mercredi 16 novembre 2022

LE TOUR DU MONDE DE GRAOULLY: ESCALE MAROCAINE



Tanger La blanche 16 Septembre 2022


Arrivés à Tanger dans l’après-midi nos copains de l’Eden nous proposent d’aller diner dans car demain matin ils rentrent en France pour 6 semaines. 


Nous prenons un taxi qui nous conduit en haut de la médina en se faufilant au milieu de la foule. Nous demandons sa carte à Aziz le chauffeur afin de le contacter si besoin. En fait il deviendra notre taxi attitré pour tous nos déplacement sur Tanger. 


Nous entrons dans le Kasbart - blue oriental, (14 rue de la casbah) un restaurant qui fait bar à jus au Rdc. Nous grimpons sur le toit par un escalier en bois et nous retrouvons  sur une belle terrasse au sol décoré de mosaïques. Les banquettes débordent de coussins colorés. 

Nous nous installons et commandons des jus de fruits faits maisons. J’aurai préféré un verre de vin ou une bière mais ici pas d’alcool.Il faudra bien s'y faire !


Nous commandons des pastillas, Tajines, keftas et tout est vraiment délicieux pour un prix dérisoire.














Nous rentrons épuisés par notre journée, le matin nous quittions Gibraltar et nous voilà ce soir dans un autre monde !


 Dès le lendemain matin nous allons faire quelques courses et découvrons que dans les supermarché il n’y a, comme dans les restau, pas de bières, ni de vin. Qu’à cela ne tienne la sobriété sera de mise.


Nous trouvons également la boutique orange dans laquelle j’achète une carte sim avec 10 Go de data pour 100 Dirham soit à peu près 10 euros, de quoi tenir jusqu’au 30, date autour de laquelle nous devrions rentrer en France pour quelques semaines. 


Le lendemain de notre arrivée nos copains du bateau Namasté viennent boire un coup à bord, ils rentrent d’un petit périple à l’intérieur des terres. Maxime et Claire nous donnent de précieuses indications et nous déconseillent de louer une voiture pour laquelle le stationnement sera compliqué dans certaines villes sans parler des conditions de circulation très particulières au Maroc !  Les bus et les trains sont confortables et pas chers du tout. 


Forts de toutes ces indications nous établissons notre programme et réservons notre hébergement à Chefchaouen et Fes, les deux villes que nous avons décidé de visiter.


Nous prévoyons notre départ dans deux jours et profitons du temps qu’il nous reste pour visiter la médina et la Casbah de Tanger.


Nous partons à pieds du bateau et en 15 minutes nous sommes en haut de la médina qui couvre toute la colline. Au sommet, derrière un rempart, se trouve la casbah. 



















Nous commençons par cette casbah très agréable qui est plutôt calme. Nous y visitons le musée des cultures méditerranéennes ancien Palais Royal qui possède de plus un très beau jardin au centre des bâtiments.






Nous arpentons les ruelles qui pullulent de monde, pour moi qui vient pour la première fois au Maroc c’est une découverte que les souks et je me régale du spectacle. 


Nous nous enfonçons toujours plus loin, rejoignons la médina et entrons dans un marché plus ou moins couvert. 







Tout d’abord les vendeurs d’épices dont les étals embaument tout l’air ambiant. Quelques vieilles femme vendent des herbes assises par terre dans un costume traditionnel avec un chapeau très particulier. Nous apprendrons plus tard qu’ils s’agit de femme berbères.







Un peu plus loin ce sont les bouchers, ici le délicieux parfum d’épices de la ruelle précédente est remplacé par une odeur pas toujours très agréable.

Sur les étals on découvre des choses que nous ne connaissons pas chez nous, comme des crânes de chèvres ou de moutons coupés en deux. Les deux parties posées comme deux coupes, la cervelle bien offerte à la vue ! 


Le summum est dans la dernière salle où est vendu le poisson, l’odeur de poissons nous assaille et Marie me confiera plus tard qu’elle a failli vomir. 

Très peu d’étals ont de la glace pour conserver le poisson. Beaucoup de petits pêcheurs vendent le poisson dans des cageots à même le sol. 


En sortant à l’air libre nous voyons quelques enfants fouiller dans les poubelles et manger ce qu’ils en sortent !  Nous sommes bouleversés de voir ces gamins habillés de guenilles, leur visage barbouillé, qui n’ont pas dix ans être obligés de disputer leur pitance à une bande de chats errants ! 







Nous ne resterons pas sur cette image un peu triste et continuons notre ballade dans le dédale des ruelles. Nous sommes étonnés par l'accueil des gens qui est tellement sympathique. 

Les bienvenues fusent sans rien nous demander en échange c'est spontané et naturel.







Au supermarché le rayon "vache qui rit" est vraiment  impressionnant !


Au cours de ces deux  jours on se sent de plus en plus à l'aise.


Le dernier soir avant notre départ vers Chefchaouen nous dinons avec l’équipage de Namasté qui quitte Tanger pour les Canaries demain matin. A bientôt on l'espère les amis !



Chefchaouen la ville bleue. 21 et 22 septembre 2022






Aziz notre taxi attitré vient nous chercher au ponton pour nous conduire jusqu’à la gare des bus. Nous prenons nos billets et grimpons dans un bus confortable (140 Dirhams pour nous deux, un peu moins de 14 euros). 

Toutes les places sont prises. Nous entrons les premiers et nous installons vers l’avant sans nous rendre compte que les places sont numérotées au stylo bille sur les sièges. 

Une discussion s’engage entre un client et le contrôleur. Ce dernier toutefois ne nous déplace pas.


4h plus tard nous arrivons à la station de Chefchaouen. 


Nous prenons un taxi vert (taxi citadin) qui nous emmène au pieds de la kasbah, au droit de la porte d’entrée dans la médina. 

Le trajet dure un quart d’heure. Le chauffeur nous demande 10 dirhams  c’est à dire moins d’un euro ! Il nous explique comment rejoindre notre hôtel, par les ruelles de la médina. 


Le sac de voyage sur l’épaule, nous arpentons la ville qui est très pentue. Je vois au détour d’une ruelle un panneau d’indication de notre hôtel mais rapidement on se perd. 


Un Monsieur peut-être de mon âge me demande ce que nous cherchons. 

Il nous propose de nous accompagner, nous grimpons un petit escalier  qui mène à une ruelle supérieure. 

Nous grimpons cette ruelle bien raide et nous arrivons au porche de l’hôtel. 

Je crois bien faire en proposant un peu d’argent pour remercier notre guide improvisé mais il s’offusque en disant «  tu ne me dois rien, soyez les bienvenus ! ».

J’ai l’air con avec mes 20 dirhams dans la main, comme quoi…


Nous prenons possession de notre chambre un peu en avance sur l’horaire prévu ça semble poser un problème car la chambre n’est pas encore prêtre.


Nous faisons les formalités avec le propriétaire qui ne parle pas français ce qui nous étonne car il a l’air cultivé et parle d’ailleurs bien anglais. Le temps de finaliser le check-in et la chambre est prête. 

On gravit les marches de l’escalier qui nous mène au deuxième et dernier étage . La chambre est très correcte dans un style traditionnel.


Depuis la terrasse, située juste en face de notre porte, on peut voir toute la ville et les montagnes environnantes ! La vue est superbe.  





Nous déposons les bagages et partons rapidement pour notre première ballade dans la ville.


Les ruelles sont un enchantement, les murs mais même parfois aussi le sol sont teintés d’un même ton de bleu. 

Nous avons interrogé plusieurs habitants sur l’origine de cette teinte, mais les réponses sont floues. 

La première réponse est que Chefchaouen avait un quartier juif important et que ce serait eux qui par manque du bleu de la mer auraient commencer à peindre les murs et delà tout le monde aurait suivi. 

Un autre nous dit que le bleu protège mieux de la chaleur que le blanc !… On reste très dubitatifs… 

Enfin un dernier nous dit que c’est récent quelques décennies et que cette initiative aurait été lancée pour se démarquer des autres villes et attirer les touristes ! 










Quoiqu’il en soit, nous ne bouderons pas notre plaisir car c’est vraiment très joli. Nous nous arrêtons dans un petit restau chez une dame qui nous sert un très bon tajine. Nous payons 80 Dirhams pour nous deux. Un peu moins de 8 euros donc ! Les prix sont édifiants !





Femme Berbère vendant des herbes et des olives.












Tout l’après midi nous déambulons dans les ruelles, puis en début de soirée nous discutons avec un marchand qui vend un flan au pois chiche cuit au four dans un grand plat en alu circulaire. 

Il nous sert deux parts, chacune posée sur un petit morceau de carton. 2 dirhams la part (20 centimes d’euro). C’est délicieux et nourrissant !





Ce marchand très sympa nous conseille de nous rendre jusqu’à la mosquée située à un kilomètre en sortant de la ville car parait-il le coucher du soleil sur la ville vaut vraiment le coup d’oeil. Aussitôt nous voilà partis, nous longeons un moment une petite rivière avec quelques cascades auprès desquelles se sont installés des petits bars restau les pieds dans l’eau !


Nous arrivons à la mosquée et nous ne sommes pas seuls à nous installer sur la murette qui longe le chemin d’accès. Des touristes mais aussi des gens du cru. C’est marrant d’entendre le mélange de toutes ces langues différentes... la mosquée un instant fait un peu figure de tour de Babel !




Le soleil descend derrière la montagne et la ville bleue prend des reflets roses. L’instant est plutôt magique, on sent une certaine émotion à cet instant car tout le monde se tait naturellement. 


Soudain des ruelles s’illuminent, en contre-bas et montent les voix lointaines des Imams car l’heure de l’appel à la prière a sonné ! 

Je dois dire que les montagnes rougeoyantes entourant la ville, les ruelles qui à mesure que la nuit progresse s’illuminent les unes après les autres et les voix qui s’élèvent depuis les 7 minarets de Chefchaouen, nous plongent dans un exotisme émouvant ! 


Nous restons un bon moment en silence à savourer ces instants avant de regagner notre hôtel pour y passer une bonne nuit.


Je dormirai pour ma part profondément jusqu’au matin même pas réveillé vers 5h30 par le premier appel à la Prière qui a par contre définitivement tiré Marie de son sommeil. 

 

Elle reste d’ailleurs sidérée, je dirai presque « agacée », que je n’ai rien entendu ! 







Le petit déjeuner sur la terrasse est une belle surprise tant par la vue de la ville nimbée de brumes matinales que par la richesse de ce qui nous est servi ! 









Nous sortons de table rassasiés et préparons à la suite nos affaires car nous voulons aller marcher jusqu’à la grande cascade de Chefchaouen même si l’on nous a dit que depuis trois ans avec la sècheresse elle ne coule plus guère ! 








Quand bien même nous avons envie d’aller marcher dans le Rif et cette ballade donnée pour 5 heures aller et retour nous convient bien !


Sac sur le dos nous descendons sur la place devant la kasbah où se trouve le rassemblement des taxis. Nous allons vers un taxi beige (taxi pour l’extérieur de la ville). Un rabatteur nous interpelle et fait l’intermédiaire pour nous trouver un véhicule pour aller au départ des cascades. 140 dirhams donc 14 euros pour la course, le chauffeur nous emmène en 45 minutes de route, attend sur place 5 à 6 heures et nous ramène le soir ! 


On lui dit que c’est ok sachant que sur ce montant annoncé il se prend aussi sa com de rabatteur. 

Il prétend qu’il appelle son frère, une voiture arrive. Nous grimpons non sans avoir revalidé le coût de la course. 

On fait 1km dans la ville, le chauffeur passe un coup de fil en arabe puis se range sur le coté, sans rien nous dire descend du véhicule en s’éloignant !?

Marie le voit glisser deux pièces à un un homme qui visiblement l’attendait, ce dernier prend la place de chauffeur et démarre pour nous emmener... Une sous traitance en quelque sorte ! 


Le chauffeur parle un peu français, il nous explique qu’il nous emmène jusqu'au cascades et que lorsque nous voudrons rentrer il suffira de l'appeler une heure avant et il viendra nous rechercher au départ ! Bon... soit ! Il ne nous fait rien payer même pas la course aller. 


Après 45 minutes , nous arrivons au départ de la ballade remplie de terrasses et petits restaus  car il y a juste après le parking quelques cascades sur la rivière et les touriste se contentent en général de ça. 






Nous prenons le chemin de la grande cascade qui déambule en fond de vallée puis sur les pentes de belles montagnes. 




















Après deux heures environ nous rencontrons un espagnol de 30 ans. Juan est jeune médecin anesthésiste à Madrid. 

Il vient de finir son internat à l’hôpital central et a décidé de faire une année de césure pour descendre à bicyclette depuis chez lui en espagne jusqu’en Afrique du Sud au cap de bonne espérance !  

Contrairement à ce qu'il prétend, il parle bien Français et nous marchons ensemble jusqu’à la grande cascade en nous racontant nos projets respectifs. 


Arrivés sur place un jeune marchand installé sous un arbre avec une petite pyramide d’oranges, vend du jus pressé pour les marcheurs ! Quelle surprise ! 

Ça nous semble ahurissant, on se demande quel peut-être son chiffre d’affaire vu qu’a part nous trois nous n’avons croisé personne ! Mais peut-être qu'en saison estivale il y a plus de monde !


Il a placé quelques chaises de camping au pieds de la grande cascade ce qui donne un petit air de guinguette au lieu !


La grande cascade de 80 mètres de haut est effectivement bien sèche et seuls de minces filets d’eau suintent encore le long de longues tresses de mousse qui pendent de la falaise. 

Je ne peux m'empêcher d'aller escalader  le porche sous la cascade pour voir si éventuellement il ne s'agit pas d'un ancien réseau karstique fossile mais c'est probablement un porche d'effondrement. 







Un peu en aval au bord d'une petite retenue d'eau le vendeur de jus a confectionné un petit banc en bois sur le bord de la rivière ! 





C'est ici que nous dégustons les pieds dans l’eau ce jus d’orange que l’on trouve divin ! 

Nous partageons ce beau moment avec Juan que nous avons invité.  



Nos chemins se sépareront quelques kilomètres plus loin sur le chemin du retour car Juan s’arrête pour se baigner dans la rivière et  pour notre part il est temps d'entamer le parcours du retour.

Nous nous arrêtons dans un petit restau improvisé au bord de l’eau. 






Quelques chaises et tables de camping posées ça et là sous les arbres, des tajines qui cuisent au feu de bois l'ambiance est simple et très agréable. 
Le chef nous lève quelques couvercle pour nous laisser choisir le tajine qui nous convient et nous allons nous installer sous la frondaison, il fait chaud mais nous sommes bien à l’ombre.










Le tajine était excellent et c’est rassasiés que nous reprenons notre ballade.  En passant nous achetons de l’ail rose et de la menthe séchée à un homme qui a son petit étal au bord du sentier.










Dès que nous avons du réseau nous appelons le taxi pour qu’il vienne nous rechercher au départ. 

Nous n’attendons pas longtemps avant de le voir arriver. 

En quittant le parking d’où nous venons de partir, à 500 mètres à peine, nous sommes arrêtés par un barrage de police !  

Les policiers discutent en arabe avec le chauffeur, nous ne comprenons donc pas la teneur des propos mais le chauffeur donne quelques pièces au policier. 

Il nous confie ensuite que la police a décrété que c’était leur route et qu’elle est payante !!  il faut donc acquitter un droit de péage ce qui n'est rien d'autre qu'un racket ! Hallucinant ! J'avais déjà connu ce genre de pratique en Côte d'Ivoire il y a 40 ans de cela.


Le soir, faisons un dernier tour dans la ville de Chefchaouen mais rentrons assez tôt après avoir mangé sur le pouce dans une échoppe car demain matin nous partirons pour Fès !




Carnet de voyage de Marie-Claire









Fès 25, 26 et 27 Septembre   


4h30 de bus pour atteindre Fès ! C’est long d’autant que le chauffeur me rend dingue. Il double les poids lourds en côte, avec une vitesse à peine supérieur au camion doublé et de surcroit avec aucune visibilité !! Marie me dit « cesse de regarder devant de toute façon, tu ne peux pas prendre le volant. Regarde le paysage ! » Je me force mais ne suis pas tranquille…


Les paysages sont néanmoins superbes ! 
















Bref nous arrivons quand même sains et saufs à la gare routière d’où à peine sortis nous sommes alpagués par un rabatteur qui nous propose un taxi que nous acceptons pour 50 dirhams. Le rabatteur monte avec nous dans le taxi pour nous accompagner ! Pendant la course il nous explique que pour visiter Fès il faut prendre un guide ce que nous comptions faire d’ailleurs. Il vante les mérite de "son Frère" qu'il prétend être guide officiel. Il précise aussi qu’il ne faut surtout pas demander à l’hôtel où nous allons, car ils demandent 450 dirhams et lui n’en demande que 300. On échange nos coordonnées téléphoniques au cas où.


Le taxi nous dépose et nous prenons une toute petite ruelle pour rejoindre le Riad Toyour (Le Riad aux oiseaux). Le bâtiment est magnifique, tout le patio est rempli de plantes, notre chambre est très belle et les terrasses sur les toits sont elles aussi plantées. On est dans un vrai jardin suspendu avec des petits sièges de ci delà. On s’y installe en buvant une bière Casablanca, une bière sans beaucoup de goût mais c’est suffisamment rare de pouvoir en boire au Maroc qu’on savoure l’instant.


















Le soir tombe et nous comprenons le nom de "Riad aux d’oiseaux". Des moineaux friquets arrivent par centaines et occupent les arbres du patio avec un vacarme incroyable ! C’est magique ! Ils sont perchés dans les arbres et arbustes et piaillent sans cesse jusqu’au moment où la nuit tombe. Là soudain on dirait un bouton mis sur off. Tous s’arrêtent et commencent leur nuit en silence. Le matin dès que la lumière apparait ils s’envolent tous en même temps et en quelques secondes ils ont tous disparu ! Il parait que cela fait des siècles que cela se passe comme ça ! 


Notre choix s’est fait au hasard mais nous ne le regrettons pas ! le Riad est magnifique et les oiseaux apportent une belle touche d’originalité !


De plus le soir nous mangeons sur place et nous régalons d’une bonne cuisine Marocaine.


Le lendemain le petit déjeuner dans le patio est un régal et n’a rien à envier à celui de Chefchaouen. 




Nous quittons le Riad pour une balade jusqu’au palais royal. Nous traversons un petit bout de la médina dont nous préférons préserver la visite pour le lendemain. Nous franchissons tout de même "Bab Boujloud » en Français la porte bleue qui est magnifique. 





Il règne autour de cette porte une activité incroyable. Se côtoient des voitures, des taxis, des centaines de piétons, des guides qui cherchent à vendre leur prestations aux touristes, des marchands. C’est bouillonnant de vie ! Etourdissant et fascinant en même temps !
















Nous nous orientons avec google map pour trouver le palais royal. En fait plus on approche plus le nombre de policiers et militaires augmente !



De fait nous ne pouvons voir le palais que de loin et le chemin que nous avons pris est ni le plus court ni le plus interessant ! 





Heureusement en chemin nous pouvions visiter les jardins luxuriants « Jnane Sbil »  créés au XIX eme siècle et qui comprennent plus de 3000 plantes. 











Sur le retour nous prenons un repas et buvons un thé dans un petit restau juste devant une des entrées du jardin. 







Non loin du Riad avant de rentrer nous grimpons jusqu’aux ruines d’une forteresse puis jusqu’à la nécropole Mérinide d’où l’on a un très beau point de vue sur la médina. 















Le soir nous préférons diner au Riad plutôt que de ressortir dans la médina. 


Le deuxième jour à 9h « Idriss » notre guide arrive au Riad. Nous nous installons pour un petit débriefing historique avant la visite dans la médina. En voici la synthèse.


Fondation de la ville: 

La fondation de la ville est attribuée au roi Idriss Ier, un descendant du prophète, qui vers 791, décida d'installer sa capitale sur la rive droite de la rivière de Fès, qui donne son nom à la ville, dans l'actuel quartier andalou.


Moyen-Age

Peu de temps après sa première fondation, vers 809, son fils, Idriss II, en fit la capitale de la dynastie et s’installa de l’autre côté du fleuve, dans la haute ville.

Une révolte à Cordoue, en 818, provoqua l'émigration d'un grand nombre d'andalousiens à Fès, et en 824, une autre rébellion en Tunisie, plus précisément à Kairouan, fit que Fès accueillit de nombreux arabes, race prédominante dans la ville depuis cette date.

Si Fès a perdu peu à peu de son protagonisme en faveur de Marrakech, les dynasties almoravides et almohades ne la négligèrent pas. Pendant ce temps, les deux zones de la ville s’unifièrent sous une même et unique muraille.

En 1250, une nouvelle dynastie, les mérinides, aidés par Fernando II, conquirent Fès pour en faire la capitale du sultanat. La capitale précédente, Marrakech, passant alors au second plan.

En 1276, les mérinides créèrent une nouvelle colonie pour accueillir leur cour et leurs soldats. C’est ainsi qu’est né le Minet el-Beïda, la ville blanche, appelé peu après Fès el-Jdid ou Fès la Nouvelle.

Au début du XVe siècle, un nouveau quartier, le Mellah, fut construit à Fès la Nouvelle pour accueillir les Juifs de Fès la "vieille".

Le sultanat d'Abou-Rabi et celui de son successeur ont coïncidé avec la période de la plus grande splendeur de Fès. Au cours des années 1310 à 1330, des maisons luxueuses et des palais furent construits et de nombreuses madrasas ont ouvertes. Son université, Al Quaraouiyine, est devenue le plus ancien centre d’enseignement du monde occidental, où des musulmans et des chrétiens de toute l’Europe ont effectué leurs études.

Une révolte à Fès en 1465 marquera la fin du règne du dernier roi mérinide, Abdel-Haqq, passant ainsi le pouvoir à la dynastie des wattassides

En 1472, Fès devint la capitale du royaume des wattassides, qui comprenait alors une grande partie de la moitié nord du Maroc et cette situation dura jusqu'en 1544. Ainsi, le Maroc fut divisé en deux : une dynastie émergente au sud, les saadiens et une autre au nord, les watassides.

Lors de la prise de Grenade par les rois catholiques, en 1492, un grand nombre de musulmans et de juifs émigrèrent à Fès forcés par l’Ordre de se convertir au christianisme.

En 1522, Fès subit un séisme qui détruisit partiellement la ville.

En 1544, la ville fut conquise par les Saadiens qui installerent la capitale à Marrakech en laissant Fès enlisée dans l’anarchie.


Âge moderne et contemporain


En 1833, Moulay Abdallah ramena la capitale à Fès, ce qui entraîna de grandes transformations urbaines.

En 1912, la plus grande partie du Maroc était était devenue partie du protectorat français et la capitale de la nouvelle colonie fut installée à Rabat. Rabat conserva son statut après l'indépendance en 1956, Fès passant définitivement à un troisième plan.

Sous le protectorat français, une nouvelle ville de style occidental émergea, Dar Debibag, formant aujourd'hui la partie moderne et le centre commercial de la ville, connue sous le nom français de Ville Nouvelle.


En 1981, Fès a été inscrite au patrimoine mondial par l'UNESCO.



Nous suivons notre guide Idriss qui est habillé d’une belle et très élégante djellaba bleue foncée avec un liseré argenté autour du cou, de la capuche et des manches. 



Féru d’histoire c’est un guide que nous apprécions particulièrement. Il nous évite aussi les visites habituelles chez des vendeurs de tapis ou autres.


Nous lui demandons si nous pouvons aller visiter l’université Quaraouiyine de Fès.

 

Selon la tradition, sa construction débute en 859 sous le règne de la dynastie idrisside. Elle est considérée comme la plus ancienne université dans le monde encore en activité par l'UNESCO, le Livre Guinness des records, et par plusieurs historiens.

Au xiie siècle, toute une série de noms parmi les plus grands vont être associés d'une manière ou d'une autre à la Quaraouiyine : les grands précurseurs du soufisme, tels Ibn HrizimAbou MadyaneAbdeslam Ben Mchich Alami, les philosophes Avenpace et Averroès, le géographe Al Idrissi mais aussi MaïmonideIbn Khaldoun et Léon l'Africain pour ne citer que ceux-là.



Malheureusement pour nous elle est en travaux de rénovation sous l’égide de l’Unesco et seuls les étudiants sont admis. Je rêvais de voir sa bibliothèque qui parait-il est fantastique. Elle contient des livres et des documents très rares !


Idriss nous emmène visiter un hamam vieux de 1000 ans, entièrement rénové lui aussi avec les fonds de l’unesco ! 

Il est vraiment somptueux revêtu de zelliges qui sont des morceaux de terre cuites revêtus d’émail. Toutes les parois en sont recouvertes du sol aux plafonds ! Nous en profitons pour réserver un massage pour le soir .







Nous continuons la visite dans le dédale de la médina qui est la plus grande d’Afrique ! Certaines ruelles font la largeur de mes épaules. Toutes les ruelles portent un nom et les plaques signalétiques sont écrites en Arabe, en Berbère et en Français. 

Idriss nous explique que les plaques de forme rectangulaire indiquent que la rue a une issue mais que celle en forme d’hexagone indiquent une impasse. Précision utile dans un tel labyrinthe !






Idriss nous guide pendant 5 heures dans cette vieille cité qui é été pour nous un choc culturel ! Une visite riche avec un guide né dans la médina et qui en connait les plus petits recoins. 


































Nous terminons par le quartier des teinturiers qui n’a pas changé d’après lui depuis 1000 ans et qui est tenu par les même familles depuis autant de temps ! On est ici teinturier de père en fils !


Les conditions de travail sont absolument dingues ! On peut voir des jeunes-hommes travailler dans les premiers bains qui contiennent de la soude simplement vêtus de shorts, de bottes en caoutchouc et de gants fabriqués pour faire la vaisselle !! Il se dégage une odeur pestilentielle de tous ces bacs dans lesquels trempent les peaux de moutons et de chèvres principalement.

Nous sommes sur une terrasse qui surplombe le site et nous avons un bouquet de feuilles de menthe que nous écrasons sous nos narines pour atténuer l’odeur !









En fin d’après midi alors que nous sommes retournés au Riad, un guide vient nous chercher pour nous emmener au hamam que nous avions réservé. Nous aurions été incapables de retrouver le chemin seuls ! 


Nous restons ensemble dans le hamam, on nous conduit dans une grande salle avec des bassins dans lesquels coule de l’eau chaude. 

Nous sommes revêtus d’une simple culotte en tissu, seyante pour Marie et qui ressemble à un sac de courses pour moi !! Je me sens ridicule dans cet accoutrement. J’aurai mieux fait de mettre mon maillot de bains ! 

Deux femmes nous prennent en main...! , elle nous versent des cruches d’eau chaude sur le corps et nous savonnent ensuite au savon noir puis nous rincent. 

Elles nous invitent à nous étendre sur les dalles de marbres qui sont bien chaudes. Après un temps de repos nous avons droit à un gommage avec un gant de crin, puis un modelage avec de l’huile parfumée à la fleur d’oranger. 


Nous restons un long moment à cuire de nouveau sur la dalle de marbre chaude, avant d’être reconduits dans un salon ou de confortable fauteuils couchettes nous accueillent. Aucun mot n’est prononcé par la personne qui nous a guidés.

Un peu plus tard une dame vient nous servir un thé à la menthe très sucré. Tout est très calme. Après environ une demi heure je demande à Marie ce que l’on fait ? Ils attendent peut-être que l’on quitte les lieux ?  on est un peu perplexes.

Cela fait largement plus d’une heure que nous sommes arrivés alors que théoriquement le massage demandé devait durer 45 minutes ! 

Nous nous mettons assis dans le fauteuils et restons en attente que quelqu’u n passe pour l’interroger. Après 5 minutes environ nous voyons arriver la responsable que nous avions vue à notre arrivée. Elle s’approche et nous prie d’excuser le retard mais qu’on s’occupe de nous dans 5 minutes ! Re-perplexité… bon on se détend, on se rallonge et on attend tranquillement !


Après 10 minutes deux charmantes dames viennent nous chercher et on se retrouvent tous les deux allongés chacun sur une table de massage.


Pendant une heure on nous prodigue un massage, musclé pour moi ! 

Ma masseuse semble prendre un malin plaisir à me martyriser en m’assenant des séries de coups avec le tranchant de la main sur mon dos, mes cuisses… 

Je me demande si elle n’a pas trop regardé de films de Bruce Lee. Marie semble beaucoup plus préservée mais le peu qu’elle a reçu était bien appuyé aussi .


Ceci dit le massage était énergique et au top et pendant plus d’une heure !

Rien à voir avec les massages mièvres qu’on a avait eus dans certains centres de thalassothérapie en France !


Au total nous aurons passé plus de deux heures et demi dans ce hamam pour 45 minutes annoncées au départ et tout ça dans une ambiance d’une gentillesse incroyable !! 

Le Maroc ne finit pas de nous surprendre et nous fait prendre conscience combien en France tout est devenu fric fric fric ! 


Nous finissons la soirée au Riad et nous demandons s’il est encore possible malgré l’heure d’avoir une salade Marocaine avec des oeufs. On nous sert un super diner pour une somme dérisoire !


Nous nous couchons encore éblouis par cette journée incroyable ! 


Et demain matin nous prendrons le train pour rentrer sur Tanger vraiment enchantés de ces quelques jours de balade.





Carnet de voyage de Marie-Claire



Retour en France.


Pour rentrer en France 






Nous rentrons 6 semaines en France pour revoir notre famille, les amis et gérer quelques points administratifs. Cette coupure nous fait du bien et nous avons paradoxalement l’impression d’être en vacances ! 


Nous voyons beaucoup de parents, d'amis c'est un plaisir ! Nous nous gorgeons de rencontres.


Nous allons deux jours à Paris avec notre petite fille Lili pour de beaux moments de partages. Nous profitons d'être à Paris pour diner un soir avec Quentin et Mathilde.
















Nous sommes invités aussi par les élèves de la classe de Lili. 

Nous partageons avec eux notre voyage sous forme d'échanges Mails, visio, rencontres aussi.

Nous leur avons présenté une vidéo de 15 minutes retraçant la vie en bateau et Marie-Claire avait préparé trois ateliers.

Un atelier avec des graines rapportées de nos voyages pour leur expliquer comment les graines essaiment, ils ont pu planter des graines rapportées du Maroc.

Un atelier sur les vents et le fonctionnement d'un bateau à voile. Marie avait fait fabriqué  un char à voile et avec un ventilateur nous avons pu leur expliquer les différentes allures, portantes, de travers et au pré.

Enfin Marie avait ramené toute notre collection de coquillages, coraux, gorgones et autres collectes pour leur expliquer la bio diversité marine. Ce fut une rencontre d'une grande richesse.




6 semaines qui passent bien vite et c’est dur lorsque nous repartons de laisser mon père et la maman de Marie-Claire, surtout pendant cette période hivernale. 




Carnet de voyage de Marie-Claire


Tanger nous retient !  Du 11 novembre au dimanche 27 novembre 2022



Nous sommes à peine arrivés à Tanger que nous commençons à préparer le bateau car une fenêtre météo est ouverte avec des vents favorables pour descendre sur les Canaries. Nous sommes 4 bateaux à être décidés de partir le samedi 19 novembre. 

Graoully est préparé et le jour dit vers 8h nous quittons notre ponton tranquilles et là c’est l’horreur.


Alors que nous venons juste de quitter le catway de quelques mètres je décide de mettre un petit coup de moteur arrière bâbord pour donner un meilleur angle à Graoully pour gagner le chenal principal. 

Contre toute attente le bateau part sur tribord, par réflexe je pousse un peu plus la marche arrière bâbord (Alors que si j’avais pousser la marche avant tribord peut-être que rien ne serait arrivé… mais bon avec des si…). 

Donc en poussant un peu plus la marche arrière bâbord alors que graoully devrait pivoter rapidement sur ce bord c’est tout l’inverse qui se produit. Le bateau accélère et s’enfile à tribord dans un petit chenal à peine plus large que notre bateau !! 


Je mets les moteurs au point mort, nous dérivons sur notre erre, et je ne le constaterai que plus tard le moteur bâbord tourne toujours en marche avant mais au ralenti.  

Nous frôlons les petits bateaux de pêche et un de nos pare-battages se prend dans un grappin qui pend à l’avant de Taghazout une petite vedette de pêche. 

Notre filière tire sur le chandelier qui se plie, Graoully pivote et se retrouve coincé en diagonale entre deux bateaux au milieu du chenal ! Il est bloqué de quelques centimètres sur sa jupe arrière bâbord contre un moteur de vedette et par la pointe de l’étrave tribord contre la jupe d’un autre bateau ! 


Nous n’osons plus bouger de peur qu’il décroche et continue sa route poussé par le vent, ce qui nous entraînerait jusque sur la jetée en pierre ! Dans cette hypothèse ce serait des dégâts graves assurés !! 


Je suis sous le choc d’autant qu’intellectuellement je n’ai pas encore compris ce qui s’est passé! Comment en mettant la marche arrière nous avons été propulsées vers l’avant. 


Marie est sur le pont avant à surveiller elle est livide, je ne dois pas être mieux ! 

Il est encore tôt et nous ne voyons personne de la marina.

J’appelle sur la VHF,.. rien ! Au téléphone, Rien non plus ! 


J’appelle nos amis du bateau l’Eden. Ça ne répond pas. On ne sait vraiment pas quoi faire. C’est terrible de rester là à ne rien faire mais je crois à cet instant que c’est ce qu’il y a de mieux  ! Attendre surtout pour ne pas aggraver la situation.  Je pense qu’il nous faudra un remorquage pour nous extirper de ce chenal.


Puis tout va très vite ! Les gens de la marina accourent , nos amis de l’Eden, Stéfan et Anne aussi. Anne semble bouleversée en voyant Graoully coincé comme ça !

Nous lançons les amarres aux quatre coins aux gens de la Marina qui peuvent déjà assurer Graoully pour qu’il reste en position d’autant que le vent ( défavorable évidemment…) augmente.

Stéfan nous rejoints à bord. 

Les gens de la marina décident de tracter Graoully à la force des bras pour le sortir du chenal. Personnellement je n’y crois pas, notre bateau tire 12 tonnes et avec le fardage dû au vent ça me semble impossible.

Et pourtant ! Mètre par mètre, je dirai même centimètre par centimètre Graoully remonte, assurés par les amarres qui changent de place à l’avancement. 

Beaucoup de monde se prête à la manoeuvre, nos amis, les gens de la Marina, des gardiens, un policier qui n’était pas loin. 


Nous sommes plus d’une dizaine à accomplir ce sauvetage et après une petite heure Graoully a retrouvé sa place au ponton ! Ouf ! Marie-Claire et moi sommes tremblants encore choqués par l’accident ! Nous sommes effondrés et nous demandons ce qu’il va advenir.


De suite nous tentons de contacter notre assureur. Un contact au numéro d’urgence nous dit de faire la déclaration lundi car l’agence est fermée le week-end !

Stéfan me propose de vérifier ce qui s’est passé. Nous ouvrons les cales moteurs et constatons que les deux câbles des inverseurs sont cassés net ! Comment deux câbles, neufs de surcroit, peuvent-ils casser en même temps. La probabilité me semble impensable ! 


Quoiqu’il en soit les faits sont là. Par chance il reste peut-être 8mm de filetage sur chaque câble ce qui peut permettre de les replacer.







Nous démontons tout le mécanisme et nous constatons que la petite pièce cylindrique qui reçoit le câble est bloquée. J’ai un mal fou à la démonter. Nous avons l’explication ! 


Je suppose que lors du remplacement des câbles le mécanicien n’a pas démonté complètement cette pièce et qu’il a vissé le filetage en démontant le bras qui est relié à l’inverseur. Je lui avais signalé que les poignées étaient dures à la manoeuvre, il m’avait répondu que ça allait se faire… 

Notre arrêt de 8 semaines à Tanger avec une humidité importante a corrodé un peu plus la pièce qui s’est littéralement soudée au bras. 

De fait cette petite pièce cylindrique sensée tourner, pour accompagner le mouvement des câbles était bloquée et les câbles, en actionnant les poignées de commande, se sont trouvés forcés dans une position qui a entrainé la rupture ! 


Les faits restent les faits mais je me sens soulagé d’avoir avec l’aide de Stéfan diagnostiqué le problème ! Merci beaucoup à lui. 


Aussitôt je sors la boite à outils et après avoir nettoyé au papier de verre, puis graissé toutes les pièces, on remonte l’ensemble. 

Après une heure tout est en place et les premiers tests sont concluants. ! 

On pourrait presque repartir mais les autorités du port arrivent ! 


L’officier du port, le directeur du port, la police, les responsables de la marina, les propriétaires des bateaux endommagés.

L’officier du port une jeune femme d’une trentaine d’année m’explique qu’elle a besoin des papiers originaux du bateau, de mon permis bateau et qu’elle va dresser un procès verbal de constat des dégats, que oui, j’en recevrait bien sûr une copie et que non, je n’ai pas besoin d’assister à l’état des lieux !


Mes papiers restent confisqués jusqu’au règlement du litige ! Ça ne sent pas très bon tout ça..



Une vingtaine de personnes sont agglutinés sur le ponton et tout le monde nous regarde en coin ! Tout le monde se demande comment les choses ont pu arriver ! Jusqu’au directeur du port qui veut comprendre, je lui montre les bouts deux tables cassés. Il pense que ce n’est pas de l’inox c’est pour cela que ça a cassé. 

Un monsieur adorable que nous croisons tous les jours et à qui nous expliquons nos mésaventures nous répond. Mais vous vous allez bien ? Oui ! La famille va bien ? Oui ! Amdoulah ! C’est que tu ne devais pas partir aujourd’hui ! Il réussi à nous redonner le sourire c’est déjà ça ! 


Je vais passer les tracasseries liées aux assurances. Le dégâts au tiers seront pris en charge évidemment mais pas les dégâts sur graoully sans une expertise car le problème vient manifestement d’un défaut d’entretien. Si je pense le mécanicien responsable il faut actionner la protection juridique afin de l’attaquer et procéder à une ou des expertises ! 

Si nous partons dans cette solution nous partons pour des mois  de procédures sans certitude d’aboutir. 

Nous faisons reprendre les rayures de graoully par un artisan qui viendra rapidement pour un prix très correct mais qui ne fera pas tout le travail. 

Il nous restera des choses à reprendre.




La marina exige le paiement de la réparation d’un catway endommagé (2100 euros) avant tout départ. Incompatible évidement avec notre prochain départ que nous avons fixé au 27 avec une nouvelle fenêtre météo. L’assurance nous autorise à les payer directement et nous remboursera ensuite. Pris en otage nous réglons la marina. 





Le bateau Tagazouth exige le paiement anticipé sinon il fait bloquer le bateau par référé. L’assurance refuse que nous réglions avant le passage d’un expert !!! 1500 euros de dégats négociés à 700 euros si paiement de suite !!! 

Nous payons car nous voulons fuir cet endroit qui nous a apporté beaucoup de joie mais qui désormais porte l’ombre de cette incident ! 



Après quelques jours nous retrouvons toutefois le moral et mettons à profit ces journées bloquées pour visiter encore Tanger qui ne se cesse de nous surprendre par ses petites ruelles, cafés hors des sentiers battus ! Beaux moments de partages aussi avec les bateaux copains. 





Délicieux repas au Palais Zaïa avec Stephan et Anne nos amis du bateau l'Eden. 






La famille d'Eagle nous fait une petite visite la veille de notre départ et Claire nous gratifie d'un joli graffiti 






Dernière sortie avec l'Eden et Patrick leur équipier venu les rejoindre de France spécialement pour leur traversée Tanger - Agadir.















Enfin !!!! le dimanche 27 novembre, nous rejoignons le ponton d’accueil pour les formalités de sortie avec la douane et la police. Je crains qu’on nous retienne ! Marie me dit qu’il n’y a aucune raison que le sinistre est de droit privé et ne regarde pas la police sans une injonction d’un tribunal. 

Oui en France ! mais ici ? 


Je suis invité à attendre dans le couloir sur une chaise, il faut dire que 4 bateaux quittent la Marina ce dimanche avec peu de personnel et qui plus est jour de match de la coupe du monde pour le Maroc ! 


Finalement après visite du bateau par la police, puis par un douanier accompagné d’un chien renifleur de drogue, chien qui ira jusqu’à me renifler les fesses sans rien trouver de répréhensible ! Manquerait plus que ça ! tout semble en règle et aucune allusion au sinistre.


Le policier nous tend les passeports revêtus du tampon de sortie du territoire ! Ouf !!  je suis soulagé et on largue les amarres dans la minute qui suit en même temps qu'Eagle. 



Velella (Pierre et Virginie) sur le départ. 



L'Eden, Koutoubia et Velella au quai de départ. Nous attendons qu'ils libèrent le quai pour nous y accoster. 


Salut à l'Eden 


Nous avons retrouvé le sourire, on vient juste de larguer les amarres.

Nous larguons les amarres en même temps que nos amis d’Eagle, sortons du port, levons la grand voile et voguons en direction du cap Spartel, ce cap qui marque la fin de la Méditerranée et le début de l’atlantique !

Nous voilà partis en direction des Canaries pour trois jours et demi de navigation jusqu’à l’île de la Graciosa, notre première étape canarienne.

Les cinq bateaux naviguent relativement proches, 3 en direction d’Agadir  ( L’Eden, Eagle et Koutoubia) et deux vers la Graciosa ( Graoully et Vellela (Pierre et Virginie) )


AVIS SUR LA MARINA: 

La marina est très récente (2020) et est bien aménagée, en 2023 sa capacité devrait être doublée. L'accueil est sympa et bien organisé. La douane est le seul bémol, tatillonne mais toujours très cordiale. Si vous avez un drone mieux vaut ne pas en parler car une procédure de séquestre est mise en place jusqu'au départ. A savoir que les drones sont interdits sur le territoire Marocain. 
La marina est très proche de la médina (15 minutes à pieds) dans laquelle on trouve absolument tout pour l'avitaillement à des prix environ  dix fois moindre qu'en France ( Sauf l'alcool qu'on ne trouve de toute façon pratiquement nulle part même dans les restos)
Plusieurs restos dans le complexe de la marina mais avec des prix européens, leur préférer 
les restos de la médina où l'on peut manger pour deux personnes à moins de 10 euros.
Les tarifs de la marina sont très abordables, pour un cata de 44 pieds nous avons payé 16 euros par jour (Electricité et eau comprises)
De Tanger on peut se rendre facilement en bus sur Chefchaouen et Fes puis revenir de Fes en train. Les transports sont bon marché y compris les taxis. Demander le prix de la commission avant de monter est préférable. 

AVIS SUR LES DOUANES MAROCAINES

Le drone: feuilleton en 10 épisodes. Une épopée qui aurait bien fait un sketch pour Fernand Raynaud.

Episode 1: Lors de notre arrivée à Tanger pendant que deux douaniers fouillent le bateau et me demandent d'ouvrir les fonds de cales et les placards des cabines, un officier interroge incidemment Marie: Est-ce que vous avez un drone ? Marie ne voyant pas malice dans la question répond oui nous en avons un. Pouvez-vous aller le chercher ? Marie obtempère et hop c'est le début des problèmes ! 

L'officier me conduit en voiture jusqu'à l'administration des douanes pour confiscation du drone pour une durée de 45 jours maxi. Si dans ce délai il n'est pas réclamé et sorti du territoire il appartient à on ne sait trop qui mais plus à nous !  


Episode 2:  9h00  Quelques semaines plus tard nous sommes la veille veille de notre retour en France et prenons donc l'avion le lendemain matin. Je prends la direction du poste de douane de la marina afin de récupérer mon bien et le ramener en France.

Ma demande laisse la douanière perplexe et en stress "mais" me dit-elle "les drones sont interdits au Maroc !" Je lui explique qu'effectivement je l'ai appris à mes dépends et que mon appareil a été mis sous séquestre et que je viens donc aujourd'hui le récupérer pour le sortir du territoire. 

Elle me regarde comme si j'étais un extra terrestre et m'explique qu'elle doit appeler son supérieur…! Elle revient 15 minutes plus tard un sourire aux lèvres. Je pense que c'est bon signe ! Mais elle m'explique qu'il me faut aller au poste de douane de la gare maritime qui va non pas nous rendre le drone mais nous expliquer la procédure ! 

Là je suis submergé par une vague de pessimisme et me dis intérieurement que nous ne reverrons plus le drone !!! 


 Episode 3: 10h00. Marie a décidé de m'accompagner et nous arrivons au poste de douane de la gare maritime, il s'agit d'une petite cahute où les véhicules s'arrêtent avant d'embarquer sur les ferrys en partance pour Aljézira… Je repars dans mes explications de la situation… le douanier se gratte d'abord la casquette puis l'ayant enlevée il se gratte le crâne longuement avec un regard vitreux qui en dit long sur son analyse du problème…" Mais les drones sont interdits au Maroc m'assure t-il !! En moi même je me dis que ça vire au gag mais j'essaie de garder mon calme... Il faut que j'en parle à mes supérieurs et nous le voyons se diriger vers deux hommes en costume sombre chemises blanches et cravate noires, style agents du FBI ! ça devient sérieux ! 


Episode 4: "Les deux agents du FBI" on conseillé au planton de service de nous envoyer au bureau administration des douanes.  "Ils vont vous expliquer la procédure¨ nous assure t-il avec un sourire qui montre combien il est content de se débarrasser de cette patate chaude et de nous par la même occasion ! « 


Episode 5: 11H00 En 500 mètres a pieds nous arrivons au bureau administration des douanes où nous prenons un siège dans le hall à coté d'un Français au téléphone avec son fils à qui il explique ses difficultés avec la douane pour sortir sa voiture du territoire… ! 

On attend 20 minutes environ, une dame arrive et nous demande ce que nous voulons. Re re explication ! Réponse "mais les drones sont interdits au Maroc !" J'hésite entre fondre en larmes ou exploser de rire! Je décide de la jouer fine. Ah bon ?? dis-je incrédule ! C'est peut-être alors la raison pour laquelle on nous l'a confisqué ! Je me disais aussi ! ¨ 

"Je ne peut pas vous aider¨ nous affirme t-elle il vous faut aller au bureau des douanes à l'entrée de la gare maritime ! En même temps Marie et moi soufflons en plein désespoir un " Mais on en vient, ils nous ont envoyé chez vous !¨ 

"Que nenni Monsieur c'est à eux de gérer, donc vous leur dite qu'ils s'en occupent !! "

ça y est nous voilà dans un règlement de compte inter-services ! et je confirme à Marie mon intuition que nous ne reverrons plus le drone et que là nous perdons notre temps !


Episode 6: Nous arrivons après de nouveau 500 mètres de marche en plein soleil.. je suis dégoulinant de sueur ! et passablement énervé ! 😡

Le planton de service est a coté de trois officiers des douanes en cours de dépeçage d'une voiture, tous s'affairent sur les bagages, les sièges, tout est éventré sur la route ! 

Le planton que l'on commence visiblement à agacer nous invective « allez au bureau administration des douanes », Pas de bol on est trop énervés et plus agacés que lui. 

Je hausse le ton en disant que ce manège a assez duré. Un des officiers, une dame qui porte le grade de commandant me demande ce qui se passe.. Re re re explications de ma part. 

Ok je comprends , allez à l'administration des douanes je vais venir vous y rejoindre pour régler le problème ! On lui explique qu'on en vient et qu'on a été expédiés sans protocoles ! 

Oui mais c'est moi qui vais venir vous rejoindre ! C'est sûr que dit comme ça, ça change tout ! 

  

Bon soit !!! nous revoilà à parcourir les 500 mètres qui nous séparent toujours de la dite administration. Nous prenons place a coté du Français qui est cette fois au téléphone avec le consul de France à Tanger a qui il explique que son problème de voiture n'avance pas !! On compatit pour lui. 


Apres 45 minutes d'attente, la femme officier qui est sensée résoudre notre problème entre, nous regarde. On perçoit à son regard vitreux ( encore un regard vitreux) qu'elle se dit: je les connais ces deux là mais d'où ? Et soudain, ah oui vous venez pour le drone c'est ça ? Oui Madame c'est bien pour ça que nous sommes là !!!!!😡💣💥 Je regarde  attentivement au plafond et cherche du regard si on est pas l'objet d'une émission genre caméra cachée ! ça doit être pour rire, ce n'est pas possible autrement !


11H30: L'officier: "laissez moi encore 5 minutes pour régler une affaire en cours et je m'occupe de vous"


Episode 7: 12H00 réapparition de l'Officier qui se fait interpeller par le Français qui la supplie presqu'en pleurant de faire quelque chose pour lui ! Elle lui répond qu'elle est désolée mais qu'il a coché la mauvaise case dans un document et que donc elle ne peut rien faire pour lui. Il peut rentrer en France mais sans sa voiture !

D'un signe de la tête elle nous fait signe qu'elle s'occupe de nous. 

Deux minutes après une dame qui n’est pas en uniforme nous demande nos billets d'avion que nous n'avons qu'au format numérique. Elle photographie le téléphone et nous dit qu’ils vont acheminer le drone à l’aéroport et qu’on pourra donc le récupérer demain matin sur place ! 


Toutes ces heures d’attente pour nous dire un truc qui a pris 1 minute ! 😩😖


Inquiets nous posons la question qui fâche. "Nous serons à l'aéroport à 7h est-ce que ce sera ouvert ?"


C’est toujours ouvert qu’on nous répond ! 🥳. " Ah ok super" répond t-on sur un ton sceptique qui en dit long sur nos états d'âme " 


Rentrés à la marina à 12h45 ouf… Alors que nous prenons un apéro bien mérité sur le bateau, ça frappe sur la coque !?  toc toc toc. 

Un gars de la marina nous interpelle. « Bonjour, ça va ? «  oui ça va bien et toi ça va ? «  oui ça va bien ».

« La douane vient de téléphoner à la marina.... allons bon !!! ils ont oublié de photocopier le récépissé qui nous avait été remis lors de la confiscation du drone. J'exulte: "On ne va quand même pas retourner la-bas !" Non me rassure t-il.  Je vais faire une photo du document, je leur envoie par mail, et je te le ramène ! » 😅... je n'en peux plus...on est épuisés ! 


Episode 8:  arrivée à l’aéroport le lendemain à 7h00: ¨Allez !  tout va bien se passer¨ tente de me rassurer Marie. 

J'abrège mon résumé... mais je vais voir un 1er contrôleur qui m’envoie à un deuxiéme qui m’envoie à un troisième qui m’envoie chez un soi disant inspecteur. Je dis bonjour, aucune réponse en retour... regard sombre (froid comme un congélateur sur puissance maxi).

 

Il ne m'adresse pas un mot et pendant un temps si long que d'un coup je me dit "mais  idiot que tu es !!! c'est sûrement une personne handicapée qui est sourde et muette... et si elle ne te répond pas ce n'est pas parce que cette personne est désagréable mais simplement qu'elle ne peut pas te répondre ! "  Il quitte le bureau, revient avec le drone à la main, le pose devant moi et fait un geste du menton et de la main que je comprends comme une demande de vérifier que c'est mien mon drone... ça me confirme qu'il doit être muet ! 

J'ouvre la sacoche, vérifie et confirme sans parler, d'un geste de la tête et avec un pouce levé que tout est ok ! Je suis donc bien avec un muet. Mais le muet me surprend à prendre son téléphone et compose un numéro. J'entends sonner dans l'appareil et soudain mon muet se met à parler en arabe avec un ton de commandement ! 

Je suis sidéré, ou c'est un miracle ou je me suis fourvoyé. Nous ne sommes pas à Lourdes donc je me suis fourvoyé. Ce n'est pas un muet mais un type désagréable que j'emmerde à 7h00 du matin avec une histoire de drone alors que c'est interdit sur le territoire marocain !! 😅


7h30 Enfin le drone est confié à un douanier sensé nous accompagner jusqu’à l’enregistrement des bagages et s’assurer que le drone est bien chargé dans le sac de soute ! 

La file à l'embarquement est longue et s'étire en zigzag dans le hall de l'aéroport. Nous suivons le douanier qui sans demander quoi que ce soit à personne, nous conduit à un guichet d'embarquement et en arabe explique la situation à l'opératrice qui obtempère immédiatement !

Grondement de la foule qui se demande qui sont ces deux hurluberlus accompagnés d'un type en uniforme qui coupent toute la file.!!! On se confond en excuses auprès de quelques personnes proches en précisant que nous sommes nous contrôle policier... Les regards se partagent entre mépris et compassion 

Le jeune douanier qui nous accompagne constate le chargement du drone dans le sac qui ira en soute mais veut encore faire une photo et du sac et de la carte d’embarquement ! 

Ouf ça y est procédure terminée ! 


Épisode 9: 

Nous sommes au contrôle de police avant la salle d’embarquement. Longue attente dans la queue qui s'étire là aussi dans tout le hall, après environ 1heure ouf ça y est c'est notre tour. Chacun à son guichet je suis face au contrôleur que je salue et lui confie mon passeport qu'il scanne. Après une longue analyse du passeport, il me dit: "'vous avez un problème avec la douane ?". Je lui re re re re explique l'histoire en précisant que le problème n'en est plus un, que j'ai récupéré le drone tout à l’heure auprès de la douane et qu’il est dans l’avion en soute. Il me rappelle que les drones sont interdits sur le territoire Marocain je lui répond d'un égard étonné qu'on ne me l'avait pas encore dit...😂😂😂 mais que je m'en souviendrais désormais ! Il me demande mon adresse à Tanger (Marina). Il me redemande où est le drone et je lui confirme qu’il est bien dans l’avion. Je vois à ses épaulettes qu'il est capitaine et je me dis que soit il peut prendre une décision que son grade d'officier lui permet de prendre soit il va me sortir la phrase qui tue: "il faut que je vois avec mes supérieurs !"... Je sens qu'il hésite et s'interroge. je le regarde droit dans les yeux sans ciller ! Après quelques secondes qui me semblent une éternité j'entends le bruit caractéristique du Tampon qui s'imprime sur le passeport ! Vous pouvez passer ! Procédure terminée!  Je prends une longue inspiration en passant du coté des affranchis, libre de prendre l'avion et rejoins Marie qui attendait impatiente et inquiète depuis un bon moment déjà ! En cheminant vers des sièges d'attente une main se pose sur son épaule, et un officier lui dit: ¨Madame veuillez me redonner votre passeport s'il vous plait !!¨ Glups de quoi s'agit-il encore !! ça vire au cauchemar ! Il retourne dans son box, en ressort 5 minutes plus tard et tend son passeport à Marie sans aucune autre explication qu'un: "C'est bon! vous pouvez passer"


Fin de l'aventure douanière! 









Carnet de voyage de Marie-Claire