3 SEMAINES DE NAVIGATION AUX ANTILLES EN JANVIER 2020
Samedi 28 décembre 2019 - Marc
2 ans d'attente. 2 ans depuis notre dernier séjour et la décision que nous avions prise de revenir fin 2019. Et ça y est, nous y voilà !
Chaque mois, chacun d'entre nous a mis de l'argent de côté pour réunir la somme qui nous permet aujourd'hui de retourner aux Antilles pour un périple caribéen dans le sud vers Sainte Lucie, Saint Vincent, les Grenadines..., autant de noms qui font rêver...
Mais pour l'instant, quelques milliers de kilomètres nous attendent et la journée risque d'être longue, très longue...
3 h 45 le réveil sonne, ouh, ça pique aux yeux, une petite douche, petit déjeuner et les SMS de Béa égrènent les minutes, Pommérieux : chargé, Novéant : chargé, rue du Gibet : chargé. Nous attendons sur le trottoir, dans la fraicheur humide de la nuit, le minibus qui arrive enfin.
Le chauffeur nous semble un peu distrait et à peine parti, il rate l'entrée de l'autoroute. Marie lui signale qu'il fallait tourner à droite, du coup il donne un grand coup de volant, rate la bretelle et prend la voie en sens interdit ! Le semi remorque de 35 tonnes qui suivait nous frôle de près !! Le voyage aurait pu finir à Woippy... Ca démarre mal... Plus loin, sur l'autoroute à 150 km/h, il vérifie l'horaire d'arrivée des gens qu'il va prendre en charge après nous, nul le gars !
Un dernier égarement sur la bande d'arrêt d'urgence, nous fait tous penser unanimement qu'il devrait changer de job.
Embarquement vers 11h30, chacun trouve sa place. La Steph se retrouve seule pour le voyage ! Marie et moi qui avions payé un supplément pour avoir des places le long du couloir qui donne sur l'issue de secours, allons nous faire voir ! Erreur de l'équipe au sol... nous dit-on !! Il faudra faire une réclamation sur le site d'Air Caraïbes qui peut être nous remboursera un jour...
Pour une sombre histoire de documents.... l'avion part 45 minutes plus tard que l'horaire prévu.
Les 9 heures de vols sont bien longues pour les esprits et pour mes fesses aussi qui sont bien talées !! Mais après quelques vidéos qui me donnent une migraine, l'île de Martinique apparait enfin. Pour se placer face à la piste, l'avion fera le tour de l'île à basse altitude en survolant certains mouillages de notre dernier séjour (anses d'Arlet, anse Dufour, anse Noire). Ca donne envie...
Les bagages récupérés, notre taxi nous attend dans le hall avec sa pancarte "DAVIOT", et hop en route pour le Marin, où nous rejoint rapidement Zagaya appro pour la livraison de notre avitaillement. Nous découvrons OSCAR VI, notre Lagoon 42, qui nous accueillera pour les trois prochaines semaines.
La version bois foncé à l'intérieur nous plait moins que celle de MANGO II, mais on ne fera pas la fine bouche !!
Nous prenons une petite collation, pain, fromage, chips, rosé...
Et très rapidement, nous gagnons nos couchettes. Pour ma part malgré le concert de musique tapageuse qui vient du sud du port, je m'endors en quelques secondes !!
Caraïbe je te retrouve
C'était hier, mais aujourd'hui aussi
Douceur des alizés qui assèchent mon corps moite de la nuit
Odeurs, lumières du jour qui se lève, trilles des oiseaux, chants des coqs,
Cloches, sauts des poissons...
Mosaïque de sensations
Premier matin au Marin
(Poésie Marie)
Dimanche 29 décembre 2019 - Stephanie (parcouru 33 MN)
Ca y est, nous y sommes dans la mer des Caraïbes ! Pas besoin de récupérer nos heures de sommeil perdues au cours du voyage, tout le monde est debout à 6 h du mat', en même temps que le soleil qui se lève, rose dans les nuages bas et sur la mer endormie.
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premier petit déjeuner sur Oscar |
Nous formons une équipe soudée et rompue à l'exercice du départ en mer ! Toute l'organisation est réglée en 2h !
Les dernières courses de frais au marché nous promettent au moins dix jours de vitamines et de beaux plats à préparer en perspective. Caroline, la belle martiniquaise nous offre (en remerciement des 150 € de Didier) un immense bouquet de fleurs, mélange de roses de porcelaine et d'oiseaux du paradis. Je l'embrasse fort sur ses deux joues couvertes de fond de teint et repère la perruque crépue en nylon...
De retour au bateau, tous les six, chargés de victuailles, retrouvons Marc et Marie en plein état des lieux du bateau avec Luc, représentant du loueur. OSCAR VI n'a qu'un an, mais a semble-t-il déjà bien vécu, un peu éculé par ses nombreux visiteurs et beaucoup balayé par les hautes vagues.
Luc satisfait à nos demandes de confort et nous ramène une chaise, une bassine à vaisselle, un seau , des torchons et une cruche pour le rosé. "En plus des 4 cruches qui sont déjà sur le bateau" dit-il !!!
Nous prenons une dernière douche, puis le livreur du supermarché vient récupérer ses caisses vides et nous apporter la levure de boulanger essentielle à notre voyage ainsi que quelques produits manquants à l'appel de notre épicerie livrée hier.
Marie a fait la clearance à la douane et nous pouvons partir. A 9h nous décollons du port, Marc nous annonce une arrivée à Sainte Lucie vers 16h.
Le bouquet de fleurs solidement amarré par les garçons à l'arrière du bateau, sera notre arbre durant nos trois semaines de vie en mer.
Jusqu'au sortir de la baie, la mer est calme. Nous laissons le rocher du diamant à tribord, direction plein sud sur les Caraïbes ! Pirates ? A l'attaque !
Le moteur est coupé, le vent monte à 15 noeuds sur la grand voile, super, nous allons faire cette traversée juste avec les éléments et le bruit de la mer.
Les oiseaux de mer nous accompagnent jusqu'à ne plus voir la Martinique, puis c'est l'heure de l'apéro ! La houle empêche d'entreprendre le ti punch, ce sera canette de bière La Lorraine pour tous, suivie de la merveilleuse salade de nouille préparée ce matin par Marie.
Ile volcanique aux maisons perchées et aux toits bleus. Les deux gros pitons au loin sont notre repère d'arrimage. Nous passons la nuit à l'entrée de Marigot baie, spot prisé des riches bateaux et amateurs de plages paradisiaques.
D'ailleurs voici un boy-boat pour nous accueillir "bienvenue au paradis" nous lance t-il en anglais ! Les barcasses abordent les voiliers de la baie pour proposer toutes sortes de services : balades, restos, bonnes adresses, devises mais aussi fruits et légumes. Nous achetons six pamplemousses contre une bière chaude et 10 €. Mais c'est le douanier que nous attendons pour lui signaler que nous ne ferons pas la clearance. Tant pis pour la bière fraiche à terre et surtout nous renonçons à nos dollars caribéens pourtant peut être utiles à la suite du voyage.
Un petit bain de mer entre les bateaux et enfin le mythique ti punch préparé sans doseur, mais recette excellente disent les connaisseurs.
Le poulet boucané est dévoré et c'est avec Vanessa Paradis que l'on rend hommage à la nuit, au ciel étoilé, à notre dame la lune et à Orion qui veillent sur nous et le monde immense.
Bonne nuit !
Lundi 30 décembre 2019 - Marie (parcouru 47 MN)
Nuit compliquée : Marc s'est levé pour tendre l'écoute de grand voile qui claquait au vent et s'est fait mal au cou. Crise aiguë que les médicaments ont bien du mal à stopper. Donc ce matin, il continue sa nuit pendant que nous petit déjeunons. Cela me fait bizarre ainsi qu'à l'équipage je pense. Nous allons lever l'ancre et naviguer sans notre capt'ain.
Marc fait une apparition, il va mieux mais retourne se coucher rassuré, l'équipage assure.
Chacun vaque à ses occupations diverses et variées. Béa et Denis bombardent de pixels des fous bruns qui font le spectacle, qui pêchent et plongent comme des torpilles autour d'Oscar qui trace sa route. Lecture pour d'autres. Steph soigne ses coups de soleil de la veille et prévoyante, concocte un rhum arrangé. Siestes à toutes heures viennent aussi ponctuer cette journée de nav'.
Tant que nous sommes au moteur, à la barre, je peux sortir ma broderie : la veste kaki commencée cet été.
Repas servi dans les bols : salade de pommes de terre, suivi d'une plaque de chocolat au lait pour faire passer le goût de l'ail pays !
Marc va mieux, il reprend la barre et j'en profite pour dormir un peu.
A la pointe de Saint Vincent, les courants et le vent s'enroulent, le rythme s'accélère, nous prenons un ris.
Puis retour au calme et c'est avec l'appui du moteur que nous atterrirons à Walilaloubay vers 16h.
Dépaysement total ! Une baie entourée de mornes à la végétation tropicale. Des cocotiers ponctuent le rivage.
Nous sommes accueillis par des boys boat qui nous guident vers une bouée.
Mouillage à la bermudienne : la patte d'oie sur la bouée et nos trois haussières mises bout à bout pour l'arrimage à un cocotier de la plage.
Notre bateau est entouré de marchands dans leurs petites barques multicolores, qui nous proposent fruits, légumes et bijoux en graines du pays.
Lolo, Marc et moi débarquons pour accomplir les formalités douanières. On s'attendrait à ce que Jack Sparrow nous accueille... nous sommes au milieu des décors qui ont servi au premier film "Pirates des caraïbes"...Cercueils, gibet, piloris, photos du film, cimetière...
Deux officiers des douanes nous reçoivent dans un petit bureau étouffant installé dans un bâtiment en carton pâte pour accomplir les formalités. Nous remplissons le formulaire et je file à l'Hotel resto à côté pour changer des euros car il nous faut des dollars est-caribes pour payer la clearance.
"Hotel" dans le jus, toujours sur le thème de Pirate des Caraïbes. Le tenancier me propose 540 $ caribes pour mes 200 €. Je dis OK. De toute façon avais-je le choix ?
Nous pouvons régler la clearance (440 EC ) et l'immigration (35 EC), chacun récupère un joli tampon sur son passeport. C'est Didier qui va être content ! Le drapeau jaune peut être retiré d'Oscar et l'équipage peut librement se balader à terre.
Nous en profitons pour aller boire un verre. Rhum "Sparrow" pour Denis, jus de citron pour Béa et Lolo, Bière locale "Hairoun" pour les autres.
Ah, j'ai oublié de parler des figures de style diverses et variées lors des embarquements et débarquements de l'annexe, avec la médaille d'or pour Steph qui se jette littéralement sur Béa. Jolie figure mais bleus et bosses pour les deux intéressées...!
Des verrines apéro (reste de salade du midi et avocat du cru) accompagnent bières, rosés, planteurs et ti-punchs. Arrêt sur la préparation du jour de Denis, Mister ti punch, qui teste une deuxième préparation. De l'avis des spécialistes Didier et Béa, trop de citron, pas assez de sucre. Recette à encore parfaire demain. Il y a le temps... tant qu'il reste du rhum...!!Repas boudin blanc que seul Dom apprécie et légumes du pays.
Nous sommes proches des habitations, donc bain de nuit et savonnage au savon bleu incognito pour Lolo, Dom, Didier, Béa et moi. Que c'est bon ! Marc se contentera des pieds !
Dodo tôt.
Mardi 31 décembre 2019 - Lolo (parcouru 0 MN)
Dernier jour de 2019... ça fait drôle tout de même de se réveiller dans ce décor de rêve, et de film qui plus est...

Petit dej'et le rituel des tartines est déjà bien installé, le beurreur fou a repris ses fonctions avec entrain. Attention ! Cette année il est équipé d'un super couteau à tartiner, délicate attention de notre Steph.
Nous regardons le soleil envahir doucement la baie. Les boys-boat nous sollicitent déjà pour des activités et visites diverses... et doucement !!!... Nous sommes en vacances tout de même... de toute façon, pour aujourd'hui le programme est déjà fait : petite ballade à terre, il y a des cascades non loin de là (20 mn à pied) et une géocache que Denis a repérée.
Après deux navettes de l'annexe, voici tout le monde à quai.
Nos experts en géocaching se mettent en quête d'une petite boite où il faut inscrire son nom dedans, comme l'expliquera Denis à un autochtone très perplexe sur cette activité. (Ils sont fous ces français !) Bon, bref, tout le monde s'y met, mais rien... chou blanc sur la cache ... Wallilabou gardera son secret...

Après avoir grappillé quelques graines fruits et autres feuillages, nous arrivons à un "parc" à la végétation luxuriante, havre de fraicheur bienvenu, car il est 9h du matin mais il fait déjà chaud !

Nous savourons ces instants dans un petit kiosque en philosophant sur le temps qui s'égrène lentement.
Retour au quai, puis baignade pour tout le monde, l'eau est bonne et les petites poissons au rendez vous... Repas d'une salade de riz aux agrumes et crevettes, et sieste bien méritée !
Après midi où chacun vaque à ses occupations : lecture, cahier de vacances, re-baignade... les fonds du côté de l'arche à l'entrée de la baie sont magnifiques, coraux, gorgones et éponges en tout genre sont de toute beauté, nous nageons dans un aquarium ! Quel plaisir après deux ans de retrouver les p'tits poissons !!...
Un autre groupe est retourné à quai pendant ce temps en vue de notre sortie du lendemain. Au programme, rando à la soufrière... Au retour, il s'avérera que 2 h de voiture étaient nécessaire pour rejoindre le lieu du départ de la ballade et 150 $US de taxi... Nous renonçons, qu'à cela ne tienne, il y a bien d'autres choses à découvrir...
L'après midi touche à sa fin, Marie et Béa sont à leurs travaux d'aiguilles, nos hommes s'activent, corvée de pluches, car ce soir un menu de réveillon : Parmentier de canard à la patate douce. Salade de fruits exotiques préparée par Steph.
Sans oublier une tartinade de sardines et tapenade pour accompagner le désormais traditionnel ti-punch de l'apéro. Nouvelle recette de Denis "parfaite" selon les spécialistes ! Formule du 31/12 approuvée. Musique comme il se doit, ambiance festive à bord, réveillon sous les étoiles dans la douceur de la nuit... irréel, que du bonheur !
Puis arrive l'heure des cadeaux. Les jeux apéro feront notamment sensation en agrémentant la soirée de divers mimes, imitations et autres défis, fous rires assurés... Encore un peu de musique, de chansons, de rhum et la soirée s'achève doucement. 23h tout le monde au lit ! 2020 attendra bien jusqu'à demain !
Voici mon tour de vous conter cette journée riche de ... richesses, de paysages irréels que d'aucun, du côté de notre Moselle chérie, ne pourrait même pas imaginer.
Ce matin, comme à l'accoutumée, c'est un réveil vers 6h pour le groupe.
Des pas sur le pont sont entendus de notre cabine et chacun commence à vaquer à ses occupations.
Des pas sur le pont sont entendus de notre cabine et chacun commence à vaquer à ses occupations.
Aujourd'hui, c'est le départ pour Petit Nevis. Puisque nous avons un jour d'avance sur le planning initial, on lève l'ancre comme bon nous semble. Que c'est bon de prendre notre temps, non ? Seul impératif peut-être, arriver avant la pénombre. Mais 20 milles nautiques sont à parcourir, 5h de navigation environ, donc tout va bien.
Le petit déjeuner traditionnel pris, on se laisse vivre et contempler Wallilabou et pourquoi pas s'imaginer les scènes prises ici, de Pirates des Caraïbes.
OSCAR AU MOUILLAGE DE WALLILABOU
OSCAR AU MOUILLAGE DE WALLILABOU

Une fois la crise passée, je vais rejoindre le groupe et notamment les nageurs et quelle merveille !
Là au pied du catamaran, des évêques couronnés ou alors des chevaliers ponctués (poissons noirs et blancs) et encore bien d'autres.
Enfin, veuillez excuser mon inculture sur ces habitants de ces eaux si belles. Même un coffre baguette viendra titiller mon appareil photo. Je me vois à le suivre tranquillement : trop mignon et rigolo avec son déplacement et ses petites nageoires. Vous savez comme nos petits bateaux quand nous étions enfants, que l'on remontait avec un élastique.
Là au pied du catamaran, des évêques couronnés ou alors des chevaliers ponctués (poissons noirs et blancs) et encore bien d'autres.

Dernier bain dans cette baie sauvage et nous levons l'ancre à 9h30. Et oui, seulement 3h30 que nous sommes levés et déjà tant de choses accomplies.
Ici c'est incroyable, le temps n'a pas la même échelle que chez nous. C'est certain ! Nous prenons le large, en suivant l'île de Saint Vincent et ses habitations de toutes les couleurs. Nous n'avons de cesse de prendre des photos.
Chacun scrute l'horizon et comme Steph le remarque, quelle situation peut nous rendre aussi muet, autant d'heures de suite alors que nous sommes en groupe ?
Une fois passés Barrouvaille, Layou et Kingstown, nous voilà en pleine mer des Caraïbes, en prise aux Alizés sur cette merveilleuse eau bleue marine. Un temps idéal pour la navigation nous disent nos capitaines.
Vers 11h, un ris sera pris car le vent a forci. Les ventres commencent à gagouiller, la salade de taboulé nous ravira et notre Oscar continue la traversée pendant que certains partent à la sieste.
"Eh Béa, je sais que tu aimes bien les arrivées. Viens vite, on arrive !" Merci Marie et oui, Béquia est à notre babord et tout droit se découpe l'île déserte de "Petit Nevis" pointe.
L'île de Béquia a même son aéroport, JF Mitchell, d'où l'on voit un petit engin prendre son envol. Cette île est-elle plus riche que les autres ? Nous ne le saurons pas, mais en tout cas, à nos yeux, que de belles habitations roses, bleues, vertes, oranges, rouges, flanquées à la colline. D'après nos lectures, il semblerait que cette île soit prisée des navires croisières dans les Grenadines. Elle est recouverte de collines boisées et a de magnifiques plages de sable blanc.
Mais Petit Nevis apparait devant nous et là !...c'est à l'unanimité je pense, l'île la plus belle, la plus paradisiaque !
Bravo à nos amis pour ce choix de mouillage ! Vraiment, il faut se pincer pour y croire. Mais quelle chance nous avons : l'émotion me monte aux yeux et comment ferons nous pour partager ce sentiment à nos êtres chers restés à terre ?
Quatre bateaux et un ketch noir sont déjà au mouillage. Il est 14h30 et l'ancre est jetée. Vite à l'annexe ou aux PMT pour aller à la découverte de cette beauté. Dom et le Doudou garderont quant à eux Oscar. Et là, attention les yeux : l'eau est plus que turquoise, douce et les palmiers sont agités par les alizés. Ici c'est synonyme de calme, rêve, paradis, chance, repos, oubli, mais ces adjectifs sont sans doute trop pauvres pour décrire la sensation reçue en pleine face cet après midi là.
Un seul regret de ne pas avoir pu partager cette découverte avec le Doudou, resté à bord. NOus faisons la découverte des fonds marins avec leurs nombreux oursins, gorgones, corail cerveau et diadème, mais aussi poissons papillon, à 4 yeux, sergent major, chirurgien bleu...

Un seul regret de ne pas avoir pu partager cette découverte avec le Doudou, resté à bord. NOus faisons la découverte des fonds marins avec leurs nombreux oursins, gorgones, corail cerveau et diadème, mais aussi poissons papillon, à 4 yeux, sergent major, chirurgien bleu...

Nous mettons ensuite pied à terre et suivons un petit sentier menant vers son sommet. Seuls Marc et Denis y accéderont. Les autres arrêteront au niveau des nombreux cairns. Denis nous rappellera l'obligation de déposer un caillou et faire un voeux à chaque rencontre de cairn. Alors, chacun a-t-il respecter cette consigne ? Pour ma part, trois voeux seront déposés, mais seront ils exaucés ?
La descente fût tout autant agréable, Marie aura fait bien évidemment déjà le plein de ces trésors déposés par la nature tels que des morceaux de carapace de tortue, côte de baleine, corail cerveau (mort), oursin, porcelaine, ... Certains auront la chance de croiser sur leur chemin une tortue terrestre et Steph ramassera une carapace vide d'un bébé tortue.
Vite, vite, retour au cata pour aller y chercher apéro, bière rosé et saucisses. Le diner sera pris sur l'île. Quelle bonne idée !
Nous nous mettons en quête de petit bois pour allumer un feu pour y rôtir les saucisses. En même temps que le bois, nous découvrons que certaines populations n'ont guère le souci du respect de la nature (que de canettes, bouteilles, verres cassés, barquettes alu , plastiques sont restés éventrés de-ci delà) Quel dommage !
Avec Lolo, nous réalisons que cette île n'est pas si déserte que cela : les Bernard l'ermite se réveillent en masse au coucher du soleil....ça grouille de partout et cela va du petit coquillage de deux centimètres à l'immense coquillage triton de l'atlantique (escargot noir) de plus de dix centimètres.

Brr!! J'avoue ne pas être sereine face à cette invasion qui n'a pas hésité à envahir en masse la grille du barbecue après nos grillades pour sucer les quelques sucs de viande.

Brr!! J'avoue ne pas être sereine face à cette invasion qui n'a pas hésité à envahir en masse la grille du barbecue après nos grillades pour sucer les quelques sucs de viande.
Les saucisses seront vite englouties. Ce moment a bien été apprécié mais il faut dire que le cadre irréel aide au bien être. Encore un bon moment de partage entre amis Qu'en pensez vous ?
La nuit est tombée et c'est aux lampes frontales que nous regagnons Oscar. Un petit temps calme en musique avant d'aller nous coucher avec dans nos têtes ces moments privilégiés. Bonne nuit les amis !
eudi 2 janvier 2020 - Dom (parcouru 0 MN)
Nuit calme, à peine une petite ondée juste avant l'aube. Je me lève. Denis baigné et lavé, fait le café.
Marc, lui, fait des ronds dans l'eau, il est très concentré : il doit mettre en équation la vitesse de propagation des ondes dans un élément liquide.
Je sors le pain, le beurre, les couteaux, la planche à découper. Action !
Nous sommes tous au complet pour le petit déjeuner et comme au couvant, Steph, monte au perchoir pour nous faire la lecture du journal. La mastication se fait discrète, tout le monde écoute. Marie prend le relais pour le jour suivant.
Petit déj' avalé et vaisselle faite, Béa et Lolo taquinent l'aubergine et la courgette, tandis que Marie et Steph écossent les haricots.
Pendant ce temps, Marc descend l'annexe. Blup, blup, blup. Zut ! Il manque le bouchon sur l'orifice de vidange. Nous remontons le canot, il se vide. Le capt'ain se contorsionne et remet le bouchon. Bis répétita et là, tout va bien.
Grand départ. Les sacs sont chargés plus quelques terriens. Les trois naïades comme d'habitude en PMT. A nous Petit Nevis pour la matinée.

Tout le monde explore, les naïades sur les hauts fonds.
Steph et Denis "chassent" la tortue, Didier et Marc arpentent la plage sud. Ca y est ! Steph triomphe, elle tient amoureusement une tortue dans ses bras pendant que Denis dégaine son appareil et mitraille...

Tout le monde explore, les naïades sur les hauts fonds.
Steph et Denis "chassent" la tortue, Didier et Marc arpentent la plage sud. Ca y est ! Steph triomphe, elle tient amoureusement une tortue dans ses bras pendant que Denis dégaine son appareil et mitraille...
Retour au cata, il manque le téléphone pour piloter le drone. Un petit coup de chargeur, et hop, Marc repart en expédition. Je reste sur le bateau, un petit coup de lave-pont et rinçage.
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Nous ne sommes plus que deux bateaux au mouillage ce matin dans cette belle anse bien protégée des alizés |
Je me pose sur un coussin, et là, dans un demi-sommeil, une sirène vient me conter la légende de Didou le renard des mers, grand flibustier devant l'éternel, qui avec sa frégate attaque un galion espagnol au sortir de port Elisabeth.
Il vint mouiller ensuite à Petit Névis. Assis sur le guillard, non le gaillard d'avant, il comptait les pièces d'or, mais il avait du mal. Ses cheveux trop longs et poisseux l'empêchaient d'y voir clair. Mais sachant que le pire ennemi du flibustier c'est le barbier, il fit mettre sa chaloupe à l'eau et se rendit seul sur l'île, s'assit sur un cairn pour réfléchir et là, une colonie de bernard l'ermite l'encercla. Un à un, ils escaladèrent l'énergumène et commencèrent à s'attaquer à ses cheveux. Il revint au bateau les cheveux courts.
La légende dit encore qu'il fut l'inventeur des ciseaux et qu'il revint en France déposer son brevet chez son cousin Laguiole et poussa jusqu'à Champigneulles pour y apprendre les secrets de fabrication de la bière.
Après avoir quelque peu essaimé au pays de Stanislas, il repartit en Martinique ouvrir une brasserie. Et depuis ce temps là, on y boit de la Lorraine...
Un bruit de moteur me sort de ma torpeur. Ils reviennent au bateau et, oh stupeur ! Didou parti Beethoven revient George Clooney ! What else !
Ne coupons pas les cheveux en quatre, mais quand même, coïncidence, similitude, hérédité ? Dieu seul le sait.
Il est 13 h, salade de pâtes aux petits légumes et brie. Puis sieste, lecture, baignade, tri des coquillages.
Il est 13 h, salade de pâtes aux petits légumes et brie. Puis sieste, lecture, baignade, tri des coquillages.
La nuit tombe. Béa prépare des petits toasts. Le ti-punch est au frais. Apéro digne de ce nom en contemplant les étoiles. Steph a encore fait des prouesses derrière les fourneaux : poulet aux graines à roussir, haricots verts, kneepele.
La soirée s'étire sur une douce musique. It was another day in paradise
Vendredi 3 janvier 2020 - Denis (parcouru 23 MN)
Quitter Petit Nevis !
Forcément l'ordre des choses ne pouvait que s'en trouver modifié... Légèrement modifié, mais quand même ; comme un léger tremblement sur la surface du rhum dans le verre, comme un caillou qu'on jette dans l'eau et dont les ronds concentriques viendraient s'entrechoquer...
L'ordre des choses donc, disais-je, c'est Didier et moi les premiers sur le pont ce matin à regarder le soleil se lever vers l'ouest (l'ordre des choses modifié, rappelez vous le début de mon compte rendu) à préparer la table pour le petit déj' et oh sacrilège ultime, je commence même à beurrer les tartines... juste eu le temps d'en tartiner une, que le maître reprend les rênes du couteau !
Faut pas exagérer quand même dans l'ordre des choses : le soleil peut se lever à l'ouest, mais c'est Dom qui tartine !

Faut pas exagérer quand même dans l'ordre des choses : le soleil peut se lever à l'ouest, mais c'est Dom qui tartine !
7h30 : on quitte Petit Nevis sous l'oeil goguenard des palmiers qui ont beau nous supplier de revenir, il y en a même un qui réussit à tortiller son tronc pour simuler un tire bouchon.
Rien n'y fait "Désolé les amis, faut qu'on parte. D'autres pays nous attendent. D'autres îles à découvrir. Promis, on reviendra ! Dans 10 ans, dans une autre vie, mais on reviendra".
Oscar VI, qui n'en a rien à foutre de nos états d'âme, se glisse entre l'ile Quatre et Pigeon Island, pour mettre le cap sur Mayreau.
9H15, je tente une sieste. C'est un peu tôt quand même et mon échec ne ne m'étonne qu'à moitié. Faudra attendre l'essai de Didier pour qu'on puisse parler véritablement de sieste. Le reste du temps s'égrène au rythme des grains qui passent et s'éloignent, juste le temps de nous filer quelques noeuds supplémentaires.
L'équipage bouquine, écrit, brode, rêve, pêche, disserte et philosophe avec les nuages sur le devenir de cette petite vague qui vient de se faire couper en deux par le museau acéré de notre cher Oscar.
L'équipage bouquine, écrit, brode, rêve, pêche, disserte et philosophe avec les nuages sur le devenir de cette petite vague qui vient de se faire couper en deux par le museau acéré de notre cher Oscar.
On passe au large de Canouan. Des îles surgissent, se rapprochent, s'éloignent, changent de physionomie et demandent qu'on les nomme. En fait, elles ne demandent rien du tout et c'est nous qui aimons donner un nom aux choses, comme pour mieux se les approprier.
Rappelez vous, c'est Mayreau le but aujourd'hui. Plusieurs mouillages sont possibles. J'espère celui du nord de l'île, car le plus proche d'une géochache que j'aimerai trouver après notre échec de Wallilalou baie.
Ce mouillage à Salt Whistle bay s'avère possible !
Ce mouillage à Salt Whistle bay s'avère possible !
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Nous mouillons en entrée de baie, plus paisible que sur la plage... où tout le monde veut être au plus près du sable... curieux ! |


Nous rejoignons les autres qui s'égrènent sur la plage donnant sur les Tobago.


Entre temps, un boy boat nous avait vendu un repas de langoustes au barbecue sur la plage. RDV pour 18 h ! Et deux voyages seront nécessaires pour débarquer l'équipage sur la plage aux langoustes.
A partir de maintenant, je décline toute responsabilité quant à la retranscription de ce qui va se passer. Certains diront qu'il faudrait un Tolstoï ou à la rigueur un Proust pour tenter de se rapprocher de la vérité !!

Arrêt sur image : une table chargée de salades, de gigantesques langoustes qui débordent des assiettes, de verres de ti-punch hauts comme des icebergs.
Ingénieur du son : le clapotis des vagues bientôt remplacé par une musique d'ambiance.

Accessoiriste : un chien, un figurant à chapeau, une serveuse au sourire doux comme le miel, des gens qui vont et viennent. En arrière plan des blacks qui s'affairent au barbecue
Gueststars : 8 gaillard(e)s hilares dont les joues s'empourpreront au fur et à mesure des tournées de ti-punch
et qui finiront les pieds dans l'eau à jouer à Aldo Maccione. Certaines pousseront même le jeu jusqu'à retrousser leurs jupes !! Et oui, c'est ainsi qu'on vit sous le vent !!
Samedi 4 janvier 2020 - Didou (parcouru 3 MN)
Ce matin on se lève tous à peu près en même temps. La table est mise, une fine couche de beurre brille déjà sur chaque tartine, à chacun de l'agrémenter suivant ses gouts.
Discussions intenses sur le pourcentage de fruits dans chaque confiture. Moi, je ne dis rien, je me concentre, car dans pas longtemps, on va affronter la plus longue marche de notre périple.
Denis piaffe d'impatience, il a déjà ciré ses sandalettes. Avec Béa on affute nos bâtons, l'ascension va être pénible, terrible.
7 km 327 avec un dénivelé de 91 mètres. Ne rigolez pas ! Ca fait plusieurs jours qu'on vit à 0, voir même moins, alors c'est beaucoup !
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Salt whistle bay |
Gourdes, chapeaux, pataugas, appareils photos, allez hop, Zodiac, direction la plage.
On prend la direction de la Church Catholic et sa vue imprenable sur les Tobago cays.
La route, en plein soleil, serpente gentiment. Il fait chaud, très chaud même malgré l'heure matinale.

En chemin nous pénétrons dans le cimetière, c'est calme. Joli. Pas de murs d'enceinte, ils n'ont pas peur que les morts ne s'échappent !

A l'église, une mamie de 83 ans, carte d'identité à l'appui, ne nous vends rien, mais gagne quand même 5 ECS pour l'entretien de l'église.
La vue sur les Tobago est impressionnante, nous voyons notre futur mouillage.
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La première côte est dure...!! |
En chemin nous pénétrons dans le cimetière, c'est calme. Joli. Pas de murs d'enceinte, ils n'ont pas peur que les morts ne s'échappent !

A l'église, une mamie de 83 ans, carte d'identité à l'appui, ne nous vends rien, mais gagne quand même 5 ECS pour l'entretien de l'église.
La vue sur les Tobago est impressionnante, nous voyons notre futur mouillage.

Il faut maintenant attaquer la descente jusqu'à un petit village (Saline). Il est beau, tout coloré, surtout les toits. Beaucoup de maisons sont des bars, bizarres mais les touristes sont sans doute nombreux quand arrivent de gros paquebots.

Béa et moi optons pour le raccourci, bientôt rejoint par Marc qui ne veut pas traverser le dépôt d'ordures de la ville. .
2h45 pour faire 7 km, 1/4 h de gagné sur le planning.

La fin se fait sur la plage au milieu de sauriens souriants et serpents menaçants.

La fin se fait sur la plage au milieu de sauriens souriants et serpents menaçants.
Il est temps de quitter cette île que je vais appeler l'île de la langouste au barbecue.

A 11h30, départ pour les Tobago au moteur, nous mettrons 45 minutes avant de mouiller dans un endroit idyllique. Hop ! une petite tête de tortue, cela promet !
Du bleu, du bleu clair, du bleu foncé. Imaginez une piscine géante avec un liner bleu clair, mais en mieux... Mouillage à l'écart de tout le monde proche de la dinghy pass, nous sommes super bien ! On a du mal à comprendre que la grande majorité des bateaux aillent mouiller derrière Baradal !! Mystère des personnes grégaires ! Quel contraste avec notre mouillage où nous sommes trois et très à l'aise ! On ne se plaint pas ! Idillyque !

Nous sommes tous impatients d'aller explorer les fonds, les plus hardis feront même l'impasse sur la sieste.
Deux vues prises avec le drone pour nous situer proches de la barrière de corail et de la dinghy pass. |
L'eau est cristalline ! |

Nous sommes tous impatients d'aller explorer les fonds, les plus hardis feront même l'impasse sur la sieste.
Deux bouées très discrètes dans une déchirure de la barrière de corail, d'un côté la profondeur de l'Atlantique, de l'autre 2 à 3 mètres du récif corallien de la mer des Caraïbes.
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Mouillage sur une des bouées de la petite passe très discrète. |
C'est une explosion de beauté, des poissons bleus, blancs, rouges, des demoiselles à trois points, des chirurgiens, des perroquets de feu, des poissons coffres...
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Corail "bois d'élan" |
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Des poissons par milliers |
Les coraux sont aussi présents, en forme de bois de cerf, de tubes, c'est beau, c'est magique, féerique !
La, une raie qui fouille le sable, la un requin... nourrice qui attend le passage de Marie.
Retour au cata.
Toutes ces petites bêtes sont mises en pixels et nous feront saliver encore longtemps.
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Plusieurs inoffensifs requins nourrice. |
Retour au cata.
Toutes ces petites bêtes sont mises en pixels et nous feront saliver encore longtemps.
Une pasta mémorable, la lecture du journal, un rhum, de la bonne musique, nos yeux se ferment, à demain.
Un grain passe un peu plus loin en nous évitant de peu.
Un grain passe un peu plus loin en nous évitant de peu.
Dimanche 5 janvier 2020 - Marc (parcouru 0 MN)
J'ouvre l'oeil, il est 6h, je le jette par le hublot, et je vois que le ciel explose de jaunes et de rouges. Je me précipite dans le cockpit et me jette sur l'appareil photo pour mitrailler l'horizon, vite rejoint en cela par Denis avec son Nikon en bandoulière.
Le soleil s'arrache des nuages qui tentent de le retenir encore un peu, mais plus rien n'empêche son ascension et le gros disque lumineux gomme les rouges, les jaunes et le ciel retrouve sa couleur bleue pour la journée. Les flots eux aussi s'illuminent en se colorant d'un bleu turquoise dont la puissance ira crescendo pour atteindre l'acmé vers midi.
Imprégnés de tant de beauté, nous prenons notre petit déjeuner illuminés ! Bon il me semble...
Passé le petit repas du matin, chacun s'affaire à ses envies, lecture, écriture, méditation mais l'appel de la mer se fait pressant et chacun rassemble son matériel de snorkeling.
Certains embarquent dans l'annexe, d'autres décident de rejoindre la barrière de corail à la nage. Nous naviguons plein est jusqu'à la passe du dinghy où nous nous amarrons à une bouée.
Saut arrière et le spectacle commence, festival sous l'eau, poissons par milliers, de toutes formes et de toutes couleurs, tous entrainés dans une sorte de danse étrange, rythmée par les vagues. Je m'immobilise juste au-dessus d'un gros banc de poissons et me laisse entrainer dans ce rythme envoutant. Trois mètres en avant, deux mètres en arrière. Pour un peu on se croirait à Echternach !
Je suis au faîte de la barrière et regarde les abysses côté Atlantique, je vois au loin une longue silhouette fuselée, sombre, qui s'éloigne. Un barracuda.
Je regagne le côté mer des Caraïbes pour retrouver mes compagnons, car mis à part Dom, nous avons convenu de rester groupés pour revenir au bateau avec l'annexe.
Je regagne le côté mer des Caraïbes pour retrouver mes compagnons, car mis à part Dom, nous avons convenu de rester groupés pour revenir au bateau avec l'annexe.
Je suis un peu stressé car je ne vois pas Didier, les autres non plus ! L'inquiétude va grandissante. Denis monte sur l'annexe et scrute l'horizon, mais rien...
Lolo se propose de retourner au bateau pour vérifier s'il est rentré à la nage. N'étant plus trop éloigné je distingue Dom et sur le côté, un dos trapu, ça ne peut être que Didou. La pression retombe...
Il est 9h30, chacun raconte sa ballade, tout le monde semble heureux, c'est bon !
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Au loin la foule des bateaux entassés. |

Comme d'habitude, la livraison se fait en deux voyages. Entre les deux, Didier, Béa et Steph ont déjà été à l'eau et lorsque nous arrivons, ils ressortent en n'ayant rien vu !! argh ! déception on y avait vu tellement de tortues il y a 7 ans !
Marie et moi chaussons les palmes et nous orientons vers le nord, là où l'eau est plus sombre, ce qui semble attester la présence d'herbiers. De grosses étoiles coussins ponctuent le sable. Une première tortue est vite repérée mais nous avons beau palmer vivement, nous ne parvenons pas à la suivre.

Un peu plus loin, une belle grosse, couleur caramel et oranger remonte en surface juste devant nous. Je la filme en la suivant sans effort car elle n'est guère farouche. De retour Marie entraine les déçus pour une deuxième tentative, bien leur en a pris puisque c'est trois tortues qu'ils parviendront à observer !
Retour au bateau où Steph, prise d'un moment de folie, se jette à l'eau vêtue d'un beau paréo jaune qui s'ouvre en corolle dans l'eau ! Très esthétique, mais esthétique troublée par la présence d'une licorne gonflée, portant un bocal rempli de Campari-Schweppes ! (son cadeau de nouvel an )
Situation incongrue, baroque je dirai ! Situation qu'on ne peut imaginer qu'en mer des Caraïbes !
Le Club Med doit en pâlir de jalousie, tandis que nous engloutissons notre salade de pommes de terre idéalement agrémentée d'une macédoine, grains de maïs et choux râpés. Un régal.
Le Club Med doit en pâlir de jalousie, tandis que nous engloutissons notre salade de pommes de terre idéalement agrémentée d'une macédoine, grains de maïs et choux râpés. Un régal.
Sustentée, Lolo se lève la première pour débarrasser et faire la vaisselle, ce qui fait naître une réflexion dans la tête de Didier, réflexion qu'il partage avec le groupe. Didier souhaiterait quelques instants de plénitude entre la dernière fourchetée et la vaisselle !
Malgré ce qui aurait pu paraître comme une excuse élégante quoique fourbe, il aide à essuyer la vaisselle...
Soudain le soleil et la chaleur aidant, Marie tombe quasi en syncope sur la méridienne du cockpit. Elle donne ainsi le top départ de la sieste. Une douce torpeur envahit le bateau et seul un clapotis vient perturber le silence.
Les batteries étant rechargées, nouveau départ pour la dinghy pass pour Béa, Marie, Lolo et moi. Les autres ont jeté l'éponge !
Elle sera récompensée de sa ténacité puisque ce n'est pas moins de trois squales qu'elle aura le bonheur d'admirer !
Notre Béa est toute heureuse et ça fait du bien de la voir ainsi rayonnante de plaisir même si elle sollicite beaucoup son organisme. Quels plaisirs en retour! Quoiqu'il en soit les autres ne sont pas en reste et tout le monde rentre au bateau la mine réjouie de tant beauté.
Notre Béa est toute heureuse et ça fait du bien de la voir ainsi rayonnante de plaisir même si elle sollicite beaucoup son organisme. Quels plaisirs en retour! Quoiqu'il en soit les autres ne sont pas en reste et tout le monde rentre au bateau la mine réjouie de tant beauté.

Après un petit gouter mérité, Denis et moi gagnons la plage de l'île de Baradal côté est, d'où un bon chemin nous mène, à travers une végétation dense animée du chant des merles des Antilles, jusqu'à un petit sommet avec un joli point de vue sur les Tobago et sur notre mouillage.
Nous prenons quelques photos, et vidéos lors de laquelle Denis m'initie au champs et contre-champs cinématographique.
La soleil décline vite, les odeurs de plantes parfument notre retour. La lumière se raréfie vite dès que le soleil franchit l'horizon, l'instant choisi pour se laver nus sans être gênés par les voisins.
Délicieusement parfumés de savon bleu, nous profitons du bar qui vient d'ouvrir pour l'apéro sur Oscar VI.
Campari orange, rhum planteur, rhum arrangé ou rosé, chacun y trouve son compte juste avant de déguster un repas délicieux de christophines et filets mignons parfaitement épicés de graines roussies et autres plantes des Caraïbes. Un plébiscite unanime !
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Le jour décline sur l'île de petit tabac vue depuis le sommet de barisal. |
Béa demande un peu de musique qui nous berce tandis que doucement les paupières une à une se ferment. Dom et moi feront la fermeture.
Bonne nuit, faites de beaux rêves. pom, pom pom pom...
Lundi 6 janvier 2020 - Steph (parcouru 11 MN)
Dixième jour de mer, le plus au sud de notre voyage aux Caraïbes. Il a plu toute la nuit et Denis patauge les pieds dans l'eau de notre salle de bains. Nous étions habitués aux grains sur notre bateau, de ceux qui rendent le ciel gris sombre là-bas puis rose et mauve ici. Mais cette fois-ci, c'est une bonne rincette que nous avons pris sans mise en garde, tous hublots ouverts. Cette eau douce venue du ciel invite à une belle opération collective de ménage et du pont aux torchons, c'est la grande lessive.
7H30 déjà ! C'est l'heure de préparer la traditionnelle salade de midi avant notre départ en mer. Un taboulé fait des derniers légumes frais, condamnés sans regret puisque nous faisons escale ce matin à Cliffton sur Union Island pour avitaillement et largage des poubelles.
Amarrage de l'annexe au ponton, sans péage, sur l'ile d'Union Island, une Grenadine aux origines françaises grâce à un "béké" français de la Martinique, qui, tel un noir, dans les années 60, assécha les marais et permis aux touristes d'affluer par la mer et par les airs. Aujourd'hui la statue en hommage aux esclaves africains morts à Union Island au XVIII siècle, trône place du marché, là toute l'économie locale se regroupe.
C'est comme un grand souk pour navigateur : échoppes de fruits et légumes colorés, bars à wifi free, mini markets dans lesquels on espère bien trouver le complément de bière et vin, seul objet de stress possible à notre voyage...
Les prix nous paraissent exorbitants, mais nous achetons tout de même un peu chez tout le monde par soucis d'équité. Après avoir visité toutes les boutiques, nous ne repartirons finalement qu'avec quelques bières à 2€ la canette... Le stress va-t-il monter ?
Nos quatre poubelles sont englouties dans le camion à ordure de la ville et cela nous rassure quelque peu qu'elles ne finiront pas sur un tas d'ordures en bord de mer. Comme nous sommes des gens vertueux, nous avons conservé à bord les déchets recyclables en souhaitant qu'ils le soient réellement quelque part dans ces iles.
Midi, seul le ventre de Denis se rappelle à cette heure lorsqu'il passe devant une pizzéria. Mais c'est au bateau que nous irons déguster notre taboulé avec l'idée bien ancrée de préparer des pizzas sur notre bateau ce soir.
Pas de sieste aujourd'hui, il est prévu de se rendre à Petit Saint Vincent avec une escale sur notre route à l'île du Morpion.
Ce tas de sable immaculé émerge de la grande bleue turquoise. Pas plus grand que notre bateau, nous pensons tous y tenir pour la photo carte postale, vue par l'oeil du drone. Mais que néni !
Les Dieux caraïbes ne sont pas d'accord et les premiers accostés repartiront très vite sous une pluie battante, laissant tels des naufragés, Dom, Lolo et moi-même accrochés au seul poteau de l'île : un faux palmier à breloques de corail que je trouve ridicule en cet instant.
Je trouve un poisson bleu et mort sur cette plage et pense en faire cadeau à Didier. On le charrie, le malheureux, depuis le départ sur une pêche miraculeuse qui ne serait digne que de Champagne.
Mais voilà Marc et l'annexe. C'est un rayon de soleil qui l'incite à rester, car nous les vacanciers, nous n'avons même pas pensé à lui demander s'il avait envie de ce plaisir. Ce sera photo souvenir pour tous sous le palmier et retour au bateau.
15h15, nous sommes à Petit Saint Vincent, sur la plage face à l'Hotel qui privatise toute l'ile. La fameuse sieste est enfin amorcée par quelques uns. Béa, Lolo et moi, nous attaquons à la plage trop ratissée de l'ile. Nage au masque décevante, gout amer à la vue des coraux morts au fond de l'eau et ceux vivants recouverts d'un tapis d'algues vertes, signe de pollution dit Marie qui nous a rejoint.
A bord, l'odeur de la pâte à pain montée au soleil de l'après midi, inspire à nouveau une belle opération collective, cette fois-ci gustative. 4 pizzas ...
De l'avis de tous, celles cuites à la poêle sont les meilleures. Merci Denis de ne pas m'avoir abandonnée sur le Morpion !
20h15, Marc nous lit son journal.
La lune est belle, il fera beau demain. Je m'aime.
Mardi remontée vers le Nord, on va bronzer l'autre face !
Mardi 7 janvier 2020 - Marie (parcouru 26 MN)
Nuit hachée pour moi, le vent a forci et surtout changé de direction. Du coup nous ne sommes plus abrités par Petit Saint Vincent. Je me lève dans la nuit, toujours peur de décrocher... tout va bien.
7h40, nous levons l'ancre. L'équipage est bien huilé, dès que le petit déj' est savouré, chacun vaque pour le départ : préparation de la salade de midi, rangement de tout se qui traine et peut valser en nav, vaisselle, nettoyage du pont, fermeture des écoutilles et des rideaux...
Et c'est parti ! Nous avons pris trois ris dans la GV. Nous prenons la houle par le travers avant. Le bateau se cabre et retombe. Slapsh !
L'eau douce contenu dans le lazzy bag se déverse sur Lolo et Béa, qui tranquillement faisait son quatrième bracelet pour Lolo .
Nous passons entre Union et Palm Island, puis nous arrêtons sous le vent de Petit Tabac. Nous en avons tellement parlé à nos amis, que nous ne pouvions pas faire l'impasse. D'ailleurs il faut aller rechercher la cache que nous y avions déposée, il y a maintenant sept ans. Un dress code "pirate" a été demandé pour l'occasion.
Si notre cache restera introuvable, la pirate Steph, grâce à la carte qu'elle a trouvé dans la malle d'un lointain ancêtre corsaire, nous mènera à un trésor de pièces d'or.
Après une lichette de rhum, nous regagnons Oscar VI, certains par la baleinière, d'autres en PMT. D'ailleurs, il y a trop de monde sur cette île déserte !
Nous voilà repartis, direction Savan Island, une vraie île déserte, nous l'espérons ! En tout cas, en dehors des chemins habituels. D'ailleurs nous ne croisons plus de voilier. La navigation est toujours aussi inconfortable. Denis descendu pour une petite sieste matinale ne parviendra pas à dormir "trop de bruit" dit-il. Le cata fait caisse de résonance à chaque vague.
Midi, nous sommes toujours en navigation, mais difficile de manger notre salade. Nous grignotons quelques chips de banane plantain.
Les fous bruns font toujours le spectacle. Nous sommes encore au près par 15/20 noeuds de vent, la houle de 3/4 avant.

Beaucoup de casiers attachés par deux que nous n'arrivons pas toujours à éviter, mais aucun ne restera accroché. Ouf ! Pas envie de plonger avec cette houle.
Steph écrit le journal, du moins essaie. Didou pêche sans se décourager, il est vrai qu'une bouteille de champagne est en jeu, promise par Denis. Il change les leurres, Sandra, puis Jeanine sont mises à l'eau. Rien n'y fait. Pour se venger, il pourfend l'océan des fleurs de pays désormais fanées qui décoraient notre bateau.
Savan Island est en vue. A 15 h nous voilà enfin arrivés. Magnifique, mouillage de rêve. Je ne décrirai pas davantage, regardez les photos !
Sur la proposition de Steph, nous piqueniquons à l'avant du cata pour profiter pleinement de la vue.
Nous nous séparons ensuite, du moins, pour quelques moments, pas de blêmes !
Didou, tranquille, reste au cata. Lolo, Dom et Béa vont nager et explorer les rivages à la recherche de quelques jolis coquillages.
Denis, le terrien, entraine Steph, Marc et moi dans une ballade dont il a le secret ! Chemin noir, broussailleux et piquant à souhait. Une pensée pour Madeleine, car cela me rappelle la ballade aux Saintes. Mais la récompense est au bout. Nous débouchons sur un plateau "herbeux" ponctué de coussins de belle mère. Magnifique !
Marc et moi en profitons pour faire voler le drone pour rapporter quelques images.
J'ai oublié de dire que c'est un pêcheur habitant cette île pendant la saison de pêche, qui nous a indiqué "le chemin". Ils sont six à vivre ainsi pendant trois jours, puis ils amènent le poisson péché à Béquia et restent trois jours chez eux. Et cela recommence.
Conditions de vie que nous dirions insalubres chez nous. Je ne suis pas sûre qu'ils comprennent lorsque Marc leur parle de paradis sur terre.
Repas de lentilles corails avec une île de purée de pommes de terre au milieu et son bateau en tranche de jambon de Noël du pays.
On se régale !
Petit jeu de dés, pour raconter une histoire (story cubes), apporté par Steph. On redevient des enfants.
The morceau de musique choisi par Didier "Dust in the wind" de Kansas et mixture de sorcière viennent clôturer la journée avec douceur.
Vers 20h30, Marc et moi sommes couchés !
Encore une belle journée
A toi Lolo !
Mercredi 8 janvier 2020 - Lolo (parcouru 30 MN)
6h30, l'équipage s'éveille doucement, sur la plage rien ne bouge, les pêcheurs ne sont pas plus matinaux que nous !...
Petit dej traditionnel, on admire les roches, figures de proue de Savan Island qui semblent recouvertes d'une fine neige poudreuse... Nous sommes en janvier, ne l'oublions pas !... Bon, non ce n'est pas de la neige... mais des fiantes d'oiseaux.
Pour l'heure, le soleil se lève doucement, nos pêcheurs se mettent en route dans leurs barques colorées et nous saluent en passant.
C'est pas le tout mais nous aussi devons y aller, une navigation de quatre heures nous attend pour rejoindre St Vincent...
Et oui, nous remontons ver le Nord...
8H nous levons les voiles et regardons Savan Island disparaître progressivement. Cette île restera je crois gravée dans nos mémoires à tous par son côté sauvage, isolée, loin des sentiers battus ou plutôt des voies de navigations traditionnelles. Merci à nos capt'ains de nous avoir fait découvrir cette perle pour Robinson Crusoe... L'île coup de coeur de Steph.
Le vent souffle fort, nous filons bon train avec des pointes à 8 noeuds... Chacun a pris ses quartiers de navigation, bien calé dans les coussins, banquettes ou méridienne et place à la lecture ou à la méditation... Qu'il est bon de se laisser bercer avec juste le bruit du vent dans les voiles...
Attention, ça chahute fort et une vague scélérate asperge Steph en pleine rêverie. Réveil quelque peu brutal mais bien revigorant !
Nos regards voient défiler à l'horizon différentes îles croisées à l'aller... Cela parait si loin déjà... Le temps ici n'a pas la même dimension, on est bien loin du quotidien et de nos vies agitées ! Que c'est bon !
Nous saluons au loin les cocotiers de Petits Nevis, puis longeons Bequia et déjà Saint Vincent se profile
Fin d'après-midi: descente à terre pour clearance de sortie et dégustation des punchs locaux. Steph ayant enfin découvert la cache qui avait tenu en échec l'équipe la semaine dernière : ça se fête !!
Le soleil décline doucement sur la baie, les silhouettes des pêcheurs sur leurs barques se découpent en ombres chinoises sur l'horizon... L'heure est douce.
Un deuxième punch s'impose. Et c'est dans la bonne humeur collective que nous décidons de nous attarder sur cette terrasse et commandons "quelque chose à manger". Les divers plats commandés, "grilled fish, chiken, pork ou shrimps... sont forts appréciés.
Le moment de l'addition est un moment d'anthologie pour Béa et moi, nous avons en effet beaucoup de mal à compter nos USD 280 et sommes hilares devant le patron du resto qui reste stoïque... Il doit bien connaître les effets de ses punchs sur les touristes...
Bref, le retour au bateau se fait fort gaiement et la soirée se termine à bord sur quelques chansons et danses sous les étoiles...
Mais il est tard : 22h30 !!! Tout le monde au lit car demain une longue navigation nous attend, alors bonne nuit les petits !...
Jeudi 9 janvier 2020 - Dom (parcouru 38 MN)
Lever 6h30, Denis au café, Didier a mis la table : pain complet et tranches de brioche, un peu de beurre et le petit couteau. Ils arrivent les uns après les autres et le petit déjeuner peut commencer.
7h. Nous quittons Wallilalou bay. Didier plonge, va sur la plage et revient la haussière entre les dents ! Ensuite demi-tour face au vent pour monter la grand voile après avoir démêlé les derniers ris.

Sainte Lucie en vue sur tribord, direction la Souffrière. Moteur en route car le vent ne nous est pas favorable. Repas chacun avec son bol (salade de pâtes), Steph est tombée, elle a mal, toujours son pied pfffff....!
Plus on s'approche et plus la houle diminue et nous sommes tous contents de voir Malkolm qui nous dirige vers une bouée.
Ah, j'oubliais, j'ai reçu un SMS : notre ferry de samedi est annulé pour cause de mauvais temps. !!! Il va falloir trouver une solution. Malcolm se veut rassurant, il y a moyen de prendre l'avion entre les îles. Nous verrons demain.
La nuit tombe, tout le monde est fatigué. Apéro, repas et ... surprise : Happy birthday Béa. (avec un peu d'avance sur le calendrier). Une nouvelle pierre turquoise à mettre à sa chainette pour ses 55 printemps. Que c'est beau d'être jeune.
Pour résumer cette journée en quelques mots : vent, houle, grains, tempête, Sainte Lucie, anniv. Béa
Vendredi 10 janvier 2020 - Béa (parcouru 0 MN)
Pour moi, cette journée commence bien tôt. Il est 1H... 2H... 3H...Quelques rafales de vents "catabatiques" (je découvrirai ce terme aujourd'hui, qui veut dire des rafales descendants des hautes reliefs en résumé), ou encore la bouée qui toque à la coque, quelques pêcheurs qui passent, la pluie qui fouette les hublots, légers ronflement du Doudou... tout ceci me sortent de mes pensées vagabondes. "La librairie de la place aux herbes" m'aidera à égrener les heures. D'ailleurs, si vous ne connaissez pas ce livre, je vous le recommande. Merci à Lolo et Dom pour cette découverte. Un petit bijoux pour ma part ! Et en parlant de bijoux, j'ai autour du cou, une pierre appelée Larima provenant du cratère d'un ancien volcan de la Dominique que mes amis m'ont offerte pour mes 55 ans. Elle va sans doute me faire du bien. Elle représente "la paix et la clarté émettant une énergie de guérison et d'amour au porteur et qui apporte un sentiment de paix" (d'après la traduction de la notice jointe). Un grand merci à eux pour cette délicate attention qui me touche beaucoup.
Cinq coups de bouée me sortent de mon sommeil retrouvé, il est 6H, l'équipage dort encore, la mer est couleur métal vert pale. Les rafales nous font faire des tours sur nous même et je vois passer le piton au travers du hublot de notre couche. Petit à petit, on entend les bruits habituels du réveil. Le ballet des boys-boat démarre.
Pour la première fois, le petit déjeuner sera déplacé dans le carré d'Oscar. De nombreux grains viennent rincer la salle à manger extérieure. Lolo et Dom commencent à ranger leurs affaires dans le cas d'un départ précipité ce jour. Petite lessive à l'eau douce pour Marc et moi et pile à 8H, voilà apparaitre la barque de Malcolm pour venir chercher nos capitaines pour la clearance et Lolo pour mettre au point leur départ pour Fort de France le lendemain.
Les voilà partis sur la belle barque bleue, Malcom à la barre et devant son fils qui se tient bien droit comme Artaban (ou comme un bar tabac diront certains).
Pendant ce temps, nous préparons nos sacs. Steph se fait une beauté pour aller à la ville. Dom écrit le journal de la veille, Doudou et Denis réparent la coriotte à lunette de Marc.
Mais ne manque-t-il pas un tee-shirt à Marc sur la filière ? Ni une, ni deux, Dom plonge vers cet échappé qui commençait à couler. Ouf ! Sauvetage réussi.
En fin de journée, ce sera le maillot de bain de Doudou qui s'envolera, mais là... ce sera trop tard pour une récupération !
Petit message par SMS "vous pouvez venir", c'est donc que la clearance a été faite et que nous pouvons mettre pied à terre. Les capitaines et Lolo nous le confirmeront. Ce fut laborieux et peu sympathique à faire entre la douane et l'immigration.
Malcom nous apparait très aidant et bienveillant. Mais nous ne sommes pas dupes, l'organisation des sorties envisagées lui seront profitables sans aucun doute. En attendant, Marie utilisera ses services pour aller acheter un cadenas pour l'annexe (l'ancien étant grippé) dans un petit commerce que seul Malcom pouvait connaître.
Nous voilà tous soulagés à l'annonce d'un vol depuis Castries pour Fort de France à 10h demain pour Lolo et Dom. Il leur faudra prendre un taxi, RDV est pris avec Malcom à 6H demain matin.
Une fois le groupe reconstitué, des bières Pitons et des citronnades seront prisent à un bar au bord du quai.
Puis en route à pied ver Diamond Gardens.
Rien que la ballade nous ravira, que de beauté de la nature : caoutchouc, cacaotier, bananier, muscadier... Sur le chemin Marc offrira à Steph une branche très odorante de grains de café. Nous approchons de l'entrée du jardin.
Didier et Denis iront payer les entrées (7USD par personne)
Et là, petits chemins sinueux et que de choses nous ravissent. Je ne retiendrai que peu de noms, mais je vous laisse découvrir les photos.
A vrai dire, les pots que l'on peut trouver chez un fleuriste, et bien, vous les trouvez ici en XXXXX fois plus grand et dans leur milieu naturel. Un petit colibri restera longtemps près de mon appareil photo.
Bon, un petit bémol : le partage de ce parc avec des groupes de touristes à n'en plus finir, et des guides trop bruyants...!! On tente de les éviter.
Sur le retour de cette visite, Didier et Steph iront à la "rapine" de noix de muscade et arriveront à en récupérer quelques bogues.
Nous ferons le point sur la place de l'église au pied de son magnifique sapin de Noël. A l'unanimité, nous avons faim et soif. Nous nous dirigeons vers la berge et trouvons un petit resto à l'étage. Tout nous parait dans son jus. Nous aimons cette authenticité. Ce sera donc Punch Rhum pour tous sauf Dom qui prendra une Piton et quatre assiettes de National dish (avec morue salée) et quatre créole chicken.
Puis retour sur Oscar où certains iront vite à la sieste, d'autres liront ou resteront à rêvasser dans les grains et rafales de vent. 16H07, un gardien du parc viendra nous réclamer 54 EC$ pour une nuit supplémentaire, Didier s'acquittera de cette tache. Comme convenu, Malcom nous rend visite à l'heure du café pour organiser la journée du lendemain. Nous nous mettons d'accord pour une sortie vers la Soufrière, bain de boues, cascade, le tout pour environ 60 euros par personne. C'est OK pour tous, départ prévu vers 9H15. Quant à Lolo et Dom, il viendra les chercher à 6h. Pour le dimanche, la rando pour le sommet du piton semble compromise. Malcom impose un guide et demande 500 EC$. It's to mutch !
Puis Lolo, Marc et moi décidons d'aller explorer les fonds marins de cette baie. Par mesure de sécurité, nous prendrons l'annexe et Marc nous amènera à la rame vers la petite plage la plus proche. Le bord est très chahuté et nous verrons peu de poissons, donc retour sur Oscar en annexe pour Marc et Lolo (qui s'était trompé de palmes) et pour moi ce sera PMT mais protégée par l'annexe (et oui, il faut dire que les boys boat empruntent le couloir à vitesse excessive à notre gout).
Le spectacle sous-marin est très différent et je me régale malgré la lumière qui manque.
Comme à l'accoutumé, un bain au savon bleu s'impose. Il se transformera en un, voir deux tours de manège inoubliables lorsque je suis sur l'échelle, à cause des rafales.
Lolo et Dom, le coeur serré, préparent leurs bagages.
Le repas de ce soir sera un peu différent. Ce sera Champagne, histoire de fêter de nouveau mes 55 ans et un apéro dinatoire sera proposé aux amis : toast de terrine créole, chips tortilla, magret fumé de Louvigny, boudin créole, banane plantain, croque monsieur, salade verte et fruits. Le dernier cubi de Rhum sera achevé ce soir.
La lune toute entière, d'un rond parfait, nous accompagnera de sa puissante lumière.
Une fois la vaisselle effectuée, chacun rejoindra sa couche en attendant de vivre demain encore de belles aventures ! Enfin presque, Marc a failli dormir sur le pont. Ben alors Denis, qu'as tu fais ? (il avait verrouillé Oscar alors que Marc était dehors !)
Samedi 11 janvier 2020 - Denis (parcouru 2 MN)
Il était un petit Oscar
Qui avait, bien bien, .... bien navigué,
ohé, ohé .. matelot
matelot navigue sur les flots !...
Les vivres viennent à manquer, mais on ne tire pas à la courte paille et c'est le destin qui voulut qu'on se sépare de deux, parmi les meilleurs, de nos membres d'équipage.
Au petit matin, Dom et Lolo nous ont quitté. D'après certains, c'était pour rejoindre les chaînes d'un dur labeur. Mais je préfère penser que le grand oiseau blanc les a emmenés coloniser des terres lointaines pour porter la bonne parole et semer des graines d'harmonie.
Toujours est il que Malcom est venu les chercher pour les emmener à Castrie pour prendre l'avion qui les emmènera à Fort de France ... la métropole.
Ciao les amis !
Didier a vaillamment pris le relais aux tartines et c'est avec une larme à l'oeil qu'il beurra sa première tranche. Premier test réussi. Dom peut être fier de son arpette.
9H le fils de Malcom vient nous chercher pour nous emmener au port. Delà, le frère de Malcom, un rasta (eh oui, il nous reste à connaître sa soeur, sa cousine, son beau-père, sa femme, son chien et ses poules) son frère donc, nous emmène en minibus pour la tournée des spots incontournables de Sainte Lucie.

Bon d'accord, la première odeur, ce fut celle de l'oeuf pourri. Sulfur Park où nous nous prêterons - mais avions nous le choix - à un body painting d'un genre particulier.
D'abord se badigeonner le corps d'une boue blanche et laiteuse. Laisser sécher le fond, avant de s'y faire appliquer différents motifs, de boue noire cette fois ci. Steph y passe la première et en sort telle une princesse vaudoue. Et nous passerons tous les six entre les mains du frère de Malcom, qui s'inspirera du modelé de chacun de nos corps pour créer six pantins désarticulées qui s'enfilèrent à la queue leleu dans un bassin d'eau opaque à 38°, tous un peu ahuris, pas vraiment sûrs de maitriser la situation et d'y laisser se dissoudre les oeuvres d'arts éphémères !

Sympathique petite descente où une earth cache sera faite en passant (voir les réponses dans le carnet de Béa)
Derrière halte pour un endroit hors d'âge au pied du Petit Piton.
Retour à Soufrière où la machine à cash, accepte enfin de nous délivrer les précieux billets de dollars caribéens pour payer Malcom et refaire le plein de quelques denrées indispensables pour la suite du périple : rhum, sucre, moutarde et sacs poubelles.
Visite au marché pour les fruits. Didier se paye un check avec un rasta jaloux de sa vaporette.
Retour à bord de ce bon vieil Oscar, Marc consulte moultes cartes, documents, grimoires et autres Ipad, pour nous proposer un nouveau mouillage au nord de Soufrière, anse Cochon ou Canaries, on verra sur place.
Mais pour cela encore faut-il qu'on puisse quitter notre bouée !! Marie, masque en tête, plonge et découvre qu'Oscar s'est emberlificoté autour de son point d'attache. Elle bataille ferme mais ce paquet de haussières ressemble aux bracelets que Béa nous tricote...Deux jeunes en barque sont appelés à la rescousse et ils vont batailler encore un bon moment pour réussir à nous délivrer.
L'ancre sera finalement jetée dans l'anse Canaries, au nord de l'embouchure de la Moon River, au pied d'une falaise blanche où se lit l'histoire de Sainte Lucie au travers des strates quasi horizontales que vient lécher la mer des Caraïbes.
Et voilà ! 19h. Je voulais mettre un point final à mon compte rendu. Mais nos frères de la côte, hommes de fortune et d'infortune, poussèrent des hauts cris, affirmant qu'il pourrait se passer encore tant de choses avant l'extinction des feux. Allons ! Soyez un peu réaliste ! Qu'un léviathan surgisse des fonds de la mer, gueule béante ? C'est le four de la cuisine qui ouvrit la sienne pour nous servir une flammenkuche façon Caraïbes
20h. Ce coup-ci c'est bouclé. Advienne que pourra et demain est un autre jour.
Dimanche 12 janvier 2020 - Didier (parcouru 2 MN)
6h C'est à Canary bay, Hou Hou, que nous prenons le petit déjeuner. Dom m'a confié le couteau à bout rond. Je n'ai pas sa dextérité. Mais je m'applique. Vite, je suis seul, je réussi un joli glaçage d'un coup de langue, les tartines sont parfaites, mes amis contents.
Allez je rigole... ou pas. Chacun ce matin traîne, les vacances ça fatigue ! On lit, on flâne, on regarde le paysage qui toujours change.
9H30 on lève l'ancre, direction la baie Cochon. 2 miles vite fait, bien fait.
Il nous sera plus difficile de jeter l'ancre, car les fonds sont herbeux et le vent nous pousse. Trois essais seront nécessaires avant qu'elle ne se plante jusqu'à la garde.
La plage est magnifique, cocotiers, transats, elle abrite aussi un hôtel plein de petits bungalows, endroit rêvé pour une lune de miel. C'est aussi un site de plongée reconnu pour bouteilles et apnée. Une épave engloutie à six ou sept mètres attire beaucoup de plongeurs. Les plus courageux d'entre nous, Béa, Marie et Marc iront dans l'après-midi y jeter un coup de masque.
De gros cata promenades remplis de touristes arrivent les uns après les autres. un bleu, un rouge, un blanc. Celui ci déverse son lot de touristes sur la plage, celui là une myriade d'apnéistes tous vêtus de verts. C'est drôle, un coup de klaxon et hop, tout le monde à bord.
Le calme revenu, c'est notre tour de plonger, le fond est magnifique, de beaux poissons, des seiches font un ballets gracieux devant la caméra de Béa.
Marc nous montre un poisson plat plaqué sur un rocher, quelle vue pour déjouer son camouflage !
L'après midi s'étire tranquillement, sieste, lecture, boy boat avec achats de beaux paniers et check pour la Béa avec un rasta kayakiste.
Aller hop, petit tour à terre avant la nuit. L'annexe nous pose sur une plage de sable fin et nous partons découvrir l'intérieur des terres. Une mini mangrove, deux hérons à pattes courtes prennent la pose. Les filles cueillent des feuilles de bananier, de cocotier et lianes diverses. La route monte, monte, 45° c'est quand même exagéré !
Je cale, me mets assis en nage et un gardien de l'Hotel inquiet s'approche. Its all right. Promis à la rentrée je me remets au sport !
Le bar de l'Hotel nous tend ses fauteuils, comment résister, le touriste est faible. Nous craquons pour une petite bière et un cocktail ... pour la Béa.
L'embarquement dans l'annexe avec la houle sera assez chaotique, surtout pour Denis et Marie (encore une photo manquée)
Apéro, pasta, soirée tranquille. C'est ça les vacances, c'est ça que j'aime. Ce sont les vacances que j'aime.
Lundi 13 janvier 2020 - Marc (parcouru 5 MN)
Lever tardif pour Béa ce lundi, et donc petit déjeuner qui s'attarde agréablement. Le soleil n'est pas très franc une fois encore et régulièrement, il y a comme une sorte de danse des chaises musicales lorsqu'un grain arrive et que la pluie balaye le cockpit, chacun cherchant à se protéger au mieux.
La houle qui ne nous a pas quitté de la nuit, agite l'anse cochon, mais cela ne gène personne et surtout pas l'activité lecture qui a tenté toute la troupe.
Soudain s'offre à nous un joli spectacle de pêche. Une belle barcasse colorée avec dessus cinq à six pêcheurs debout sur l'esquif pourtant instable. Ils scrutent la surface de l'eau, nous supposons à la recherche d'un ban de poissons. Soudain un puis deux pêcheurs sautent dans l'eau avec tuba masque, tandis que le bateau décrit un vaste cercle en lâchant le filet.
Les deux plongeurs semblent jouer le rôle de rabatteurs du banc de poissons dans le filet. Les pêcheurs restés à bord, jettent au loin des cailloux, peut être eux aussi pour canaliser les poissons ? S'ensuit la longue remontée du filet gorgé d'eau qui doit peser très lourd, pendant qu'un pêcheur écope.
Les filles sont admiratives des corps musclés, de la peau noire qui brille au soleil. Au dessus des pêcheurs, volent en cercle des frégates qui espèrent bien récupérer quelques restes.
Les derniers mètres de filet remontés nous pouvons voir le résultat de la pêche, résultat fort modeste pour tant d'efforts. Quelques kilos de menu fretin qui lui aussi étincelle au soleil... pour un peu on dirait des pièces d'argent.
La baie doit être poissonneuse, car rapidement, deux autres équipages viennent jeter leurs filets. L'un d'entre eux semble avoir eu plus de chance ou une meilleure technique.
Une belle période ensoleillée incite les plus hardis à se baigner en PMT pour retourner le long de la côte rocheuse. Je pars en même temps que Béa qui en route me montre la tortue qu'elle a dénichée. Superbe !
Après une belle ballade aquatique, car il faut reconnaître que les fonds le long des roches sont jolis et peuplés de nombreux poissons variés, je retourne jusqu'à la plage que je remonte à pied en direction de l'hôtel.
J'était prêt à remettre mes palmes pour rentrer au bateau, quand un gardien de plage, vient me voir pour me dire que l'on m'appelle à l'autre bout. Je scrute mais sans mes lunettes...Je remets mon masque correctif et vois un boyboat avec Steph me faire de grands signes. Je fais demi tour et les rejoint rapidement pour partager l'eau de coco que Steph déguste. Le gaillard nous montre comment il ouvre les noix avec un gros lambis. En fait, en quelques coups bien placés, il fractionne la coque qui s'ouvre aisément.
Marie et Béa nous rejoignent et profitent également du festin. Nous saluons et remercions Joss qui déjà s'affaire pour accueillir un day-boat qui s'ancre à quelques brasses de la plage.
Nous retrouvons Denis et Didier qui sont restés statiques ce matin.
Nous dégustons une bonne salade pour le repas et des mangues pour le dessert. On se régale comme à chaque fois.
Le repas terminé, nous levons l'ancre pour Marigot Bay, moins d'une heure pour y arriver au moteur.
Dans un premier temps nous mouillons l'ancre à entrée de baie, mais la houle d'abord très modérée augmente un peu et déferle à 15/20 mètres de nous. Ce n'est pas raisonnable de rester là et un boyboat qui nous vendait des bananes, nous propose de nous accompagner jusqu'à une bouée dans l'anse intérieure.
Nous sommes placés juste le long de la mangrove dans un calme absolu, même si nous sommes nombreux. Qu'importe pourvu que cela soit calme !
Nous mettons la baleinière à l'eau et rejoignons la marina où nous espérons faire la clearance afin de partir demain ou après demain. Le douanier est sur le quai où nous amarrons le dinghy. Il est noir avec une coiffure blonde à la Polnareff. D'emblée, il inspire la sympathie. Je le suis jusqu'au poste, il nous remet à Marie et moi un formulaire. Je lui explique que nous souhaitons faire le checking out, il me demande la dernière clearance. Avant de remplir le formulaire, je lui pose la question suivante : une fois la clearance faite, combien de temps avons nous pour quitter le territoire ? En fait nous avons 24 heures. Du coup, nous reportons la clearance au lendemain matin afin d'être certain de la météo avant de partir. En effet la mer au sud de la Martinique est en vigilance orange avec houle à six mètres annoncée comme déferlante, d'où notre hésitation.
Je sens bien que Polnareff est un peu agacé de ce revirement !
Tout le groupe se retrouve au bar de la marina, où la délicieuse Michèle nous sert une non moins délicieuse bière et un cocktail sans alcool à Béa.
Denis et Didier lorgnent sur nos voisins qui s'empiffrent de frites, du coup nous commandons deux portions de french fris agrémentées de Ketchup, pas de moutarde de Dijon ici ! On dévore nos frites, encadrés par deux écrans de télévision, l'un proposant un match du Calcio en direct de Parme qui rencontre Leccé. Voir en direct tout le public revêtu de grosses doudounes et de bonnets, donne le vertige à Denis qui ne comprends plus rien ! Mais comment cela peut être en direct ? Et pourquoi sont-ils en doudounes ??? s'interroge l'ancêtre !! Mais oui Denis, s'il est 15h ici, il est 20h là bas, donc l'heure du match, et en janvier en Europe il ne fait pas 30°. Ah mais c'est...bien sûr !! Ca y est, Denis s'est remis sur la bonne fréquence, un simple trouble passager... bien légitime.
L'autre écran propose une télé-réalité américaine, qui simule un procès entre deux époux devant le juge Mitchell... affligeant.
Un retour à la civilisation qui donne une ambiance de débâcle comme dit Denis ! Sentiment que je partage. Il est temps de se barrer d'ici...
Nous finissons notre incartade à terre par un petit passage à la supérette et dans la petite rue qui retourne aux quais, rien d'excitant !
Nous regagnons l'annexe, puis le bateau où les filles préparent un délicieux couscous que nous arrosons d'un bon vin du Chili bien corsé.
Pas de musique ce soir par respect pour les bateaux voisins qui ne sont qu'à quelques mètres. D'ailleurs, c'est un respect généralisé, car nous n'entendons pas la moindre voix ni rire d'aucun bâtiment.
Tout le monde va se coucher pour une nuit paisible sans vent et sans houle, on se croirait à terre !
Bonne nuit.
Mardi 14 janvier 2020 - Steph (parcouru 35 MN)
Comme c'est étrange ce calme dans cette baie peuplée. Chacun aspire au silence, éloigné du ressac de la mer et du vent hurlant dans les voiles. La nuit fut paisible à tous, marquée de rêves, fantasmes érotiques pour certains et certaines, sensibles au gémissement d'un oiseau de nuit dans la Mangrove. Mais ils est 6h30, et c'est l'heure de prendre la météo et la décision d'une traversée que l'on attend houleuse selon nos informations. Alerte orange sur la Martinique, mais nous sommes rompus aux hautes vagues, l'inconnu et le vent ! nous sera-t-il favorable ou porteur de grains qui freineront notre progression ? Nous décidons de partir, Didier et Béa prendront un Nautamine préventive.
La vaisselle du petit déjeuner sera faite à l'eau douce du robinet, par précaution sanitaire au vu du saumâtre de la baie. L'occasion de constater que les cuves sont quasi vides. Une mission eau potable s'impose donc lors de la clearance de sortie dont le bureau ouvre à 8h.
C'est aussi le moment de claquer les derniers dollars caribéens. Marie, Marc et Denis reviendront avec une nouvelle bouteille de vin du Chili, du pain frais et ... un petit pot de beurre de cacahuètes pour Denis, ultime douceur manquante au bateau.
pendant ce temps, Didier, Béa et moi, faisons causette avec le beau Thomas, juché sur son embarcation, portant le modeste nom de "little sex". Il vend de la vannerie de feuilles de palme, des corbeilles et un superbe chapeau malheureusement trop grand pour moi. Mais il va à merveille à Béa qui va pouvoir le plier sans dommage, comme lui montre Thomas, et le caler entre ses tee-shirts. 15 euros conte 30 $US si elle avait été américaine !
8h45, nous voilà tous sur le pont pour la grande traversée direction la France, la Martinique, les anses d'Arlet, l'anse Chaudière plus exactement, endroit connu de tous car premier point d'ancrage de notre premier voyage il y a deux ans. Mais faut-il revenir sur les lieux de ses premières impressions ? Sujet de philosophie pour tous.
La sortie de baie est sportive entre les bateaux et les bouées, mais rapidement la grand voile est montée et notre Oscar file à six, sept noeuds.
Je me positionne en marche avant, assise sur la table du carré et jouis du spectacle de la houle et du vol des fous de Sainte Lucie qui nous accompagnent longtemps jusqu'à dépasser la pointe de l'île.
J'aime ce tangage qu'il faut anticiper avec son corps, cela me rappelle la méharée à dos de chameau dans le désert du Maroc.
La vaisselle tressaute dans les placards. Puis un drôle de boum sur le toit. Marie récupérera un objet non identifié, venu semble-t-il du haut du mat. Une sorte de néon ou autre luminaire réfléchissant qui en fera réfléchir plus d'un.
Le pique nique spécial "mer houleuse" ne sera finalement englouti qu'à notre arrivée à une heure plus que raisonnable puisqu'il est 14h30 lorsque nous mouillons à l'anse Chaudière. Le temps est remis au beau fixe et ça cogne.
Les deux amies, Marie et Béa sont déjà chaussées de palmes, le maillot rembourré devant de sacs à trésor et l'arrière marqué d'un faux cul bizarre où pointent des chaussures pour marcher sur les rochers. Mais que bon sang bien sûr ! C'est sur cette plage là-bas que nous avions trouvé nos plus beaux trésors il y a deux ans. Question de philosophie : faut-il retourner à ses premières impressions ?
Personnellement, j'ai laissé d'abord chauffer la couenne avant d'attaquer l'eau et il est tard pour retrouver les filles. J'irai voir la maison des pélicans qui tournent et plongent sur la rive face au bateau. Je ne crains rien car Denis me surveille. Je nage comme il se doit à la recherche des fonds magiques de ma première PMT d'il y a deux ans. Mais les Tobago sont passés par là et il n'y aura rien qui fera l'effet d'émerveillement. Serais-tu devenue suffisante ? Je refuse cet état de fait et décide d'observer les nichoirs à pélicans. Il y a une famille dont un, mis de côté sur l'arbre mort qui dénote de la fratrie avec sa queue en plumeau colorée. Je sens que je dérange, les attaques du ciel se multiplient et c'est en nageant sur le dos que je repars au bateau en surveillant le ciel.
Les garçons sont en pleine lecture et les filles toujours en vadrouille. Je teste mon téléphone resté muet depuis 15 jours. Pas de nouvelles des miens, cela me manque et m'inquiète. Demain il y aura surement du réseau.
Les filles rapportent des merveilles de coquillages qu'il faudra malheureusement sélectionner avant le départ. Une belle intention pour moi ces coquillages qui me manquaient pour la confection d'un bracelet avant de quitter cette île.
Apéro planteur pour tous et tarte aux oignons pour optimiser nos fins de placards. La soirée est douce. Béa nous passe la chanson de Solal de 3 cafés gourmands "A nos souvenirs". Ode à l'amitié qui donne le vague à l'âme.
Demain au programme des îles méconnues de nos capitaines: les Ilets dans la grande baie de Fort de France. Oui nous devons rester proche du quai de retour, bientôt.
A demain les amis, bonne nuit.
Mercredi 15 janvier 2020 - Marie (parcouru 3 MN)
Enfin nous nous réveillons aujourd'hui sous le soleil ! Pas de grain ! On peut ouvrir les hublots en grand pour laisser s'évaporer la moiteur de la nuit.
Didou est sur le pont depuis 4h30 ce matin c'est dire que les tartines sont beurrées lorsque chacun se lève. Béa a un début de crève, Denis savoure son beurre de cacahuètes sous une couche de confiture de framboises, Marc casse un bol en essuyant la vaisselle et Steph s'empresse de ramasser les morceaux avec attention car nous vivons pieds nus.
Petit matin tranquille, pélicans et fous bruns pèchent près du bateau.
Marc et moi décidons d'une opération nettoyage des coques avant, couvertes de traces de peinture rouge depuis l'aide des jeunes pour nous libérer de la bouée de la Soufrière.
Essence, éponge gratte-gratte ne suffisent pas malgré nos efforts.
Marc décide donc d'aller en quête d'un "scotsch brit" au village des Anses d'Arlet. Tout l'équipage l'accompagne sauf moi qui reste à bord.
J'en profite pour faire un premier tri de mes récoltes de coquillages, coraux, plantes, graines qui s'accumulent. Avant d'en jeter certains à l'eau, j'immortalise mes trouvailles par des photos "nature morte". J'adore !

Béa et moi partons en PMT explorer les fonds qui nous avaient tellement plus il y a deux ans. Mais les Tobagos sont passés par là ! C'est bien mais... Je verrais tout de même un beau diodon en pleine eau qui me regardera longtemps de ses yeux tristes et un serpent tacheté.
Apéro avec les accras et repas excellent.
Départ vers 13h pour un mouillage dans la baie de Fort de France, que nous ne connaissons pas.
Le vent forci après le cap Salomon, j'appelle Marc pour m'aider à prendre un ris dans la voile avant. Précipitation, fausse manoeuvre, l'écoute m'échappe et me brûle la main gauche. Je passe le reste de la traversée, la main dans un seau d'eau froide et ce sont Steph et Denis qui manieront zapette et patte d'oie.
Quelle bêtise, je m'en veux, mais on ne peut revenir en arrière, cela se saurait !
Nous nous arrêtons à l'anse Noire. Nous retrouvons tous ce mouillage magnifique avec plaisir. Marc a déjà vu une tête de tortue pointer le bout de son nez.
Didou et Béa vont prospecter les fonds en PMT. Ils s'éclatent. Didier est de plus en plus à l'aise. Moi je lis,la main dans le seau d'eau. Denis, Steph et Marc remontent la petite rivière jusqu'en haut d'un morne.
Au retour, nous nous retrouvons tous à déguster un sorbet, fruit de la passion, coco ou goyave, proposé par la même martiniquaise qu'il y a deux ans. Steph tape la discute et connait rapidement toute sa vie.
Ballade jusqu'à l'anse Dufour pour déloger une cache trop facile, puis découvrir la plage de sable blanc qui contraste avec celle de l'anse noire juste à côté. Nous dégustons une bière la Lorraine bien fraiche chez Marie-Jo pour fêter encore une fois les 55 ans de Béa. C'est enfin son jour d'anniversaire ! On en perdrait presque son latin !
Steph parlemente avec Marie-Jo et repart avec une chope de bière "La Lorraine" pour sa collection de verre et deux bises sur les joues de la chérie.
Béa et moi récupérons des feuilles rondes que nous n'espérions plus trouver pour empaqueter des petits cadeaux.
Retour au bateau, la nuit tombe.
Apéro, repas, nouvelle couche de Biafine pour moi
Bonne nuit et à demain !
Jeudi 16 janvier 2020 - Béa (parcouru 0 MN)
Le premier levé se met à tartiner du vrai pain bien français, à l'exception d'une tranche réservée par Denis pour y étaler son bon beurre de cacahuètes. Sans beurre nous précise-t-il, il fait attention à sa ligne !
La main de Marie semble aller mieux et c'est tant mieux !
Tôt le matin, le soleil chauffe nos dos, un léger vent nous caresse. Voilà une journée qui s'annonce comme toutes les autres.
Marie replonge dans son livre qui l'a kidnappée depuis hier "vite, vite, il faut que je finisse". Le Doudou s'affaire à réparer mes lunettes de vue avec du sparadrap et un cure dent. Cette réparation de fortune va me permettre de reprendre le fil de mon histoire "origin" de Dan Brown.
Même si nous ne nous l'avouons pas, il s'est mis en route dans nos têtes un compte à rebours. Et oui J-2 avant de rendre OSCAR VI aux mains de StarVoyages.
Alors aujourd'hui nous allons emmagasiner encore et encore. Non les amis ?
Chacun occupe son temps comme il l'entend. Puis tout d'un coup, Marie bouge "allez hop, on va faire la petite rando vue la veille du côté de l'anse Dufour ?" Mais, n'aurait elle pas fini son livre de Coben ?
Les plus courageux ou les non handicapés du groupe se préparent et en cinq minutes, les voilà sur l'annexe. Quelques euros seront pris, on ne sait jamais si un petit bar se trouve sur leur chemin ou encore une épicerie pour acheter du rosé ou du Rhum.
Quant à Doudou et moi, on se laisse vivre, nous préparons une petite salade et un écrasé de sardines. Puis nous allons découvrir les fonds marins du côté de l'anse Dufour. Déçus, nous retraversons pour retrouver de l'autre côté de superbes fonds. Nous ne serons pas déçus par contre de cette sortie où nous avons bombardé de photos un Anoli de sable.
Puis me voilà pour la première fois, à me dorer un peu la peau sur le trampoline à l'avant du cata. Un petit vent passe sous le filet et le soleil chauffe au dessus.
Il me faut finir à présent mon dernier cadeau local et commencer à trier les coquillages.
Quant aux marcheurs, de retour vers midi, ils ont parcourus cinq à six kilomètres sur un petit sentier sous une végétation arbustives sans point de vue ou si peu. Un écureuil ou une martre sera vu par Denis.
Ils sont un peu déçus, mais une petite bière et quelques accras chez Marie-Jo finiront leur sortie . Ils ont acheté du Rhum 3 rivières et des accras pour l'apéro.
Puis la salade de choux / haricots rouges est engloutie.
Les yeux tirent vers le bas, on est bien. On restera ici jusqu'à demain matin, c'est décidé.
Marc décide de sortir le drône pour aller visiter "les hauts cieux" de ce site merveilleux. La lumière est très changeante et le soleil commence sa descente sur la mer des Caraïbes. Que c'est beau !
Un petit nettoyage à l'éponge métallique aura raison des traces rouges sur les pointes avants du cata. Ouf !
Steph s'affaire à la cuisine. Marie prépare des petits cadeaux souvenirs et le chien du voisin aboie sur le monocoque du voisin américain.
Vient l'heure de l'apéro, avec Marc nous tartinons des toasts de sardinade et tapenade. Denis prépare des Rhum planteur, bien dosés comme au début nous dit il. Hum je n'en suis pas si sûre !
Petite musique douce et vient l'heure de la lecture du journal par Marie. Moment toujours très attendu et apprécié par chacun d'entre nous. L'apéro se prolonge mais le repas préparé par Steph nous attend. Nous ferons honneur au risotto de thon qui fût délicieux.
Une fois la vaisselle faite, petit temps calme dans le noir sur le pont avec une musique zen, histoire de nous mettre en condition pour une nuit tranquille, bercés par les flots.
Vendredi 17 janvier 2020 - Denis (parcouru 20 MN)
6h15 Je rejoins Didier sur le pont comme tous les matins. Peu de mots pour se saluer, les bavardages seraient inutiles pour apprécier ce moment
6h20 Je fais chauffer l'eau pour le café. Didier commence à beurrer les tartines. Plaisir de la routine ou routine du plaisir. Les gestes sont lents, précis et efficaces.
6h38 Le premier pélican pique une tête dans l'Anse Noire. Une journée de travail commence pour lui. Quelques têtes hirsutes sortent des cockpits de nos voisins.
6h43 Steph, Marc, Marie, Béa... l'ordre est quasi immuable et personne ne trouve à redire lorsque l'ordonnance est bouleversée, Marc, Steph, Béa, Marie ou Béa, Steph, Marc, Marie ... Bon j'arrête là pour ne pas être taxé de scribouillard payé à la page !
7h02 Le soleil sort des crêtes et nous assène un ordre que personne n'oserait transgresser : "que personne ne bouge ! Laissez-moi vous chauffer la couenne ! Aucune résistance ne sera admise !"
8h12 Marc change de coussin, Didier relit pour la quinzième fois la même page. Béa a bien du mal à choisir une carte postale. Je ne vois pas Marie et Steph...
8h19 Tiens !? ça s'agite sur le pont
8h20 Non, rien de spécial. Tout le monde se rassoit.
8h45 Bizarre les envies. Surtout quand la même arrive en même temps à tout le monde. Contagieuse comme un virus, l'envie d'aller à l'eau se repend en un éclair à tout l'équipage. Et plouf ! Oscar est livré à lui-même et déserté de ses occupants.
9h35 C'est l'heure officielle des instruments qui servent à mesurer le temps. Mais le notre n'est pas le même. La discordance est phénoménale. L'esprit réclame l'apéro, la montre dit "calme-toi". Personne n'oserait s'affranchir du diktat du coucou suisse. Personne n'ira explorer ces contrées interdites au-delà des roues crantelées des maîtres horlogers !
Le maître du temps fait de la résistance. C'est peut-être pour ça que je me suis senti obligé, aujourd'hui, de marteler le temps qui passe. Fini donc la chronologie pour aujourd'hui ! Ce qui suit sera un doux mélange, une suite d'images en cinémascope et surround et quelques fois en 3D avec projection d'embruns et d'odeurs marines.
1, Un dernier vol en apesanteur avec les tortues, nobles et fières au milieu de nous, pauvres créatures terrestres.
2. Dernier repas à l'Anse Noire avec un ravitaillement en accras, bière et rhum qu'on a été cherché en dinghy avec Marc
3. "La passe des fous" entre Diamant et terre.
4. Dernière et belle navigation pour s'approcher du Marin. Sieste, lecture, contemplation, veille au poste de navigation. Le soleil dans le dos essaie bien de nous retenir et de freiner notre course, mais rien n'y fait.
5, L'Anse noire et sa miraculeuse illusion optique. Vision depuis le pont du bateau : un premier plan fixe (le sommet de la crête qui sépare les deux anses). Au lointain, un deuxième plan de forêts qui monte jusqu'au ciel. Et ce deuxième plan se met à défiler alors que le premier reste fixe !! Vous ne comprenez rien à ce que je raconte ? Je ne suis pourtant pas le seul à avoir vu ça. Maintenant que j'y repense, on aurait dû filmer le phénomène. Un petit croquis (Marie en fera ce qu'elle voudra)
6. Arrivée soleil couchant. C'est grande foule dans la baie de Sainte Anne. C'est là que l'on comprend qu'on n'est pas Christophe Colomb ou Vasco de Gama. Ca fait plutôt penser à la Grande Armada, nez pointé vers la terre et cul au soleil qui se couche dans un dernier flamboiement.
7. Ca sent la fin. Chacun commence à mettre de l'ordre dans ses petites affaires. Marc a plongé sous le bateau voir si le fil de pêche qu'on a perdu en cours de route ne s'était pas pris dans l'hélice.
8. Nostalgie, nostalgie. Y en a qui ont les yeux dans le vague et le vague à l'âme. Marc, la quequette à l'air se savonne une dernière fois.
9. C'est fini pour moi ! Je rends les armes, content et heureux d'avoir fait partie de cette belle équipe et je file noyer mon chagrin/bonheur dans un bol de rhum.
Merci Marie-Jo, merci Marie, Marc, Béa, Didier, Lolo, Dom.
Samedi 18 janvier 2020 - Didier (parcouru 1 MN)
5h30 plage de Sainte Anne. Je me réveille tranquillou, tout est calme, j'aime ce moment. Le jour se lève, le ciel est un peu gris mais le soleil va chasser tout ça.
Je guette les bruits, un oiseau, un mât qui claque, un Denis qui déplie ses grand abattis et qui met l'eau à chauffer ce matin, snif snif, on doit rendre OSCAR VI.
Il est prévu que l'on lève l'ancre à 7h15, on assure et à 7h20 direction la station service.
Mince, zut, crotte, 7h40 et déjà quatre bateaux devant nous. Nous prenons notre mal en patience et enfin nous y voilà. 175 € pour trois semaines. Bien, nos capitaines ont assuré.
Star Voyage est là, c'est eux maintenant qui prennent les commandes. Skipper ? oui c'est moi dit un Monsieur fier à bras. Il montre comment faire un noeud autour du taquet, un autre, c'est un noeud de chaise. Ils assurent... Pourtant il rentre un peu vite au port, quitte sa barre pendant la manoeuvre et se fait taper sur les doigts par le chef de base.
Pendant que Marc fait le "check-out" et Marie la clearence, Béa, Denis et moi sommes de poubelles ! Trois semaines de tri sélectifs ça en fait des boites, de thon, de crème Montblanc... Denis en redemande !
Le ménage n'est pas compris dans le prix et ils nous ponctionnent de 220 €. Grace à tout ce qui a cassé sur le bateau (réflecteur tombé du mat, filière avant décrochée...) et que nous avons récupéré, ils nous font grâce du petit bout d'Oscar que j'ai découpé au couteau à l'arrière du cata (éclat de gelcoat sur la jupe bâbord)
Une douche à l'eau claire et douce enfin et nous voilà dans le taxi. C'est un vrai chef d'entreprise qui nous conduit, qui tout en roulant gère ses rendez vous et ses collègues. Moitié en créole, moitié en français, c'est sympa.
Rodolphe may be, perhaps, peut être, nous explique que nous pouvons mettre nos bagages à la consigne et prendre le tram. OK pour la consigne à 132€ , mais jusqu'à 17h, après on ferme ! nous ne négocions pas le prix, mais l'heure de fermeture. Nous voilà dans le Métis de Fort de France, tout pareil disent ceux qui l'ont déjà pris à Metz.
Puis nous voilà dans la capitale. Denis a le GPS qui frétille : plein de boites ! Youpi ! Steph cherche des timbres, Béa un distributeur et moi rien, je suis bien.
Marc et Marie flânent tranquilles main dans la main. Tient un bar spécial "le bar à culottes" malheureusement le volet est baissé.
La faim et la soif nous tenaillent et nous jetons notre dévolu sur une petite gargote qui propose des accras de morue et de la bière. Steph prend les commandes et l'attente commence 15, 30, 45 minutes. La bière coule à flot. Un SMS, non six SMS, merde, quoi qui se passe. "AIR Caraïbes vous informe que notre vol est retardé" - La nouvelle heure de départ vous sera communiquée vers 15h". Nous en avions rêvé et bien c'est là ! On reste, on reste...
Gospel sur le parvis de la cathédrale, oui mais contre la loi bioéthique du coup moins cool.... Les trois couples vont chacun de leur côté et rendez vous est pris pour 16h30 au tram.Je fais quand même une boite avec Denis et ensuite avec Béa nous partons vers un joli parc. Un iguane en haut d'un palmier, vite une photo. L e monstre fait bien 50 à 60 centimètres. Béa sort son super appareil et là, c'est le drame "erreur carte". Elle essaie encore mais ..."erreur carte" "erreur carte" "erreur carte", 2500 photos disparues ??!! non non pas ça ! Allez on verra à Pom... C'est Denis qui finalement mettra la bête en boite.
Nouvelle alerte SMS, Air Caraïbes nous informe que le vol TX515 décollera à 1h50 du matin !! Merde on ne reste pas et on prend cinq heures de retard. Pas bien !
Le tram "A" direction aéroport passe devant nous, pas grave, on prendra le prochain, il y en a souvent, nous a t on dit. 16h15, 16h30, 16h50, ouf le voilà mais la consigne ferme à 17h et il nous faut 25 minutes ! Pas de panique... Steph passe un coup de fil pour prévenir.
Maintenant nous rentrons dans le pire moment de notre périple : remettre des chaussures, des pantalons et des pulls. Non, je ne veux pas et je résisterai jusqu'à minuit.
Nous pesons nos sacs et rééquilibrons les charges.
Enregistrement des bagages, nous voilà plus légers et direction un bar à rhum où Steph, encore elle, apprend que nous pouvons bénéficier d'un casse croute et d'une boisson gratuitement pour vol retardé. Air Caraîbes s'est bien gardé de nous le dire lors de l'enregistrement des bagages. Les filles partent en colère et reviennent avec ces fameux tickets resto, merci à elles.
L'attente continue, chacun s'occupe, bouquine, vapote, bouquine, vapote, géocache, achète des fleurs, se promène, dort, perd son appareil photo (Eh oui pendant tout ce temps ennuyeux, Denis trouvera le moyen d'oublier son Nikon sur un banc dans le hall de l'aéroport, heureusement retrouvé par hasard par Marie !!
L'avion décolle enfin, les repas sont servis, les yeux lourds se ferment un peu pour certains, beaucoup pour d'autres.
Les vacances sont finies. A bientôt les amis.
Naviguer en bateau à voile
Partir sans savoir comment sera notre sillon dans la mer
Moteur ? Voile ?
Force et direction du vent, de la houle, des vagues ?
Quel sera le prochain mouillage ?
Quand arriverons nous ?
Plaisir toujours renouvelé de la découverte
Dépassement de soi
L'heure du départ approche...
18 mouillages
6 clearance
3 pays
11 îles
300 MN soit 550 km parcourues
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