LE TOUR DU MONDE DE GRAOULLY: PEDRA DA BOCCA AVRIL 2023

PEDRA DA BOCCA 3 et 4 avril 2023.

La route nous semble longue jusqu’à Serra de Sao Bento notre point de chute, la fin du parcours se fait sur une piste de terre et de sable qui serpente entre des montagnes érodées. C’est magnifique et nous sommes envoutés par le paysage.

Beaucoup de gens se déplacent à cheval.

Beaucoup de vautours Urubus dans cette partie du Brésil. 

Nous avons réservé dans une location par le biais de Booking, quelques kilomètres avant l’arrivée nous récupérons du signal téléphonique et pouvons nous connecter sur le site pour obtenir l’itinéraire jusqu’à l’hôtel. Nous suivons la carte et nous retrouvons sur la place principale d’un village. J’affiche la photo de l’hôtel et nous ne voyons aucun bâtiment ressemblant ! 

Nous faisons le tour de la place, dans une maison une porte est ouverte. Trois gamins sur un canapé regardent un film. On leur dit bonsoir et un homme sort d’une pièce située au fond et nous approche. Après l’avoir salué et informé que nous ne parlons pas Portugais avec google translate nous lui expliquons la situation et lui montrons notre page Booking avec notre auberge en photo. Sa femme nous rejoint. Il discutent entre eux quelques minutes. Il passe un coup de fil puis nous propose de nous emmener. Il prend sa moto qu’il nous demande de suivre. Nous roulons un bon quart d’heure avant d’arriver. Nous lui proposons de le dédommager pour l’essence mais il ne veut rien savoir et nous souhaite un bon séjour. Toujours cette gentillesse Brésilienne. 

Nos hôtes (Senna et Yvelina) sont charmants et eux aussi d’une grande gentillesse. Nous communiquons avec google translate en mode conversation. Ça permet quelques échanges sympathiques. Nous leur disons que nous irons manger ce soir à l’auberge proche sachant qu’ils ne font pas de repas pour les locataires de leurs chambres. 

Senna nous dit qu’il va réserver pour nous et qu’il nous emmènera en voiture. Nous sommes un peu gênés et ne voulons pas abuser. Nous pouvons nous débrouiller seuls sans souci. Mais il insiste.

En fait ils viendront tous les deux pour nous accompagner jusqu’à l’accueil ! On a l’impression d’être deux enfants !  Senna donne de plus au serveur un papier avec son numéro de téléphone en lui laissant pour consigne de l’appeler dès que nous aurons fini notre repas pour venir nous rechercher avec sa voiture.  Nous sommes de nouveau gênés et insistons pour rentrer à pieds mais rien n’y fait !

La carte ne nous emballe pas beaucoup surtout que Marie est végétarienne et tout est au poisson ou à la viande. Nous trouvons quand même notre bonheur mais nous ne trainons pas car nous ne voulons pas obliger nos hôtes à se déplacer trop tard. En fait à 21h30 nous quittons le restau et nous repartons en voiture. Senna m’a montré une phrase sur google mais le sens de la phrase même en Français nous échappe. Il part dans la direction opposée à l’hôtel et nous roulons bien 20 minutes avant qu’il ne se gare dans une petite ruelle sombre dans le village de Serra. On se demande où nous sommes et qu’est-ce que nous faisons là ! En fait ils nous montrent une pierre remarquable éclairée par quelques projecteurs. C’est joli et sur les rochers quelques tables en bois sont posées de ci de là qui appartiennent à une petite auberge que nous n’avions pas vue. Nous y entrons, le patron un gaillard d’une quarantaine d’année est très jovial et adore créer des oeuvres hétéroclites avec des matériaux de récupération. L’ambiance dans ce petit bar est savoureuse. Nous prenons une bière et Senna mange un sandwich. Mais oui bien sûr ! nous comprenons un peu mieux le sens de la phrase qu’il nous avait montrée sur son téléphone dans laquelle il faisait allusion à une collation ! 

Nous passons un très agréable moment dans cet endroit au charme si particulier. Nous faisons une photo de groupe, le patron un casque de viking sur la tête moi un couteau à la main (deux objets qu’il a fabriqué avec de la récup) on se marre bien.  Nous échangeons nos comptes Instagram et promettons de venir demain soir si le soleil est de la partie car parait-il cet endroit est connu pour son coucher de soleil ( Encore un !).

Le lendemain matin Pedro le fils de Mara que nous avons rencontrée hier vient nous chercher. Il sera notre guide pour nous faire visiter les sites géologiques du coin avec en point d’orgue Perdra da Bocca (La pierre à la bouche). Pedro ne parle pas un mot d’anglais bien qu’il nous dise qu’il apprend actuellement. 

Nous partons avec notre voiture et après une demi heure de route nous rentrons dans une fazenda ou nous garons notre voiture au bord d’une jolie rivière d’où nous avons un beau point de vue sur le site. Nous continuerons à pieds dans les sous-bois. Il fait très chaud et nous transpirons beaucoup.

Il veut absolument nous prendre en photo sur un rocher qui ressemble à une baleine. Il se sent obligé de jouer un rôle de guide pour touristes qui ne cadre pas avec nous. Nous sommes venus pour marcher en montagne mais il ne l’entend pas vraiment de cette oreille. Il doit penser qu’à notre âge nous ne sommes plus trop capables de marcher ?! 

Un peu frustrés par la marche trop courte bien qu’enthousiasmés par le site nous quittons Pedra da bocca pour un autre site qui a été consacré à Fatima. Une belle peinture rupestre est partiellement cachée par une statue de la vierge. 

des essaims d'abeilles sont accrochés à la paroi

Nous restons un moment a contempler la vue sur la vallée et les montagnes environnantes. Quelques ouistitis viennent troubler la quiétude ambiante. Marie découpe une banane dont elle pose les rondelles sur des branches. Ça ne traine pas et ils rappliquent rapidement. Une mère avec deux petits sur son dos reste un moment allongée sur une branche devant nous.

Nous sommes conduits ensuite jusqu’à un restaurant au pieds de Pedra da Bocca. Nous prenons notre repas en compagnie de Pedro qui nous explique que les guides ne payent pas leur repas. On renonce à lui expliquer que de toute façon le restaurateur n’est pas un philanthrope et qu’il fait payer ses repas plus cher pour absorber les couts.

L’après-midi Pedro nous emmène dans une boutique de produits artisanaux dans laquelle Marie achète deux trois babioles puis il nous emmène dans une auberge où nous buvons un café et comme cette auberge vend aussi de la cachaça nous en prenons deux bouteilles. Une pour le bateau et une que nous ramènerons. La cachaça est à la caïpirina ce que le rhum est au Ti punch antillais.

Nous repartons en espérant que la visite à des commerçants est terminée, c’est agaçant cette manie des guides de compléter leurs émoluments par des rétro-commissions… !

Nous passons par un dernier site géologique mais après ce que nous avons vu le matin il parait bien fade.

Ces scènes rurales sont très fréquentes dans cette région.

Sur le retour nous laissons Pedro à son domicile et regagnons notre chambre. Le soir nous retournons diner à l’auberge où nous avions acheté la cachaça car elle est à 400 mètres de notre logement. 

Marie est encore une fois déçue en précisant qu’elle est végétarienne car la serveuse qui est allée se renseigner près du chef revient et annonce royalement qu’ils ne peuvent lui faire que des frites !  

Nous quittons nos hôtes le lendemain après le petit déjeuner. Yvelina nous dit qu’ils n’ont personne avant demain et nous propose gentiment et gratuitement de rester une nuit de plus ! On la sent affectée, émue. 

Nous déclinons la proposition car nous avons loué la voiture et devons la rendre ce soir mais nous sommes touchés. Elle serre Marie très fort dans ses bras au moment du départ. 

Nous voilà sur le chemin du retour direction la marina Jacaré pour 3h30 de route. 

LE TOUR DU MONDE DE GRAOULLY: LAJEDO DO PAI MATEUS AVRIL 2023

Lajedo do Pai Mateus 1er et 2 Avril 2023

Nous voilà repartis pour un petit tour à l’intérieur des terres de l’état du Paraïba. Nous avons été alléchés par l’escapade de notre bateau copain Boomerang. 

Nous louons une voiture pour 5 jours à l’agence Localiza (Hertz) de Cabedelo le tarif pour un SUV Citroën est de 31 euros par jour. 

Nous devons traverser de nouveau tout Joao Pessoa pour retrouver la BR101 que nous suivons un bon moment avant de bifurquer vers notre direction. 

A 20 km de l’arrivée nous tombons sur des travaux et prenons une route fraichement construite, c’est agréable sauf que la piste que nous devions prendre n’existe plus et nous sommes paumés le GPS nous ramène toujours au même point sans nous proposer de déviation. Finalement en faisant demi tour on voit en bas du talus de la route un paneeau en bois sur lequel est peint très sommairement Lajedo ! On dévale le talus en espérant ne pas nous tromper et prenons la piste de terre battue qui file vers l’Est. 

Après quelques kilomètres à une bifurcation un panneau nous indique la direction du site.

 

On est tranquillisés on est sur le bon chemin. Il nous faudra encore 30 minutes de cette piste pour atteindre notre hôtel qui est situé dans une très grande Fazenda (Ferme en Portugais).

Beaucoup de plantations de cactus qui servent à l'alimentation. 

Dès notre arrivée on nous donne une carte du menu pour choisir notre repas que nous supposons être pour le soir car il est déjà 16H. Nous sommes logés dans un petit bungalow entouré d’arbres. Des cactus poussent sur les toits.  Le site est très agréable et possède même une piscine que nous rejoignons une fois nos bagages déposés. 

Nous sommes tranquillement installés depuis peu à la piscine qu’une personne vient nous prévenir que notre repas est prêt !! Glups mais nous n’avons pas faim, nous avons mangé des sandwichs à midi !! Nous y allons quand même et à table nous nous retrouvons avec un repas à la Brésilienne c’est à dire gargantuesque ! On mange ce que l’on peut en se disant que ce soir évidemment nous ne mangerons pas ! 

Marie va ensuite à la réception pour savoir si l’on peut aller marcher dans le secteur. Uniquement avec un guide lui répond-elle ! Un guide vient justement nous démarcher un peu plus tard. Ibama parle anglais ce qui nous arrange beaucoup pour avoir des commentaires sur les deux visites que nous souhaitons faire. Rendez-vous est pris pour le 1er site à 9H et le suivant à 16H00 pour assister de plus au coucher du soleil. 

Après le petit déjeuner, Ibama est à l’heure. Nos voisins de bungalow un couple de Brésilien qui parle un peu anglais sont de la partie et trois brésiliennes que nous attendons car elles ne sont pas prêtes. Apprêtées devrai-je dire car elles arrivent maquillées comme si elles allaient au bal ! 

Nous prenons nos voitures respectives, Obama est à bord avec nous. Après avoir ouvert une barrière cadenassée nous roulons quelques kilomètres dans une vaste propriété. Nous prenons ensuite à pieds un beau sentier en sous bois que nous suivons jusqu’à un point de vue sur un immense mur cyclopéen que l’on croirait construit par quelque géant ! Le mur fait quelques 20 mètres de haut. J'intègre la photo qu'un copain a fait avec son drone pour donner l’échelle et la mesure du site ! spectaculaire !! 

Les trois Brésiliennes passent leur temps à se prendre mutuellement en photo dans toutes les positions et toutes les expressions de visage ! 

Nous reprenons notre chemin pour arriver sur un plateau de roches lisses. Des rochers de différentes tailles forment des abris sous roche qui ont été occupés jadis et au plafond desquels on peut voir des peintures rupestres faites d’après le guide avec un oxyde de fer. On distingue des soleils, quelques animaux et peut-être des hommes. Ibama nous montre également un long trait avec des départs de part et d’autre, il nous dit qu’il s’agit d’un plan de la rivière. Soit. On se demande ce qui le persuade de ça..?

Nous nous baladons seuls sur le plateau pendant que les Brésiliennes restent près du guide qui s’est transformé en photographe attitré des trois grâces ! 

Le site est très beau et on profite pleinement de la vue !

Au retour Marie est attirée derrière notre bungalow par le vacarme que fait un couple d’oiseaux qui lance des cris d’alerte incessamment. En fait une bande de ouistiti a envahi l’arbre à coté duquel ils ont un nid. Ils cueillent des petits fruits et ne sont guère farouches. Je rejoins Marie qui a placé quelques fruits dans sa main et les petits singes viennent lui manger dans la main. Je l’apprends en photo ils sont vraiment marrant. Je m’approche de l’arbre pour faire un gros plan de l’un d’eux. 

Du coup d'autres singes intrigués par le téléphone s’approchent de celui de Marie, regardent l’écran, le touchent. Ça me rappelle le film Out of Africa, lorsque Robert Redford en pleine savane sort un gramophone y place un disque vinyle et le concerto pour clarinette de Mozart inonde la nuit de ses notes. Il a cette phrase alors que les singes sont placés à proximité. « Rien et soudain Mozart ! » Voyant ces ouistitis sur le téléphone je me dis « Rien et soudain un iPhone d’Appel «... Pas sûr qu’ils soient touchés par la même grâce !! 

L’après midi nous nous rendons toujours en voiture avec Ibama au deuxième site qui est celui de Pai Mateus. Nous avons embarqué un Américain de Fort Lauderdale qui a de la famille dans la ville voisine.

Nous sommes nombreux pour cette sortie. Une trentaine au moins. Pas très zen, par ailleurs le ciel est couvert et il n’y aura donc pas de coucher de soleil. Néanmoins le site est incroyable et on se régale. 

En marchant, alors que nous discutons tous les deux, une personne s’approche de nous et nous aborde. Vous êtes Français ? Oui, nous nous présentons. Michel fait de même, Français chercheur en chimie à l’université de Toulouse il était venu pour un échange il y a 30 ans, il n’est jamais reparti car tombé amoureux d’une Brésilienne. Il est prof de chimie depuis dans la même université. 

Nous découvrons une partie du site en sa compagnie, il nous présente également son épouse.

Nous nous écartons du groupe en espérant trouver un peu de calme. Notre guide ne sert de toute façon plus à rien. Il est très occupé à photographier les trois grâces Brésiliennes qui sont de nouveau présentes !!  Lorsque nous remontons dans la voiture il s’excusera de n’avoir été plus présent pour nous mais comme le groupe était plus important que le matin il devait assurer la sécurité nous dit-il avec beaucoup d’aplomb ! Quelle excuse bidon !! on se marre car il essaie de nous prendre pour des imbéciles !! Je lui dit qu’on l’a souvent attendu mais que nous avons vu qu’il était très très occupé ! Il n’ajoutera aucun commentaire. 

Nous rentrons, la nuit est tombée. Nous prenons une bière au bar et commandons notre repas du soir. 

La nourriture dans cet hôtel est correcte mais sans plus.Le personnel est très sympathique comme toujours. Beaucoup d’oiseaux partout alentour, des lézards géants et même des iguanes. 

Canarie endémique du Sertao

Un cardinal qui n'a pas peur de venir becqueter sur les tables

Demain matin nous reprendrons la route pour Pedra da Bocca à quelques 300 km pour 6 heures de route.