dimanche 26 juin 2022

JUIN 2022 LE TOUR DU MONDE DE GRAOULLY - CORSE et SARDAIGNE









Dimanche 5 et lundi 6 juin 2022... Une traversée mouvementée 

Nous avions décidé pour notre énième traversée  entre Continent et Corse (la treizième en fait) d’attendre un coup de vent d’Ouest car lorsque nous louions des bateaux pratiquement chaque fois ce fut la pétole et donc une traversée au moteur ! 


Or ce dimanche matin après consultation de trois modèles météo, une courte fenêtre s’ouvre à nous avant un fort coup de vent d'ouest sur le golfe du lion.. 

On la prend cette fenêtre ou on ne la prend pas ? On sait qu'à partir d'une heure du matin le front va atteindre la corse et la mer va se soulever et le vent se ra très fort plus de 30 noeuds.


Marie-Claire dit que nous partons pour faire un tour du monde et que nous serons confrontés à un temps comme celui-là tôt ou tard donc...  Aller on se décide mais il faut se presser à partir pour devancer au mieux ce front qui va arriver et à  9h15 nous levons l’ancre de Porquerolles après un routage paramètré sur weather 4D. 






Le temps est très calme, difficile d'imaginer que le vent va forcir. Nous apprécions en passant le rocher des deux frères à la pointe de Mèdes








Jusque port-cros nous sommes au moteur mais passée la tourelle de la  Dame à l’Est de L’île le vent d’Ouest se lève enfin. 

D’abord à 8 noeuds puis rapidement 15 noeuds régulier avec une mer portante peu creusée. La navigation est vraiment idéale et la journée est ensoleillée.




partie de Triomino en navigation.



Jusqu’à la nuit nous filons à 8 noeuds avec un ris dans la GV, une navigation de rêve ! 





Au coucher du soleil qui est comme souvent en mer splendide, le vent forcit à 20 noeuds et nous prenons un deuxième ris, les creux sont rapidement de 2 mètres nous faisant faire de beaux surfs. 



 






On essaie de se reposer un peu avant la nuit mais le sommeil ne vient pas à cause du bruit et des mouvements du bateau.



Mais de 23h a 2h du matin le vent grimpe jusque 30 noeuds, creux de 3 mètres ! on filait entre 8 et 10 noeuds de vitesse malgré 3 ris dans la grand voile et un petit string en voile avant !

 

Nous avons rodé nos manoeuvres et nous pouvons prendre ou retirer un ris de façon ordonnée et efficace. Pour toutes ces manoeuvres évidement nous portons notre gilet harnais et nous sommes longés sur une ligne de vie que nous mettons en place pour chaque navigation ceci d'autant plus qu'il faut aller en pieds de mat pour fixer le point d'écoute du ris à un mousqueton par le biais d'une sangle.





La navigation est devenue inconfortable les vagues poussent le bateau en lui faisant faire des surfs impressionnant, passent ensuite dessous levant l'arrière du bateau puis en progressant le lèvent à l'avant dans un ballet incessant. Il y a souvent des rafales supérieurs à 25 noeuds et nous surveillons les instruments afin de contrôler le vent apparent que nous pouvons supporter jusque 30 noeuds avec notre configuration de voiles (3 ris dans la GV + 30% de VA) 


Vers 3 heures du matin le pire arrive quand à 30 milles environ de la corse le vent s'est enroulé le long des côtes passant sud-sud-ouest accélérant avec l'effet venturi et les vagues sont presque de face.  

On voit des rafales jusque 40 noeuds. On dépasse régulièrement les 30 noeuds de vent apparent avec 6 à 8 noeuds de vitesse bateau !



Extrait weather 4D lorsque nous entrons dans le coup de vent à 3H du matin
 (Nous en étions au niveau du 2eme point rouge 

avant le bateau bleu)


Branle bas de combat ! On enfile les vestes de quarts, gilets-harnais, bonnets. On sort du confort relatif du carré et on prend d'emblée une grosse gifle de vent, le bruit est assourdissant et impressionnant nous sommes obligés d'affaler la grand voile et dans plus de trois mètres de creux et de nuit ce n'est pas simple … pour affaler nous nous mettons à zéro degré du vent et nous prenons les vagues de face, elle passent par dessus le pont et nous sommes copieusement arrosés. 

Même en hurlant nous n'arrivons plus à nous comprendre pourtant la distance entre le mat d'où je tire sur la voile pour la descendre au mieux et le poste de navigation ne fait  que 4-5 mètres ! 

Heureusement que nos automatismes sont bien ancrés en nous, chacun sachant ce qu'il doit faire. 


Il était impossible de fermer le lazybag tant le vent était fort et le bateau secoué par les vagues, Marie me lance un bout de 15 mètres de longueur vers le pieds de mât pour ferler la GV un minimum, en voulant lancer le bout par dessus la GV celui-ci s’est envolé à l'eau comme une feuille morte c’est dire la force du vent !  

Mais bon à part cet incident tout s’est super bien passé et nous avons retrouvé nos automatismes pour enchainer les ris. 




Extrait du journal de Marie-Claire

Nous renonçons à aller mouiller à la révélata dans la baie de Calvi car naviguer encore 5 heures avec les vagues de face va être quasi impossible. Nous décidons donc de partir sur la baie de Saint Florent où nous savons être protégés du libeccio. Certes cela fait 20 milles de plus en distance mais naviguant au portant avec les vagues dans le dos nous avançons à plus de 8 noeuds en permanence donc comparés aux trois ou quatre noeuds que nous aurions fait au moteur face aux vagues !


Vers 8h30 nous mouillons derrière la tour de la Mortella, site toujours aussi beau !

Nous apprécions le silence, la chaleur les couleurs de la montagne et de l'eau ! quel plaisir après ces dernières heures !



Ce fut un bel entraînement pour le futur ! 

24h de navigation, 19 h à la voile, 5 h avec un appuis au moteur.


Après cette nuit blanche l’ordre du jour est au repos 😎  et ce soir ce sera un super apéro ! 🥳






Du Mardi 7 au jeudi 8 Juin 2022 Abrités du vent de Libeccio à Saint Florent

Nous sommes à l'ancre dans cette magnifique baie de Saint Florent juste derrière la Tour de la Mortella. Mortella dont l'origine ne renvoie pas en réalité à la notion de mort mais à celle de la myrte qui tapisse toute la pointe éponyme.




Cet endroit bien connu des navigateurs, attire les bateaux en quête d'un havre pour se mettre à l'abri des vents forts d'ouest. Il y a actuellement un très fort mistral dans le golfe du lion qui en arrivant sur les côtes de Corse vire sud-ouest et qu'on nomme ici le Libeccio. Nous en avons fait l'expérience lors de notre traversée dans la nuit de dimanche à lundi, il peut être violent et lève une grosse mer.

Nous avons mouillé notre ancre un peu au nord de l'embouchure du Fiumé Santu une petite rivière qui descend des montagnes proches. Le mardi matin le vent qui se répercute sur la cote Est de la baie provoque un retour de vent d'Est avec des rafales. 
Zut alors, nous voilà tournés vers la côte et les rochers sont un peu proches, nous préférons lever l'ancre pour nous éloigner un peu et éviter tout incident qui peut vite devenir dramatique.
Nous nous éloignons mais mouillons un peu rapidement sans trop voir le fond de l'eau a cause des rafales qui soulèvent du capot. 
Nous sommes dans des herbiers et nous dérapons rapidement nous obligeant une nouvelle fois à reprendre le mouillage .

Dans l'après-midi nous mettons les kayaks à l'eau et partons faire un tour jusqu'à la tour génoise puis le long de la côte la lumière est vraiment superbe en cet fin de journée. 




Le vent s'est calmé ce soir mais dans la nuit il doit de nouveau souffler par rafales. Si la baie est bien protégée car la côte proche empêche à la mer de se soulever par contre les vents qui passent au-dessus des reliefs, redescendent parfois violemment sur le plan d'eau. On appelle ces vents, des vents catabatiques. 




Etant au mouillage plusieurs jours nous occupons nos journée à lire beaucoup évidement, Marie peint des aquarelles sur un carnet qui constitue son carnet de voyage. Moi je remplis le présent blog, nous cuisinons, faisons des petits travaux d'entretien sur Graoully et profitons des kayaks et de la baignade même si le fort vent à fortement refroidit l'eau et pour ma part je me contente de regarder Marie nager !







Un après-midi nous décidons de remonter le Fiumé Santu en kayak ce que nous avions déjà fait en 2015 et nous en gardons un bon souvenir. 







On peut parcourir environ 3 kilomètres de méandres dans une nature préservée. Nous croisons près de l'entrée un pêcheur de coques et palourdes les pieds dans l'eau à fouiller ledit de la rivière. nous bavardons avec lui quelques instants et il nous dit que le niveau de l'eau est assez haut par rapport à d'habitude. 




Nous nous régalons de cette ballade dans des paysages grandioses? Nous sommes entourés de montagnes, et les rives sont tour à tour soit des champs d'ajoncs soit de rochers percés et sculptés par l'érosion. 
Des poissons sautent devant nous effrayés par l'ombre des kayaks les prenant peut-être pour des prédateurs. 





D'abord large et peu profonde la rivière se rétrécie et s'approfondit un peu. Nous remontons ainsi jusqu'à être bloqués dans un enchevêtrement de branches de saules et autres aulnes odorants ce qui marque le terminus de la ballade ! 

Le retour se fait face au vent, heureusement faible, qui s'engouffre dans la vallée. Néanmoins on commence à ressentir l'effort dans les épaules et le dos et le retour au bateau dans le clapot est fatiguant.

Nous prenons une douche sur le pont du bateau puis faisons une partie de backgammon  pendant l'apéro et nous régalons d'une pizza maison. 


Terrasse du petit dej... On a connu pire !



Cette nuit le vent va tomber et virer au nord-ouest. Demain matin vendredi on lèvera l'ancre direction l'Ile Rousse. 


Extrait du carnet de voyage de Marie-Claire








Vendredi 9 au samedi 11 juin 2022  Escale à l'Ile Rousse

Comme le prévoyait la météo, le vent s'est effectivement épuisé et a de plus changé de direction. Nous sommes passés d'un régime de vent forts de sud-ouest à nord nord-ouest faibles. Le soleil est franc, le ciel d'un bleu pur et dès le matin il fait déjà chaud. Nous vérifions la météo et une période de chaleur est annoncée sur tout le territoire Français.

Vers 9h le petit déjeuner englouti nous levons l'ancre en direction de l'Ile Rousse où nous irons faire quelques ravitaillements en produits frais . 

Passée la Punta di Curza le vent augmente en puissance  et dépasse les 10 noeuds. Nous hissons la grand voile et avançons tranquillement à 5-6 noeuds sur une mer avec encore une belle houle longue d'un à deux mètres.  On se régale de regarder le paysage défiler lentement sous nos yeux. Nous passons devant l'anse de Malfacu que nous adorons par son coté si sauvage et où nous avions déjà mouillé il ya quelques années en gardant de très bons souvenirs.



Nous aimons cette ode à la lenteur que constitue la navigation à la voile. Voir notre destination visuellement et se dire pourtant qu'on y sera peut-être qu'à la nuit. Il nous faut nous caler à ces nouveaux repères d'espace et de temps et les accepter comme tels. Toute précipitation est inutile et entraine...de mettre les moteurs, de les pousser et... par voie de conséquence surconsommer de l'énergie fossile,  donc polluer toujours plus. Dans un long voyage comme le notre ça n'a aucun sens. La seule raison pour laquelle nous pouvons enfreindre cette règle que nous nous sommes fixée c'est pour une raison de sécurité ou de pétole totale. Encore que nous essayons de programmer notre route afin qu'elle soit adaptée aux vents.


A gauche Graoully au mouillage



Après donc quelques heures nous et 15 milles nautiques parcourus nous prenons une bouée devant le port de l'Ile Rousse. La houle s'enroule autour de l'Ile et pénètre encore bien dans la baie mais d'après les infos elle va aller s'amenuisant en cours de nuit.











Nous mettons à l'eau l'annexe car nous avons encore le temps de nous rendre au supermarché Casino pour faire des achats. Pour faire nos courses nous utilisons un grand sac étanche et un petit caddie pliant contre lequel le sac est fixé avec des tendeurs. 
Ce système dont nous avons testé l'efficacité nous permet, sans porter, de rouler une belle quantité de nourriture. 

On ne résiste pas bien sûr à faire une halte sur la place Paoli pour boire une piétra bien fraiche au bar des platanes. 


On fait un selfie qu'on expédie aux copains avec qui nous sommes déjà venus et aux autres aussi! Curieusement, on est en retour, affublés de nombreux noms d'oiseaux !  Surtout par ceux qui sont au boulot d'ailleurs ... ! Quelle ingratitude...  nous qui pensions faire plaisir ! 😝







Le samedi matin nous allons au marché qui est situé sous une belle halle néo-classique dont la charpente et la couverture sont soutenues par de nombreuses colonnes en pierre, l'ensemble rappelant un temple Grec. On y trouve des fruits et légumes et des fromages de chèvre et brebis de producteurs locaux. Notre marchand de miel préféré chez qui nous faisons le plein chaque année n'est pas là aujourd'hui ! 















Au détour de ruelles on découvre toujours des petits détails que nous ne connaissions pas. 










Nos pas nous mènent jusque chez Paco chez qui nous avons réservé pour y déguster une paella. Un autre élément inconditionnel pour nous ! Nous y avons emmené tant d'amis, nos enfants que ce lieu est chargé de beaucoup de souvenirs pour nous. 


Néanmoins pour nous deux la magie n'opère pas comme les fois précédentes... On s'interroge et on essaye de s'expliquer la raison de ce qui ressemble à une lassitude, puis nous laissons faire... Qu'importe ! Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas.

Nous gardons dans nos coeur le meilleur et c'est là l'essentiel. 











Dans l'après-midi nous retournerons pour une deuxième tournée au Casino et au bar des platanes.

La soirée s'étire en lisant un polar de Jorn Lier Horst (Le code Katarina) qui refuse d'être abandonné tant qu'il n'est pas fini ! Pas difficile à faire d'ailleurs car d'une part il est haletant et d'autre part deux restos sur la plage balancent les décibels dans la nuit étoilée !! 




Une horreur sans nom !!! car écouter par exemple bob Marley dans une oreille et Michael Jackson dans l'autre tout en lisant un polar fait tilter mon cerveau reptilien ! Déjà que j'ai du mal à parler à Marie quand je fais la vaisselle, dû à ma difficulté de faire deux choses en même temps (comme tous les mecs me souffle t-elle) alors trois !!! je courre dans la cabine, me bourre les esgourdes avec du papier toilette, m'enfonce dans l'oreiller du mieux que je peux puis tente de me concentrer sur l'enquête policière. J'aurai fini le livre bien avant la fin de la musique qui ne s'arrête qu'à deux heures du matin tapantes ! Inutile de préciser que pour Marie c'est le même scénario quand bien même elle a une capacité à faire trois choses en même temps ! 😜


Extrait du carnet de voyage de Marie-Claire







Dimanche matin on quitte la bouée vers 9h00, curieusement on a vu personne pour nous réclamer un paiement pour son occupation !? Nous avons vainement contacter la capitainerie par VHF. On se dit que peut-être la saison n'est pas commencée et que payer quelqu'un à la gestion des bouées couterait surement bien cher ! Nous n'étions que deux bateaux seulement dans la baie.







Dimanche 12 et lundi 13 juin 2022. Girolata.

Ce dimanche matin nous quittons l'Ile Rousse pour une navigation jusque Girolata. Le temps est hyper calme et c'est au moteur que nous quittons notre mouillage pour prendre une direction sud.

Après le danger d'Algajola nous atteignions la réserve de Scandola que nous longeons toujours avec le même plaisir malgré les années. Il faut bien dire que le site est exceptionnel !




Nous nous rapprochons des côtes et nous longeons les falaises à 50 mètres du bord. Le sondeur indique encore des profondeurs supérieures à 60 mètres malgré la proximité de la roche ! 





Passée la Punta scandola, nous entrons dans la baie de Girolata. 
Marie-claire appelle le port à la VHF pour réserver une bouée. Aucun souci il y a de la place, et en arrivant un "boyboat" vient nous accompagner sur zone et nous aide à prendre les  haussières 
sur les bouées, une avant et une arrière.






Nous sommes un peu à l'écart coté côte ce qui fait qu'une fois installés nous avons l'impression quand nous sommes dans le cockpit d'être seuls au milieu de la nature.







Nous ne tardons pas à nous rendre à terre, tout le bord de plage est dans un style paillottes et cabanes faites de bric et de broc mais qui donnent un coté pittoresque au lieu.
Le vrai village est situé un peu plus haut assez proche du fortin, il est construit avec de la roche ocre et rouge de Scandola et l'ensemble a une belle unité assez austère qui tranche avec le coté un peu rock and roll du bord de plage.






Nous allons saluer le bateau "Le Graoully" qui bat lui aussi le pavillon Lorrain. Nous l'avions déjà repéré sur vessel Finder et sommes contents de faire la connaissance du propriétaire qui est de Saint-Julien les Metz ! Il est avec une bande de potes qu'il va déposer en Tunisie. 






Le lundi matin nous décidons de monter jusqu'au col de Bocca di Fuenta. 8 km aller et retour, 458 mètres de dénivelé positif nous précise l'application visorando. Le sentier serpente à travers la montagne parfois sous le couvert de chênes verts parfois dans les roches escarpées, les points de vue sont vraiment superbes ! 




Il fait très chaud et les deux litres d'eau que nous avons apportés suffiront à peine.  Arrivés au col nous espérions voir l'autre côte opposée mais la forêt bloque la vue. Nous faisons une pause sur une ancienne aire de battage qui semble attester de culture céréalière dans un autre temps. Il faut dire que le col où nous nous trouvons est une sorte de vaste plateau qui devait permettre ce genre de culture.






 Nous entendons dans le vallon avant le village, les premières cigales depuis que nous avons quitté le port de Saint Louis du Rhone ! Tout le long du chemin des lézards fuient devant nos pas et nous sommes entourés de papillons de couleur jaune-citron qui virevoltent dans nos chapeaux ! 
Nous ne croiserons que deux randonneurs en 4 heures de marche.











A l'arrivée nous sommes épuisés, autant par la chaleur que par la randonnée. Nous commandons une grande bouteille d'Orezza bien fraiche puis deux bières piètra que nous dégustons avec un sandwichs. Les prix sont évidemment prohibitifs dans cet endroit ravitaillé uniquement par bateau puisqu'aucune route n'y mène. En plus c'est un piège à touristes... et nous regardons d'ailleurs en nous moquant,  deux jeunes ados faire des selfies couchées par terre accrochées au cou d'une vache étalée sur la plage. C'est aussi une caractéristique de Girolata ces vaches qui traînent un peu partout et qui sont photographiées sous toutes les coutures telles des stars de cinéma !



Bon pour autant on ne boude pas notre plaisir et relativisons en songeant que nous ne sommes que des touristes nous aussi...

Le soir une méchante houle se lève et entre dans le port que nous pensions bien protégé. Là on change de tempo et tous les bateaux dansent la gigue. Au milieu du port un monocoque de 50 pieds a sa haussière avant que casse, le bateau part de biais pour finir sur l'aboyée arrière. heureusement les propriétaires étaient à bord et on pu éviter de taper les bateaux voisins. Du coup par précaution on double notre haussière sur la bouée avant. Avec cette houle la nuit est loin d'être paisible même si vers 5h du matin la hauteur des vagues diminue un peu. Nous prenons notre petit déjeuner et quittons le port pour une direction toujours plus sud.




Extrait du carnet de voyage de Marie-Claire



Mardi 14 et mercredi 15 juin 2022

Nous quittons le mouillage de Girolata après le petit déjeuner direction le sud sans destination précise.
Nous hissons la grand voile sitôt parti et une petite brise de 7_8 noeuds nous permet d'avancer tranquillement à une vitesse de 3 à 4 noeuds. La houle trois quart avant nous freine un peu mais cette vitesse nous suffit du moment que l'on utilise pas les moteurs. Nous avons en face de nous le Capo Rosso avec son imposante masse de roche presque rouge ! Que de souvenirs nous nous remémorons en passant ce cap ! 




Nous virons ensuite d'une vingtaine de degrés et nous perdons le vent qui non seulement vient trop de face mais qui en plus tombe à 2 noeuds. 
Nous affalons la GV car avec la houle la bôme passe d'un bord à l'autre ce qui est bruyant et sollicite inutilement le matériel. Nous sommes contrains au moteur et décidons d'écourter notre trajet en nous arrêtant à l'anse de figueira à une quinzaine de milles d'Ajaccio. 














Nous avons choisi ce mouillage car il doit être protégé de la houle ce qui est effectivement la cas car nous arrivons sur un plan d'eau presque un miroir. Il ya déjà 7 bateaux au mouillage. 
Alors que nous nous présentons pour mouiller l'ancre le moteur tribord s'arrête tout net ! Mince, Que se passe t-il ? J'essaie vainement de le redémarrer ! Vu le peu de vent nous mouillons sans difficulté avec un seul moteur sur un beau banc de sable qui rend l'eau turquoise par 10 mètres de fond. 




















J'attends que le moteur refroidisse en lisant le manuel d'entretien des moteurs et surtout la FAQ concernant  les pannes. Arrêt inopiné du moteur en fonctionnement = problème lié à l'alimentation en gasoil. Corps étranger dans une durite, air. Je lis les différentes procédures. 
Je me dis qu'avec la houle que nous avons eu et la manière dont le bateau a été chahuté peut-être qu'une bulle d'air est remonté jusqu'à la pompe... 

Le moteur refroidi je descend dans la cale, vérifie les différentes durites d'alimentation et je ne vois rien de particulier. Je dévisse la vis de purge sur le corps de pompe et j'entends de l'air sortir ! pas normal ça !! 
Je presse la poire 4 ou 5 fois jusqu'à ce que le gasoil sorte de façon évidente puis je resserre la vis pendant la sortie du gasoil respectant ainsi scrupuleusement les conseils du guide Vagnon pour moteurs diesel.
J'actionne le démarreur et le moteur démarre au quart de tour ! je le laisse tourner une dizaine de minutes et tout à l'air de fonctionner normalement !  Ouf je me sens soulagé et Marie aussi !  


 Marie va se baigner et verra près d'un petit îlot, une murène nageant en pleine eau et une raie ! Moi je ne suis guère courageux, je trouve l'eau trop froide !







A son retour nous mangeons une glace que Marie confectionne avec de la crème mont blanc versée dans des bacs à glaçons. Super idée très gourmande !






Le soir plusieurs bateaux quittent le mouillage et nous restons à 4 voiliers dans l'anse. Nous sommes gratifiés d'un superbe coucher de soleil puis nous allons nous coucher tôt car la nuit précédente n'était pas top du tout du fait de cette houle qui avait chahuté le bateau et fait grincer les amarres !

Le lendemain matin nous nous réveillons sur une mer qui ressemble à un lac. Marie plus matinale que moi a la chance de voir deux dauphins passer juste devant le bateau ! 



Après le petit déjeuner nous allons un peu nous balader avec tubas et masque le long du petit ilot situé à une centaine de mètres de nous mais peu de poissons alors que la veille au soir c'était bien plus riche. Le soleil est déjà haut et les poissons cachés.

Comme chaque jour Marie peint un peu et moi je rédige un bout du blog. Nous échangeons quelques mots avec les voisins qui naviguent sur un beau Ketch de 50 pieds de chez Amel. 
Marie passe les voir à la nage et les invite à boire l'apéro vers 19H.


Le bateau de Patrick et Marie-Claire
Nous ferons la connaissance de Patrick et Marie-Claire Bulla, deux personnes très sympathiques qui naviguent ensemble depuis 30 ans en Méditerranée et Patrick même depuis plus de 60 ans. Nous partageons un très bon moment autour d'une bouteille de rosé. Nous apprenons que Patrick est leprésident du groupe Exel, groupe coté en bourse spécialiste mondial de la pulvérisation en tous genre qui vient d'acheter 3 chantiers naval dont Wauquiez le constructeurs du bateau de nos amis de l'ancre et les voiles et des voiles de pégase. Patrick ne savait pas que Wauquiez avait pendant un temps construit des catamarans. Il souhaite avoir les coordonnées de nos amis pour que leur fils Cyril qui a pris la direction de la branche yachting puisse les contacter. 



Extrait du carnet de voyage de Marie-Claire



Jeudi 16 et vendredi 17 Juin 2022 Ajaccio 



Ce matin après le petit déjeuner nous levons l’ancre avec pour objectif Ajaccio, le port Tino Rossi. 

Nous avons le plein de gasoil à faire, quelques courses pour le bateau, un vérin d’un capot de soute cassé à remplacer , et Marie nous a pris rendez-vous dans une pharmacie pour avoir un rappel du vaccin anti-covid. 

En effet pour pouvoir atterrir à Madère lorsque nous nous y rendrons il nous faudra un test PCR de moins de 48H, chose impossible pour nous puisque nous aurons 4 jours au moins de navigation depuis Gibraltar l’autre solution est d’avoir avoir un pass sanitaire à jour. 

Par ailleurs on ne sait pas d’ici la fin de l’année comment les choses se joueront au Cap Vert et au Brésil, donc nous avons choisi de faire notre troisième rappel en Corse.


Après une navigation de 2h00 hélas au moteur car c’est un jour sans vent nous atteignons le port où nous allons directement à la station carburants faire le plein. Nous sommes mis en attente le long du quai derrière un gros yacht qui fait son plein. Nous attendons près de 20 minutes qu’il aille payer.  Plus 5000 litres de gasoil à 2,31 euros, le compteur affiche au-dessus des 12.000 euros !! On est pas dans le même monde ! Le pompiste à qui l’on se plaignait de la lenteur pour que le yacht dégage de son poste nous disait que nous avions de la chance car le remplissage des réservoirs avait duré 52 minutes !… 

...et 20 minutes pour payer lui ajoutai-je ! Après, vu le montant il faut un peu d’élan ! 






Pour notre part c’est plus rapide mais 227 litres quand même dont 60 litres dans trois jéricans. Nous devrions, si nous gérons bien le vent pour nos traversée, attendre Gibraltar pour le prochain plein sachant que là-bas le gasoil est détaxé et donc à moins d’un euro le litre ! 





Marie-Claire contacte la capitainerie et une personne nous indique notre place dans la même darse que la station carburants. Nous nous installons en long-side, les amarres vite en place. 

J’appréhende toujours les manoeuvres dans les ports qui sont souvent exigus. Que  ce soit les circulations ou les places c’est toujours au chausse-pieds ! Chaque fois ça se passe bien mais je ne peux dominer cette appréhension désagréable qui mêle fait toujours hésiter d’aller au port ! Je maitrise pourtant bien Graoully  et le vent est souvent limité dans l’enceinte des ports mais rien n’y fait. Il faut en manger me dit Marie ! Plus tu as d’expérience plus ce sera facile ! Elle a raison très sûrement.


A peine amarrés nous branchons l’électricité et faisons le plein d’eau bien que ni l’un ni l’autre ne nous manquait particulièrement. Marie entreprends une série de machine à laver le linge, moi je lave le bateau à l’eau douce. Il en avait bien besoin complètement encrouté dans le sel depuis notre traversée vers la Corse pendant laquelle les vagues l’avaient copieusement arrosé !


Le Port est très animé surtout par les navettes de promenades qui forment un ballet incessant et parfois désagréable car le respect des 3 noeuds dans le port ne semble pas les concerner !




Notre voisin de bateau, stationné derrière Graoully, vient nous solliciter pour déplacer le bateau d’une dizaine de mètres car il va devoir partir et est trop proche de nous pour pouvoir manoeuvrer ! Belle organisation au port ! 



En milieu d’après-midi nous partons dans la vieille ville pour trouver la pharmacie où nous avons rendez-vous pour notre rappel. Nous nous installons après sur une petite terrasse près de la bibliothèque qui malheureusement est fermée pour travaux. Nous aurions aimé y entrer car nous nous souvenons d’y être passés il y a une dizaine d’années et d’avoir découvert ce lieu de toute beauté.  La pietra est fraiche et on se laisse même tenter par une glace !






Nous rentrons au bateau et nous arrêtons en passant chez AD à l’entrée du port pour repérer ce dont nous avons besoin pour le bateau. On nous explique d’aller chez AD mais au port Charles D’Ornano. J’irai demain matin. 






















En rentrant Marie passe une commande au super marché Auchan Drive qui livre directement sur les bateaux. Nous serons livrés demain matin entre 9h et midi. Cool! 

Je cherche sur le net un restau pour ce soir et je réserve dans la vieille ville chez « A nepita » pour 19h30. Ca se révèlera une excellente adresse ! Quelle belle surprise ! Service très agréable, et cuisine gastronomique savoureuse… on s’est tout simplement régalés. Nous ne serions pas surpris qu’ils décrochent une étoile un de ces jours ! Nous avons passé une excellente soirée. 










Le lendemain matin lorsque je me lève Marie-Claire n’est pas là ! Je ne découvre le mot qu’elle m’a laissé juste avant qu’elle ne rentre de la ville où elle est allée chercher du pain. Une belle brassée de pains divers encore bien chauds. Quelques uns iront au congélateur.


















Après le petit déjeuner je file chez le ship-shandler acheter un nouveau vérin de coffre et un nouveau tuyau de douchette. 

Ça me prend presqu’une heure à pieds. Quand je reviens le service Auchan-drive arrive. Super !


Je décide de rapprocher l’arrière du bateau près du quai pour faciliter le transfert des courses et en manœuvrant je tombe à l’eau entre le quai et le bateau ! Pas de Mal si ce n’est ma fierté qui en prend un coup le mec d’Auchan se fichant de moi !! Heureusement le ridicule ne tue pas !! Me dis-je pour me consoler !


On remballe notre ligne électrique, faisons une dernière mise à niveau de notre réservoir d’eau et on largue les amarres. 

J’ai un peu de mal à m’écarter du quai à cause du vent qui refuse ! 

Mais bon, Marie pousse un peu graoully sur l’arrière pour l’écarter du Catway et nous partons tranquillement  vers la sortie du port toute proche. 










Les pare-battages et les haussières rangés nous hissons la grand voile et le génois. Il y a 8 à 10 noeuds de vent et nous avançons entre 5 et 6 noeuds sur une mer avec une légère houle de 50 cm. En moins de deux heures nous parcourons les 13 milles nautiques jusqu’à l’anse Cacao, Cacau, Cacalu. Le nom varie selon les cartes. 













Nous mouillons dans une belle plaque de sable mais étant un peu proche de deux autres bateaux, nous ne mettons pas la patte d’oie tout de suite. 

En fin d’après midi beaucoup de bateau partent dont notre voisin. Du coup nous relevons l’ancre et prenons sa place un peu plus au fond de la baie, place que nous garderons pour la nuit prochaine. Nous ne sommes plus que 4 bateaux à la nuit et la houle est insignifiante. Nous allons passer une bonne nuit dans un cadre magnifique, gardés par une belle tour génoise perchée sur le cap ! 





Samedi 18 au mercredi 22 juin 2022

BROUILLON. 

Nous passerons trois nuits dans l'anse Cacau. Nous en profitons pour nager, faire du kayak vers la pointe. Les roches sont superbes, d'un beau granit clair, elles ont été sculptées par l'érosion qui leur a donné des formes très rondes. L'eau est cristalline et s'est bien réchauffée malheureusement il y a pas mal de méduses du coup on est très méfiants dans l'eau et surtout pas très tranquille toujours à guetter !

Le week-end il y a pas mal de petits bateaux à moteur qui viennent passer quelques heures, souvent les gens passent leur temps à se tanner au soleil brulant avant de repartir, nous pensons, vers une autre baie...
Mais le soir nous ne sommes plus que quelques voiliers et le coucher de soleil est somptueux !


Lundi matin nous levons l'ancre en pensant descendre un peu plus au sud mais les prévisions de 4 modèles météo différents, annoncent un vent de nord-est entre 10 et 15 noeuds entre Corse et Sardaigne ! Idéal évidemment ! Du coup nous décidons de traverser aujourd'hui même. 
51 Milles nautiques jusqu'à ASINARA notre destination de ce soir. Hélas les prévisions étaient totalement fausses et c'est sur une mer d'huile que nous parcourons la distance en 10H.

Consolation 4 dauphins viennent nous accueillir un peu au large d'ASINAR, ils nagent devant les étraves du bateau une dizaine de minutes avant de repartir.







Nous longeons l'île qui est vraiment superbe, très sauvage. 
Nous passons bientôt devant la Cala Oliva qui nous avait d'abord tentée mais nous lui préférons la Cala Réale car on peut y louer des vélos ou des voiturettes à moteur électrique pour se balader dans l'île. 
La Cala est vaste et l'on doit s'amarrer sur bouée impérativement car toute l'île est un parc naturel et l'ancrage est proscrit. Comme à notre habitude nous nous mettons légèrement à l'écart des deux bateaux déjà présents. 

Derrière nous un carré d'environ 20m X 20m est délimité par une multitude de toute petites bouées. Cela nous intrigue. Nous apprendrons un peu plus tard qu'il s'agit d'une zone préservée dont l'accès n'est autorisé que sur demande spéciale car c'est un site archéologique dans lequel il y a des amphores Romaines...

Vers 19h les gardiens du parc passent réclamer le prix de la bouée. Nous prenons de suite deux nuits (50 euros la nuit) et demandons pour réserver des vélos. Les vélos ce n'est pas possible, c'est déjà réservé. Un des gardien passé un coup de fil et nous dit que c'est possible pour une voiturette le lendemain à 10H.

La nuit est paisible et au matin on se croirait sur un lac. La lumière est superbe !



Pendant le petit dej un cata vient prendre une bouée à coté de nous.
10 H est vite là et nous prenons possession de notre moyen de transport. C'est très marrant, j'ai l'impressions d'être dans les autos-tamponeuses les boudins en moins !


Nous partons par la seule petite route de l'île qui mène à la Cala Oliva justement. 
Nous faisons une petite halte pour marcher vers la Punta Bianca. 








L'île est étrange par son ambiance car elle a été une prison Austro-Hongroise pendant le conflit 14-18, 4000 détenus sont morts ici !! Il reste des bâtiments en ruines un peu partout ajoutant au coté austère de l'île. 
L'ile a servi également de résidence aux deux juges qui ont combattu la mafia. 
Les Juges Bersalino et Falcone étaient en résidence dans une ancienne prison pour assurer leur protection !




Nous allons récupérer notre voiturette pour continuer vers la Cala Oliva et nous rattrapons nos voisins de bateau que nous ne connaissons que de les avoir salués à leur arrivée et leur proposons de monter puisque nous avons une petite banquette à l'arrière. Ils sont très contents, s'installent en riant  et nous faisons connaissance avec Eugènio et Amaïa deux basques Espagnols très sympathiques. Eugène parle plutôt bien Français et ça nous permet en mélangeant Anglais et Français de partager cette journée avec eux dans une bonne ambiance.



Arrivés à Oliva, ils veulent nous offrir l'apéro que nous prenons dans le seul petit bar du tout petit village.  Nous buvons une bière fraiche non filtrée que nous trouvons bonne. 

































Sur l'indication du patron nous laissons la voiturette devant le bar, branchée sur une borne électrique et partons à pieds jusqu'à la pointe des sabines. Les sabines, selon l'explication d'Eugènio, ce sont ces sortes de pins au bois extrêmement dur et imputrescible que l'on trouve le long de la côte qui étaient utilisés pour la construction navale.






Il fait très chaud sur le chemin aride qui longe des endroits merveilleux, beaucoup de papillons rares chez nous, des moro-spynx partout et certains d'une variété que nous ne connaissions pas, beaucoup plus gros et plus clairs. 









Nous arrivons à l'anse juste sous la pointe d'un bleu lagon et nous ne résistons pas à aller nager dans cette eau cristalline. Le sable de la plage est blanc et rose. Des dizaines de poissons viennent autour de nous, même une petite crevette vient me manger entre les doigts de pieds! On voit que les poissons n'ont pas peur de l'Homme car la pêche est interdite, comme à Port-Cros nous voyons des sars, des oblades et des dorades adultes sur le rivage ce qui n'est plus le cas nulle part ailleurs même en Corse tant la Méditerranée a été vidée !


Après un passage par le bateau nous repartons Marie et moi faire un tour d'une petite heure en direction du sud de l'île. Puis nous rendons la voiture avant de nous faire un petit repas à bord. 

Nos amis Basques ne restent pas, ils ne veulent pas payer une bouée et ils décident d'aller ancrer où nous avons prévu d'aller demain matin... Nous regrettons un peu d'avoir déjà payé deux nuits sinon nous serions partis aussi car nous n'avons plus rien à voir sur cette île ce soir.

Vers 6H du matin alors que nous dormons paisiblement et que la mer est d'huile on entend un bruit sourd qui s'approche et se fait de plus en plus fort ?! La tête sur l'oreiller je pense peut-être à un bateau de pêche  en approche mais d'un seul coup un vent très violent fait siffler les haubans. 
Je rejoins Marie qui est déjà en train de se précipiter dehors. Tous les bateaux au mouillage sont dans tous les sens , ça ressemble à une tornade, ce n'est pas visible dans l'eau mais un gros nuage au dessus de nous a pris une large forme circulaire balayé lui aussi par ce coup de vent improbable. Tout le monde sur chaque bateau est sur le pont, inquiet et regarde les réactions des voisins. Le vent doit monter à plus de 30 noeuds puis ça redescend pour retourner finalement à un calme plat ! L'évènement aura duré tout au plus 10 à 15 minutes. Impressionant ! Cela se reproduira dans l'heure deux fois mais avec un vent bien moindre.

A 10H on largue les amarres, on loupe l'occasion de monter la GV tout de suite car le vent se lève et est nord-est ce qui est bien mais il nous oblige, pour nous mettre face au vent, de remonter vers les rochers qui affleurent. Nous sommes contrains de faire notre cap au moteur le temps d'être suffisamment éloignés. Nous montons la GV et le génois. 
En vent arrière nous avançons entre 4 et 5 noeuds mais par précaution avec deux ris dans la grand voile car nous craignions un nouveau coup de vent comme ce matin... mais qui finalement n'est pas venu. 
Du coup nous étions un peu sous-toilés mais nous avons le temps ! 


Vers 13H nous entrons dans la vaste zone de sable de la passe de Pelosa. L'eau est turquoise du fait du sable blanc et du peu de fond ! il y a entre 1m30 et 2m sous les quilles ! On se croirait au Bahamas ! 
Nous nous mettons derrière l'Île de Piana et jetons l'ancre dans 3 mètres de fond avec 20 mètres de chaîne car il y a de la mer du vent d'environ 80 cm . 
La pioche est bien plantée et Graoully stoppé net, tendu sur sa chaîne.


La météo est moyenne avec un ciel en demi-teinte, le soleil est voilé mais le soir pour l'apéro il brille pendant une bonne heure illuminant la mer !
Ce voile laiteux ne nous aura pas empêché de nous baigner.






       Lorsque nous allons nous coucher la mer s'est bien aplatie présage d'une nuit paisible.




 Du jeudi 23 au dimanche 26 juin 2022.  ALGHERO

Jeudi vers 10H nous levons l'ancre avec pour objectif d'atteindre la ville d'Alghero un peu plus au sud sur la cote Ouest. Un peu plus de 40 milles nautiques à parcourir. 
Mais d'abord franchir la passe de Pelosa. Le simple nom de "passe" sur les cartes marines invite toujours à être prudent. Pas de souci de largeur, près de 90 mètres ! profondeur mini 3 mètres si l'on passe bien au centre soit 1,80 m sous nos quilles. Le temps est très calme il ne devrait pas y avoir de souci.

Passage de Pélosa








Le passage est surtout superbe avec sa tour génoise à bâbord ! on se régale les yeux et l'âme de tant de calme et de beauté. Nous avançons à vitesse minimale à peine 3 noeuds de peur de déranger !








Passé le cap Falcone nous hissons la grand voile, trop peu de vent pour avancer sans moteur mais les fichiers Grib annoncent 10 noeuds. Le vent tarde à venir mais se lève en fin dans la matinée et nous avançons au travers à 5-6 noeuds de vitesse pendant quelques heures. 



La côte escarpée entre l'Ile Piana et le cap Caccia est grandiose. Transpercée de grottes à tous les étages! 












On distingue d'anciens murs, des escaliers interminables qui témoignent tous d'occupations anciennes des lieux.
Les falaises sont très hautes impressionantes. On se sent si petits face à ce décor minéral. Comme à Scandola en Corse la profondeur est énorme malgré la proximité des côtes ! 



Nous terminons le parcours au moteur car le relief dévente la baie d'Alghero. 
J'appelle la Marina en Italien... ! merci google traduction. Bien que je sache, par les posts laissés par les navigateurs sur l'application navily que le patron Frédérico parle un peu Français.
Il nous répond qu'il nous attend avec son zodiac à l'entrée du port. 




Nous embouquons l'entrée avec ses deux repères rouges et verts et suivons Frederica jusqu'à notre place. 














La vieille ville d'Alghero est en toile de fond avec ses remparts. Le duomo émerge des façades colorées ! Superbe vue !








Je n'aime pas vraiment circuler et manoeuvrer dans les ports mais ici c'est spacieux et Alessandro qui nous attend pour passer les amarres à quai ajoute au coté rassurant de cette Marina. 
Moteurs coupés nous voilà à poste. Nous affinons Marie et moi l'amarrage puis installons notre passerelle pour faciliter les transbordements.




Nous branchons l'électricité et l'eau et prenons une douche fraiche avant d'aller à la capitainerie faire le check-in du bateau. Nous décidons de rester ici jusque lundi matin soit 4 nuits. 




 

Durant ces trois jours nous profiterons largement de la ville. 

Tout d'abord pour refaire le plein de produits frais surtout des fruits et légumes. En Sardaigne c'est formidable pour ça. Tous des produits locaux et avec des prix de dingues auquel nous ne sommes pas habitués ! 
Quelques exemples: haricots verts à 2,60 euros le kg, 2 euros le kg de tomates et d'abricots , 2 euros le melon, 2,80 euros le kg de cerises, 1 euros le kg les courgettes et les aubergines... nous avons un gros sacs rempli et nous payons un peu plus de 17 euros ! 
On se dit que vraiment en France on a un problème qu'on a du mal à s'expliquer complètement. 





Ensuite nous avons pu acheter une ou deux pièces de plomberie qui étaient à remplacer sur Graoully  pour notre douchette de pont.




Enfin nous avons profité de visiter la ville qui est caractéristique au niveau architectural. Elle date de la moitié du 16eme siècle et construite par les catalans qui occupaient le territoire. On dit ici que c'est la ville la plus catalane de Sardaigne. D'ailleurs curieusement tous les panneaux de rues sont restés en espagnol catalan. 





La cathédrale, elle aussi en style catalan médiéval, est remarquable mais nous avons surtout été touchés par le couvent Franciscain qui possède une très belle église du 13eme siècle et un très beau cloitre. Les voutes de l'église sont magnifiques avec une voute étoilée réalisée en pierres blanches placées à chaque croisement d'arcature, symbolisant les étoiles.
L'autel, plus tardif, est impressionnant tout en marbre polychrome.



















En visitant le cloitre nous voyons qu'à l'affiche un concert de piano est programmé le soir même. Nous en profitons et réservons des places. 
Le concert aura lieu dans le cloitre ce qui donnera au concert une ambiance très particulière ! Un très beau moment.




































Alghero est également un haut lieu de la pêche du corail rouge qui est transformé en bijoux et la ville regorge de boutiques de vente, certaines vendant nous supposons du faux, made in China et d'autres qui sont des joailliers créateurs. inutile de préciser que les prix entre les uns et les autres n'ont rien en commun!










Bien évidement nous nous délectons de glaces qui sont vendues à tous les coins de rues, tous comme les fruits à des prix très attractifs. Il faut dire que la chaleur supérieure à 30 degrés incite à en consommer. 






Le soir nous faisons un tour à la fête de la bière qui a lieu pendant trois jours et dont l'ambiance est très différente de celle de chez nous. Point de grand chapiteau mais une multitudes d'espaces occupées par toutes les marques de bières possibles et imaginables. C'est très populaire et les stands sont bondés. 
Le concert associé chaque soir à la fête animera toute la ville et le port jusque tard dans la nuit.



Alghero restera une belle étape sur notre parcours et la Marina SER MAR un bon point de chute.