bon avec la Piétra !
Repas tranquille : spaghetti bolognaise et soirée douce en écoutant les morceaux de musique que chacun a choisis Nous ne sommes plus que trois bateaux au mouillage dans l'anse.
Quelques moustiques viennent sucer les filles ! Dodo
Pour finir mon journal du jour et avant de donner la parole à l'équipage, ma petite touche personnelle
Ile parmi les îles
Terre promise aux parfums de myrte et de romarin
Beauté sauvage
Corse aimée, à bientôt
Vacances en bateau
Temps suspendu où la magie de l'amitié opère
Découverte de l'autre qui se dévoile
Doux microcosme hors de la folie des hommes
Impressions de traversée - Muriel
Olivier de Kersauson a écrit: "en mer, je retrouve ma langue maternelle : le silence.
En mer, il n'y a pas de silence. Il y a le bruit du vent dans les voiles, les grincements du bateau, le bruit des vagues et de l'eau qui claquent sur la coque. En mer, finalement, seul l'homme se tait"
Il m'a déjà été donné la possibilité d'écrire sur la traversée du départ. Submergée par les émotions, subjuguée par la beauté de la nuit, les mots me manquaient pour transcrire mes émotions. Y arriverai-je cette fois ci ? J'en doute.
La mer nous ancre dans le temps. Elle nous maintient dans le bon espace temps : le présent.
Elle nous offre une parenthèse de sérénité, de contemplation, de communion.
Elle nous berce, telle la Mère des mères. Elle nous inspire. Elle nous offre sa beauté.
Généreuse, elle m'invite avec elle, la plus trublion des trublions pour un instant magique à la joie de vivre et de partager, faire corps avec la couleur et la lumière du coucher de soleil.
Elle nous berce, telle la Mère des mères. Elle nous inspire. Elle nous offre sa beauté.
Généreuse, elle m'invite avec elle, la plus trublion des trublions pour un instant magique à la joie de vivre et de partager, faire corps avec la couleur et la lumière du coucher de soleil.
La mer s'est offerte à nous tout au long de cette traversée, nous permettant même de nous y baigner.
Nouvelle parenthèse de bonheurs simples, de partages et de rires.
Mais déjà, la terre apparaît au loin.
Hommes, Femmes, taisez vous... observez... respirez... ressentez... vivez...
L'expérience est au bout du chemin.
Bon vent à vous !
La traversée de retour démarre de jour... Les côtes de l'ile Rousse s'éloignent... Un magnifique spectacle de dauphins nous est offert par dame nature, ce que c'est beau !...
Et la nuit tombe doucement, il fait bon...
Dans l'obscurité, un superbe ciel étoilé s'étale et je vois la voie lactée...
Compagnons nocturnes de traversée, les planctons phosphorescents glissent derrière nous, on dirait des étoiles filantes... Puis le sommeil l'emporte...
Et la nuit tombe doucement, il fait bon...
Dans l'obscurité, un superbe ciel étoilé s'étale et je vois la voie lactée...
Compagnons nocturnes de traversée, les planctons phosphorescents glissent derrière nous, on dirait des étoiles filantes... Puis le sommeil l'emporte...
Allez, il est 5h, je m'éveille. MC occupe déjà son poste. Rien à l'horizon, si ce n'est l'horizon... Le soleil se lève derrière nous...
7h, des ailerons pointent en dehors de l'eau... des dauphins ?
Un petit bain quelque part, au milieu de la mer, 2600 m de fond et l'eau est douce... impressionnant !
Folie des Maire continue son périple...
J'ai senti, j'ai ressenti, j'ai découvert, j'ai vu, j'ai contemplé, j'ai ri, j'ai fumé, j'espère avoir partagé comme on a partagé avec moi, j'y étais...
Une chance et quelle chance ! Je la mesure... Merci ? C'est trop petit, trop faible, un trop petit faible mot pour décrire ce que j'ai envie de dire. Mon émotion est bien plus grande et profonde que ce vaste bleu autour de nous. Mais c'est le seul mot que je connaisse à mon grand regret.
La traversée n'est pas terminée... Sentiments de plaisir et de bonheur mélangés. La découverte, c'est le mot qui me vient à l'esprit. La découverte d'un tas de choses. La découverte humaine, marine...
La découverte d'un équipage composé de gens riches, généreux, bienveillants et drôles. Beaux également : cette beauté qui ne se réduit pas simplement au physique, j'appelle cela une aura.
Pour tout ça, et plus encore, merci !
Et à cet instant précis, où je n'aime pas me dire que c'est la fin, je choisis de me dire que c'est le début d'autre chose...
Et bon vent à tous...
Impressions de traversée- Philippe
Y aura-t-il encore des nuits ourlées d'étoiles ?
L'eau rêvant sur la pierre à de nouvelles rives.
Le bleu se mêle au bleu au creux de nos regards
Enfantant les risées qui déjà se retirent.
L'eau glisse sous l'étrave
Flotter loin sur les vagues
Et se jouer du vent
Tracer sa route
Entre Corse et continent.
Rêver au soleil qui déjà déclinant, lance sur l'horizon ses dernières balises.
Mais soudain dans l'étrave, les dauphins nous captivent
Course folle, saut, plongeon
Cantique aquatique
Résonance harmonieuse au plus profond de nous.
La nuit s'avance enfin.
Les voix se font plus douces dans la succession des vigies qui veillent tour à tour
Dans le vigilant ballet des fraternelles sentinelles,
les heures s'étirent dans le jour renaissant
L'eau glisse sous l'étrave
Flotter loin sur les vagues
Et se jouer du vent
Le voyage a-t-il une fin
Entre Corse et continent ?
Impressions de traversée - Marc
C'était notre huitième traversée vers ou depuis la Corse pour Marie-Claire et moi , déjà ! Finalement ce qui me marque chaque fois avec autant de force est le passage à la nuit, puis le passage au jour.
J'aime dans le premier passage sentir la nuit doucement nous engloutir comme une sorte de monstre marin dont on ne sait si l'on réussira vraiment à ressortir.
Les sentiments intérieurs qui accompagnent ces instants de doutes inscrits profondément dans notre ADN interrogent ma nature humaine.
Les sentiments intérieurs qui accompagnent ces instants de doutes inscrits profondément dans notre ADN interrogent ma nature humaine.
Pour le passage au jour, j'apprécie particulièrement le quart de 3 à 5h car j'aime partager avec mon compagnon d'équipée,(cette fois avec Philippe) cette auréole claire qui vient déchirer la nuit à l'est, voir cette lueur grandir peu à peu, éteindre les étoiles une à une, sentir la nuit agonir et céder à la lumière, à une autre vie.
Comme tous les marins de tous les temps , voir Vénus, dernière sentinelle de la nuit annoncer que le soleil dans peu de temps s'arrachera une fois encore aux flots noirs pour donner naissance à un nouveau jour.
Vendredi 5 juillet 2019 (Marc) - 16 MN
Tout l'équipage se lève tôt et après le petit déjeuner suivi d'une baignade, nous levons l'ancre une dernière fois pour les amis, direction Toulon, pour les déposer, avant de continuer ce séjour une semaine avec une partie de nos enfants, mais aussi pour faire le plein de gasoil et d'essence.
Pas ou peu de vent et c'est au moteur que nous franchissons près de 3h plus tard, la petite passe qui donne accès à la rade.
Cette passe fait 40 m de large et vue de loin, elle parait bien étroite. Je l'aborde à basse vitesse, 1,5 nds, nous virons ensuite à tribord et rejoignons la vieille darse où se trouve la pompe. Le patron sociable, nous passe les haussières à terre et tout se fait dans la douceur. 403 Euros pour le gasoil et les 5 litres de sans plomb pour l'annexe.
Direction ensuite la darse de Brise Marine où nous nous amarrons devant le bâtiment de chez Russo. On se place devant le quai en longueur, pas de souci !
Voilà, les vacances sont bien achevées pour les copains, dernier repas en commun et le remballage des affaires qui avait commencé pendant le trajet, s'achève.
Voilà, les vacances sont bien achevées pour les copains, dernier repas en commun et le remballage des affaires qui avait commencé pendant le trajet, s'achève.
La voiturette Muriel et Syntia est bien chargée, notamment des "quelques cailloux" ramassés ici et là !
Nos amis remontent tous les trois ensemble à Metz.
Pour nous les vacances continuent encore une semaine, puisque nous allons accueillir en fin de journée nos enfants et notre petite fille.
Nous avons tous un pincement au coeur alors que la voiture quitte le quai et s'éloigne de Folie des Maire.
Un beau séjour s'achève !
466 MN parcourues soit 870 km
FIN
466 MN parcourues soit 870 km
FIN
Les recettes du séjour.
Dahl épinards lentilles corail - Muriel
- 300 g lentilles corail
- 300 g épinard (boite bio)
- 20/30 cl de lait de coco
- eau, bouillon de légume (30 cl)
- oignon, ail
- curry, sel, poivre
1. Faire fondre un oignon puis ajouter une gousse d'ail
2. Assaisonner avec du curry (selon les gouts)
3. Verser les lentilles corail. Bien mélanger
4. Ajouter le lait de coco puis le bouillon. Cuire les lentilles façon risotto. Ajouter du bouillon ou du lait de coco si besoin
5. Une fois les lentilles cuites, ajouter les épinards. Laisser cuire quelques instants.
Servir chaud
Bon appétit !
Le Papeton d'aubergines (6 personnes) - Philippe
- 1,5 kg d'aubergines - 1 gousse d'ail
- 75 g de parmesan - 1 dl huile d'olive
- 5 oeufs - sel poivre
- 2 branches de thym
Couper les aubergines en cubes. Faire chauffer l'huile et y faire revenir les aubergines pendant 20 mn jusqu'à ce qu'elles soient tendres. Tourner souvent.
Passer les aubergines au moulin à légume (grosse grille).
Peler une gousse d'ail et hacher la,menue.
Mettre la purée d'aubergine dans une terrine, ajouter sel, poivre, ail, thym. Mélanger, puis incorporer les oeufs et le parmesan.
Huiler un moule à soufflé de 18 cm et verser la préparation. Lisser la surface à la fourchette. Placer au four (T 7). Laisser cuire 30 mn jusqu'à ce que le papeton soit doré.
Démouler et servir avec une sauce tomate.
Vous pouvez servir ce papeton froid.
Miam !
Tarte salée aux poivrons - Synthia
- 1 pâte brisée ou feuilletée (selon envie)
- 3 poivrons rouges
- 1 gros oignon
- sel, poivre
- pincée de piment (selon envie)
- herbes aromatiques de Provence
- parmesan ou gruyère râpé
Couper les poivrons en fines lamelles
Emincer l'oignon
Assaisonner et faire revenir à la poêle avec de l'huile d'olive à feu moyen
Laisser fondre légèrement (10 à 15 mn)
Disposer sur la pâte à tarte
Enfourner environ 30 mn à 180°
Petit plus : on peut ajouter de la crème dans les poivrons en fin de cuisson
Pain perdu sucré - MC
- tranches de pain rassis
- 1 oeuf
- 1 verre de lait
- sucre
- beurre
Mélanger l'oeuf et le lait dans une assiette creuse
Y faire tremper les tranches jusqu'à ce quelles soient bien imbibées
Faire chauffer une poêle beurrée
Y faire dorer les tranches, d'un côté puis de l'autre en ajoutant du sucre pour caraméliser.
A déguster encore chaud
Attention, il n'y en a jamais assez !
Salé possible aussi, sans sucre bien sûr, en ajoutant du fromage à fondre dessus
16 mouillages :
Semaine 1:
- Baie des langoustiers (Porquerolles)
- Centuri
- Plage du Loto
- Anse de marine d'Alga
- Anse de la Branca (Ile Rousse)
- Cala di Tuara (baie de Girolata)
- Baie de Thurgio (Capo Rosso)
Jonction semaine 1 et 2
- Pointe de la Parata (Baie d'Ajaccio)
Semaine 2:
- Golfe de Lava (baie de Figari)
- Cargèse
- Cala di Palu (Capo Rosso)
- Baie de Gataghia (Scandola)
- Baie de Focolara
- Baie de Thichiareto
- Ile Rousse
- Pointe du Lequin (Porquerolles)